A moins de huit mois des élections locales, législatives et présidentielles, la transition est confrontée à des impératifs liés au calendrier électoral. Face aux exigences de la classe politique et aux contraintes du temps et de la réalité du terrain, le gouvernement peut-il respecter ses engagements ? [Image d’illustration]
Le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a récemment sollicité les partis politiques pour recueillir leurs propositions concernant les ajustements à apporter au calendrier électoral. Le Colonel Abdoulaye Maïga, ministre de ce département, non moins ministre d’Etat et Porte-parole du Gouvernement, a organisé une réunion, la semaine dernière, avec les représentants des différents partis politiques au Centre de Formation des Collectivités Territoriales à Koulouba. L’objectif de cette rencontre était de prendre en compte les perspectives des politiciens concernant les dates des élections futures, en particulier après l’adoption de la nouvelle constitution malienne lors du référendum du 18 juin, marquant le début de la 4ème République.
Les résultats de cette rencontre révèlent des divergences significatives entre les partis politiques. Un groupe de 15 partis politiques soutient l’idée d’une prolongation de la période de transition, passant de 3 à 18 mois, afin d’assurer une organisation optimale des élections à venir. En revanche, 14 autres partis politiques insistent sur le respect du premier calendrier électoral établi par le gouvernement.
Parmi les partis politiques, 12 plaident en faveur de la tenue de l’élection présidentielle à la date prévue initialement, tout en couplant les autres élections. Neuf partis suggèrent un report des élections en 2024, dans l’attente d’une amélioration des conditions sécuritaires. Enfin, huit partis préconisent la tenue des élections législatives en premier lieu, suivies de l’élection présidentielle, laissant aux futures autorités élues la responsabilité d’organiser les autres scrutins.
Ces positions variées soulignent l’importance cruciale d’aboutir à un consensus sur une nouvelle date électorale ou un ajustement du calendrier. Toutefois, toute modification devra prendre en compte les perspectives de toutes les formations politiques, ce qui n’a pas été le cas lors du récent réaménagement du gouvernement, caractérisé par une absence de représentation diversifiée.
Par ailleurs, le Conseil National de la Société Civile (CNSC) entre également en scène. BoureimaAlaye Touré, son président, a proposé un dialogue ouvert avec l’ensemble des partis politiques afin de maintenir leur engagement envers la population malienne et la communauté internationale.
La clé de cette situation réside dans le respect des engagements pris et le respect des délais de la période de transition. Cela permettrait de calmer les tensions internes et d’éviter d’éventuelles sanctions de la part de la CEDEAO. Il convient de rappeler que cette organisation régionale avait salué les autorités de la Transition pour la réussite du référendum constitutionnel.
En somme, l’avenir politique du Mali repose sur la capacité du gouvernement à naviguer habilement entre les différentes perspectives des partis politiques et à forger un consensus durable. Une approche équilibrée permettra de garantir la stabilité du pays tout en préservant la confiance de la communauté internationale.
C. Adohoun et O. BARRY
L’Observatoire