Les Forces Armées Maliennes (FAMa) s’apprêtent à célébrer leur 59ème anniversaire, ce, dans un contexte marqué par la persistance du terrorisme. Sous quel signe du patriotisme, l’espoir reste au regard des acquis et moyens. |
Depuis le mardi 14 janvier dernier, la ville garnison de Kati s’est réveillée donne le ton. Au son de la fanfare nationale et de la cadence des militaires, le 20 janvier 2020 marquant le 59ème anniversaire, date de la création de l’Armée malienne, se prépare activement. C’était sous la supervision du sous-directeur des transmissions et des télécommunications des armées, le Général de brigade Moussa Moriba Traoré. Certains Directeurs de services des Forces armées étaient également présents.
C’est instinctif les réactions qui succèdent à une quelconque attaque contre les Forces Armées Maliennes (FAMa). Au-delà, soyons réalistes, le Président a énormément fait en ce qui concerne l’équipement militaire. Mais, le reste du Mali risque de s’embrasser si citoyens que nous sommes n’interpellons pas notre conscience sur ce qui se passe au plan sécuritaire.
L’année écoulée à Mondoro, Boulkessi, Ogossagou, les terroristes ont frappé dans les rangs FAMa, où on déplore des morts et des blessés, mais aussi de destruction matérielle. A Bamako, la colère a été à son paroxysme. Chose normale. Mais, en tant que citoyens, se demande-t-on ce qui a été concrètement fait comme réalisations pour l’efficacité des missions FAMa? Faisons-nous une analyse critique de la situation ?
Probablement, non ! Les propos spontanés qui se dégagent sont que le Président IBK ne fait rien, n’équipe pas les soldats ou/et regarde plus ailleurs que le Mali. Et pourtant d’importantes réalisations ont été faites pour restaurer l’Armée malienne.
Des réalisations énormes
Entre équipements, formation et augmentation de salaire, IBK croit à la vitalité des FAMa. Un plan d’investissement de 1230,565 milliards de F CFA 2015-2019 financé par le budget national du Mali. Nous sommes tentés de dire que c’est pour la première fois depuis au moins 15 ans, dans le ciel, l’armée malienne a de quoi se défendre ! Dans le cadre de la réforme et de reconstruction de la nouvelle armée nationale, d’importants efforts étaient fournis.
Le constat était clair. A l’arrivée du président IBK au pouvoir, l’armée malienne était en lambeau : absence totale d’avions militaires, grand déficit en équipement militaires et de transports, tenues militaires insuffisantes, morale des troupes au plus bas, niveau de formation de compétences et de formation des militaires très bas. Le Mali était plongée dans un conflit de nature asymétrique caractérisé par le terrorisme, le radicalisme religieux, le narcotrafic et la criminalité transfrontalière.
Cette loi met en œuvre un immense investissement pour l’armée, d’un montant de 1230,563 milliards F CFA sur la période 2015-2019 répartis comme suit : 427,6 milliards de F CFA pour les investissements (34,75 %), 443 milliards de F CFA pour le fonctionnement (35,97 %) et 360,4 milliards de F CFA pour le personnel (29,29 %). La LOPM a permis notamment : l’amélioration du cadre de vie et de travail des militaires : revalorisation salariale, 10 000 nouveaux recrutements, indemnité compensatrice de logement, GPA….
L’amélioration de la capacité opérationnelle des unités combattantes : l’acquisition d’aéronefs, de véhicules de combat et de transport de troupes modernes… A ces actions, il faut ajouter la construction des centres d’entraînement et centres de maintenance des équipements (réparation des anciens engins comme l’avion de transport Basler), la réalisation de matériels spécifiques pour les forces de sécurité (le renseignement et les transmissions), notamment pour la garde nationale et la gendarmerie nationale.
En plus, il y a l’amélioration des unités opérationnelles de soutien logistique et l’appui à la mobilité et contre-mobilité. Dans ce tableau figure l’acquisition des équipements militaires de transports terrestres, aériens, de transmissions tactiques et moyennes de manœuvre.
L’acquisition des équipements militaires de transports terrestres, aériens, de transmissions tactiques et moyennes de manœuvre. L’achat de quatre avions de chasse super Tucano. Au-delà de leur mission régalienne, ce sont les aéronefs de l’armée malienne qui ravitaillent les zones jadis inaccessibles du Mali, notamment les régions du Nord (transport civil et militaire).
Avec le cargo tactique et militaire Casa 295 Airbus dorénavant, le Mali n’est plus tributaire des partenaires pour les vols intérieures, surtout les régions du Nord dont une demande d’autorisation de 72 h était obligatoire. Deux hélicoptères Super Puma qui au-delà de leur mission régalienne, ce sont les aéronefs de l’armée malienne qui ravitaillent les zones jadis inaccessibles du Mali, notamment les régions du Nord (transport civil et militaire).
S’y ajoutent quatre hélicoptères de combat Ml-35. Des missions de reconnaissance d’opération spéciales chaque semaine et appui aux troupes au sol. Les deux avions de transports Y-12 : au-delà de leur mission régalienne, ce sont les aéronefs de l’armée malienne qui ravitaillent les zones jadis inaccessibles du Mali, notamment les régions du Nord (transport civil et militaire). 650 véhicules de combat d’infanterie (Vira, Kia KM 450, Altv, Toyota pick-up).
Il y a également 20 ambulances pour la prise en charge immédiate des blessés. Tandis que 30 camions citernes à carburant assurent le ravitaillement militaire et civil en carburant. En 2014, l’ensemble des tenues militaires ont été uniformisées et chaque militaire a bénéficié de 5 tenues au lieu d’une seul ou presque pas. En 2017, les tenues ont été renouvelées : chaque militaire a reçu ses 5 tenues supplémentaires. Pour ce qui est du matériel militaire : renouvèlement des stocks d’armes et de munitions.
En si peu temps, on est passé d’une arme pour 8 militaires à presque 1 arme pour un militaire. S’agissant de la réforme de la gestion des ressources humaines dans l’armée, sur un besoin réel en ressources humaines estimé à près de 20 000 hommes, 10 000 hommes ont été recrutés depuis 2013.
Des efforts ont été consentis dans l’amélioration des conditions de vie des troupes. Par exemple, le doublement des droits perçus par les soldats depuis suite à l’instauration du taux plein ICL; l’augmentation de l’allocation familiale ; l’augmentation de la valeur indiciaire et la diminution de l’ITS.
Nécessité de solidarité
Au regard des réalisations, nous devons reconnaître que les efforts sont énormes. Chacun de nous a perdu un frère ou une sœur, un parent ou proche sur le théâtre des opérations. Paix à leurs âmes ! Certes ! Mais, le problème n’est ni IBK ni la dotation des FAMa en équipements militaires, encore moins aux moyens mis à leur disposition, le Chef de l’Etat en fait de son mieux. Comme l’a souligné monsieur Ibrahima Koné, « une armée n’est pas seulement les équipements militaires, mais c’est la doctrine, l’idéologie, la discipline et l’engagement ».
Par-dessus tout en de pareille circonstance, nous devons être solidaires des Forces Armées Maliennes, rester unis et mobilisés. Par exemple, dans les pays voisins, chaque fois qu’une attaque est perpétrée que l’Armée républicaine, c’est l’union, la solidarité, le soutien. Une autre tension au sud ne profitera à personne, elle permettrait à l’ennemi de prendre le dessus, de s’implanter davantage. Que doit-on comprendre par soldat ?
Nous y reviendrons.
Cyril ADOHOUN
L’Observatoire