Dans ses interventions, Moctar Ousmane Sy, président du mouvement politique Génération Engagée, a affirmé que l’engagement reste le dénominateur commun aux plans politique, social et autres. « Génération Engagée a été créée pour fédérer toutes les énergies politiques, sociales, et culturelles pour le développement et le progrès », a-t-il précisé, afin de pallier le « désintéressement des jeunes pour la chose politique et citoyenne ».
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Campagne Jeunesse 2024 : Les jeunes à l’école de l’engagement politique et citoyen

La Campagne Jeunesse 2024 s’est poursuivie ce samedi 20 juillet 2024 à l’Espace Culturel Urgol Café avec la deuxième conférence qui a permis aux jeunes participants d’aller à l’école de « l’engagement politique et citoyen des jeunes » de Moctar Ousmane Sy, président du mouvement Génération Engagée, et de Mme Zeinab Evelyne Jacques, présidente de la COFOR.

Devant un parterre de jeunes, en présence de Tienfing Sissoko, président de la Fondation Les Petits Stylos, et une équipe de la délégation de l’UE au Mali conduite par Michel De Knoop, Chef de coopération, les deux conférenciers ont su inspirer les jeunes.

Ancienne mannequin, avec dix ans de carrière et ayant représenté le Mali dans le monde, Zeinab Evelyne Jacques a mis en pause sa carrière pour s’engager dans la vie associative afin d’aider les veuves et les orphelins. Elle a fini par se retrouver dans un parti politique. Selon elle, cette nouvelle aventure n’a pas été facile : « Parfois, il faut jouer le rôle d’hôtesse d’accueil. Je m’y suis imposée, engagée », a dit Mme Evelyne. « Quand on est politique, on est censé aider les jeunes. Un homme politique est quelqu’un qui s’engage tous les jours, qui ambitionne », a-t-elle expliqué, avant de déclarer : « Moi, j’ambitionne d’être la présidente de la République du Mali. »

La présidente de la COFOR regrette qu’au sein des formations politiques, une certaine discrimination vis-à-vis des femmes persiste, les cantonnant dans les mouvements de jeunes ou de femmes. « Si vous voulez évoluer, il faut être dans le Bureau Exécutif », a souligné Mme Evelyne.

Dépassée par cette discrimination au sein du parti, la présidente de la COFOR dit avoir claqué la porte pour créer sa propre formation politique, car sa vision de la politique ne cadrait plus avec ce qui se faisait. Mais elle a fait face à d’autres coups bas politiques. « J’ai été victime lors des élections législatives en 2020 », raconte-t-elle. Au sein du regroupement ARP, elle a révélé qu’à quatre jours du dépôt final des listes, les leaders du regroupement l’ont dissuadée de se faire remplacer par une autre dame, riche financièrement, en contrepartie de ce qu’elle appelle 10 millions de FCFA. « Après discussion, j’ai refusé. On m’a dit que pour être candidate, je devais payer 10 millions de FCFA. J’ai menacé de convoquer un point de presse s’ils ne me remettaient pas dans mes droits. Ainsi, j’ai eu gain de cause », a détaillé Mme Evelyne Jacques Zeinab, qui fut aussi membre du Cadre d’échanges des partis et regroupements politiques pour la réussite de la transition. Elle a fini par se retirer de ce regroupement politique à cause des « trahisons » et de la perte « d’engouement ».

Une autre trahison, explique Mme Evelyne, s’est produite lors du choix d’une femme pour être ministre dans le gouvernement de Moctar Ouane. « Ils (les leaders) ont tenté de m’écarter. J’en ai fait un scandale, et je me suis imposée. » « Toute femme qui veut s’engager dans la politique doit avoir du courage. Quand tu es une femme en politique, il faut avoir du caractère, sans être insolente », a conseillé la conférencière aux jeunes.

« Les jeunes doivent comprendre que l’arène politique n’est pas seulement faite de trahisons, de néfastes, et de malhonnêteté. Ce n’est pas la politique qui change l’éducation. Les jeunes doivent se rencontrer, échanger des idées », a conclu Mme Evelyne.

La présidente de la COFOR a poursuivi en disant qu’« un homme politique doit chercher à convaincre, à connaître les problèmes des populations et avoir une politique de gouvernance réelle. » Cependant, Mme Evelyne a fait comprendre qu’étant donné que la politique n’est pas une profession, les jeunes doivent avoir un travail.

Campagne Jeunesse 2024 : Moctar Ousmane Sy et Zeinab Evelyne Jacques parleront « engagement politique et citoyen des jeunes »

Dans ses interventions, Moctar Ousmane Sy, président du mouvement politique Génération Engagée, a affirmé que l’engagement reste le dénominateur commun aux plans politique, social et autres. « Génération Engagée a été créée pour fédérer toutes les énergies politiques, sociales, et culturelles pour le développement et le progrès », a-t-il précisé, afin de pallier le « désintéressement des jeunes pour la chose politique et citoyenne ».

Selon le président de Génération Engagée, « la jeunesse malienne est une force ». Les jeunes peuvent bien s’engager en politique dans le respect de leurs aînés. « Un jeune peut valablement gérer les affaires de la cité. C’est ce que j’ai compris : l’engagement doit être un impératif, nous sommes dans un contexte de transformation générationnelle », a-t-il explicité.

À en croire le conférencier, il s’est « engagé en politique, mais tardivement, par conviction pour servir la société, mais autrement ». « Quand on s’engage pour le progrès de la société, soit on porte le projet pour ne pas se perdre de parti en parti, soit on participe à un projet », a fait savoir Moctar Ousmane Sy.

Le président de Génération Engagée est catégorique : « Il ne faut pas lier sa survie à la politique. Si vous le faites, vous ne ferez que la volonté des autres », a-t-il conseillé aux participants. Avant de renchérir : « Il faut avoir la capacité de dire non quand il le faut, de résister (aux appâts) pour ne pas être un transhumant politique. Il ne faut pas lier son engagement politique à un intérêt. »

Moctar Ousmane Sy a également souligné qu’une autre forme d’engagement politique consiste à « chercher à comprendre les problèmes des communautés, aller à la rencontre des populations, sillonner le pays, s’informer, et connaître les textes qui régissent le pays. L’engagement politique doit être porteur de valeurs : rendre compte, loyauté, redevabilité, etc. Au Mali, nous perdons les valeurs en politique. Les jeunes doivent comprendre qu’il ne faut pas évoluer sans les valeurs. »

Par ailleurs, le conférencier Sy a regretté que les jeunes « manquent de capacité à être ensemble et qu’ils se trahissent ».

Faut-il le rappeler, la campagne Jeunesse 2024 est initiée dans le cadre de la Journée Internationale de la Jeunesse, par la Fondation Les Petits Stylos en collaboration avec la Délégation de l’Union Européenne au Mali, pour amener les jeunes à agir sur eux-mêmes et sur leur environnement.

Cyril Roc DACK / Icimali.com

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