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Célébration du 8 Mars : Ce que les femmes attendent du Président Bah N’Daw

Dans leur discours prononcé par Mme Doumbia Mama Koïta, à Koulouba le 8 mars 2021, les femmes du Mali  exigent des autorités de la transition de passer  de la volonté  politique  à l’Action par la Refondation de l’Etat avec toutes les filles et fils de la Nation

Excellence Monsieur le Président de la Transition, Chef de l’Etat;

Monsieur le Vice-Président de la Transition;

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;

Mesdames, Messieurs les Membres du Gouvernement ;

Mesdames, Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;

Mesdames les anciennes Ministres ;

Monsieur le Doyen du Corps Diplomatique ;

Excellence Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants du Corps Diplomatique Accrédités au Mali ;

Madame la Représentante Spéciale Adjointe du Secrétaire Général des Nations Unies pour la MINUSMA, Coordinatrice Humanitaire et Coordinatrice Résidente du Système des Nations Unies au Mali ;

Monsieur le Gouverneur du District de Bamako ;

Monsieur le Maire du District de Bamako ;

Madame le Maire de la Commune III du District de Bamako ;

Mesdames et Messieurs, les Représentants des Coopérations Bi et Multilatérales;

Mesdames les représentantes des Femmes leaders , Associations et groupements de femmes ;

Mesdames et Messieurs les Membres de la Commission d’Organisation ;

Mesdames et Messieurs les leaders religieux et coutumiers ;

Monsieur le Représentant du RECOTRADE ;

Honorables Invités en vos rangs, grades et qualités, tout protocole observé ;

Mesdames et Messieurs,

Leadership des femmes  maliennes dans le développement :  « Je ne doute point», dixit Bah N’Daw

Il me plait de prendre la parole pour renouveler au nom des Femmes du Mali, aux plus Hautes Autorités, nos félicitations pour la confiance placée en vous pour conduire la nouvelle destinée du Mali pendant cette Transition.

Nous vous exprimons pour la circonstance, nos encouragements à réussir cette exaltante mission pour le bonheur de la Nation Malienne.

Avant de poursuivre mon intervention, je voudrai demander au nom de mes sœurs  Femmes du Mali  d’observer une minute de silence en la mémoire  de toutes  les victimes civiles et vaillantes Forces Armées et de Sécurité  tombées tout au long de ce conflit armé et dans cette guerre asymétrique.

Permettez-moi pour l’occasion d’exprimer notre solidarité et nos prières aux  parents,  veuves et enfants de tous les militaires étrangers, en mission de solidarité dans notre pays, tombés les armes à la main, aux côtés de nos soldats.

Puisse Allah ait pitié de leur âme et qu’elles reposent en paix !!!!

Mesdames, Messieurs distingués invités,

La journée du 8 Mars est une Fête Internationale des Femmes du Monde entier décrétée pour couronner la  longue et  victorieuse lutte des Femmes pour l’amélioration de leurs conditions de vie.

Ce jour mémorable est une occasion de plaider et sensibiliser, une opportunité d’évaluer  la situation d’ensemble des droits des femmes et des filles dans notre pays, en tenant compte bien évidemment de l’environnement socio politique du moment.

Ce 8 Mars  2021  a été placé par le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille du Mali sous le signe du «Leadership  Féminin pour un futur égalitaire dans le Monde de la COVID 19. »

La pandémie de la COVID-19 est un des plus sinistres événements de l’histoire de l’Humanité. Les conséquences de la pandémie de Covid-19 et ses effets dévastateurs, affectent différemment les femmes et les hommes, mais font un tort disproportionné aux femmes.

C’est tout à fait le cas pour ce qui est de la flambée des violences exercées sur les femmes, l’accentuation de leur précarité financière et sanitaire, l’inégalité en termes de représentativité et de prise de décisions dans la gestion de la crise.

Les mesures prises par le Gouvernement comme  l’état d’urgence assorti du couvre-feu,  les restrictions de déplacement avec interdiction des marchés et des rassemblements sociaux-le tout dans un emballage de plan  de riposte- ont été adoptés pour répondre de manière précoce à la crise.

Le déséquilibre entre les sexes, auquel s’ajoutent les effets de la pandémie et du ralentissement de l’économie, pourraient avoir des conséquences profondes et durables sur les discriminations à l’encontre des filles et des femmes.

Les Femmes du Mali se face à la recrudescence de la pandémie, elles ont décidé de s’engager à accompagner le Gouvernement à travers des actions de terrain pour mieux jouer leur partition,

Le Comité COVID des Femmes du Mali avec le  soutien des Ministères de la Santé et des Affaires  sociales et de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille  a pu mener avec courage et sacrifice une campagne avec tous les risques  en touchant un cible des milliers de personnes dans les zones des groupes les vulnérables (marchés, autogares, mairies quartiers populaires etc. . )

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Le Rapport assorti de recommandations a été mis à disposition des Ministres de la Santé et de la Femme ainsi qu’au  Comité national  COVID.

Malgré toutes les difficultés abordées, elles restent  convaincues et déterminées pour mettre fin à cette terrible pandémie à travers tout le pays.

Au plan économique  les femmes en situation de pauvreté et de grande vulnérabilité sont touchées, non seulement par l’augmentation de la charge de soins et la perte de revenus pour les personnes occupant des emplois informels.

Pour gagner leur vie, les femmes dépendent souvent de l’espace public et des interactions sociales, qui sont  désormais restreintes pour contenir la propagation du virus. La diminution des moyens de subsistance et la situation économique très précaire des femmes ont été  exacerbées par la  diminution des activités économiques, réduisant  leur autonomisation.

Les restrictions de mouvements,  l’auto-isolement, combinées à la peur, les tensions et aux impacts négatifs sur les revenus des ménages, sont corrélées à une augmentation du taux de Violence basée sur le Genre /VBG.

Beaucoup de programmes d’autonomisation, de formation et financements  de projets collectifs ayant un impact sur la vie des femmes ont été fermés ou abandonnés par les partenaires du fait de l’insécurité dans nos régions et nos  communes.

Le Gouvernement doit faire preuve d’un plus grand engagement en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles en instaurant un environnement propice à la participation des organisations de femmes à la planification et à l’examen de la mise en œuvre des engagements internationaux tels que l’ODD 5 et les réponses à la COVID 19 .

Il faut une approche intégrée fondée sur la cohérence des politiques, l’approche fondée sur les droits de l’homme et l’égalité des sexes pour lutter contre le fondamentalisme, la violence à l’égard des femmes, des filles, ainsi que l’élimination des  obstacles systémiques qui freinent l’émancipation des femmes.

Au plan Paix et sécurité il est  extrêmement pénible d’exprimer  notre désarroi en tant que mères, épouses, sœurs et filles  face à l’aggravation et à la complexité des attaques terroristes presque quotidiennes auxquelles nous assistons impuissantes et meurtries.

Du Nord au Centre, et récemment dans des localités du Sud, c’est la même désolation : pertes en vies humaines de  civils et de militaires sauvagement assassinés, villages incendiés, récoltes incendiées, bétail volé, autant de facteurs constitutifs des déplacements massifs et forcés des populations observés vers les grands centres et les pays voisins.

L’Insécurité a atteint des proportions insoutenables presque partout.

Quel mécanisme pourrait alléger la souffrance des veuves et des orphelins qui en constituent le plus gros lot ? Comment organiser leur retour dans leurs localités respectives ?

Il est heureux pour les Femmes du Mali de constater le soutien et la mobilisation de la Minusma  ainsi que les efforts de la Communauté Internationale en faveur du renforcement des capacités des forces armées et de sécurité des pays du G5 Sahel, en vue de leur permettre d’assurer la sécurité de nos populations et de leurs biens.

Les femmes ont perdu leur pouvoir et se trouve dans la précarité dans les zones de déplacés internes dans les zones de réfugiés dans les pays voisins.

Leurs charges deviennent de plus en plus en plus lourdes et difficiles en insécurité vivant dans la hantise et la peur constantes.

Les Autorités de la Transition doivent adopter des mesures législatives et politiques appropriées pour l’établissement d’un fonds d’indemnisation et de réparation en faveur de toutes les femmes et filles victimes du conflit armé et du terrorisme.

Excellence Mesdames, Messieurs, le tableau est très sombre, dans de nombreux domaines.

L’avenir se trouve compromis pour des générations de nos enfants, avec toutes les conséquences que cela implique à long terme sur la qualité des ressources humaines de notre pays, ainsi que sur le développement de nos communautés.

Des milliers de nos enfants ne jouissent plus de leur droit à l’éducation, avec un impact négatif sur l’avenir des filles qui sont soumises à des travaux ménagers pénibles et risquent de subir des pratiques néfastes comme les mariages précoces et forcés.

Combien d’écoles restent toujours fermées dans les Régions du Nord et du Centre ? Quel avenir préparons-nous pour nos enfants et pour un développement durable de notre pays ?

Les femmes continuent de donner la vie dans des souffrances effroyables pour cause de pauvreté des ménages et manque de personnel  mal  équipé et à des distances non raisonnables. Elles sont obligées de rester à la maison loin des  services de base qui sont rendus inaccessibles ou inexistants.

L’Accord pour la Paix issu du processus d’Alger signé en Mai et Juin 2015, a démontré la sous-représentation des femmes dans les instances de négociations et aussi bien dans les instances publiques de suivi de l’Accord quand bien même le rôle de la Femme reste important, voire incontournable dans le revivre ensemble et la Réconciliation.

La nomination récente des 9 femmes dans le Comité de suivi de l’Accord demeure une avancée certes mais la volonté d’impliquer d’autres femmes dans les mécanismes de mise en œuvre de l’Accord, reste une nécessité absolue pour construire ensemble une Paix durable.

Les organisations de Femmes du Mali continuent d’apporter leur contribution à travers des activités de renforcement de capacités dans l’Appropriation de la R1325 et connexes, l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger, la Loi 052 relative au quota, et la Justice Répatrice  afin de contribuer au renforcement de la cohésion sociale, la paix et la réconciliation au Mali dans un contexte où la violence extrémiste est d’actualité quotidienne. C’est le lieu de remercier chaleureusement les Partenaires Techniques et Financiers qui soutiennent nos actions  sur le terrain.

Le rétablissement de  l’autorité de l’Etat  sur l’ensemble du pays comme bien pris en compte dans la DP de la Transition est la condition sine qanun de la construction de la paix.

C’est ensemble que nous contribuerons à faire de ce  pays, que nous aimons tous, un havre de paix et de quiétude pour les générations présentes et futures.

Les Femmes du Mali restent engagées avec détermination à jouer leur partition comme actrices de Paix au sein de nos communautés.

Au plan politique Il y a des reculs graves dans le domaine de la gouvernance politique en dépit de l’attachement affiché des Autorités de la Transition aux engagements internationaux et régionaux souscrits par notre pays.

La loi 052  avait connu une application correcte et satisfaisante lors des dernières élections qui ont porté le pourcentage des femmes élues à 27 %.

Cependant le Conseil de National de Transition n’a pu prendre en compte cette Loi dans sa composition de Membres sur les 112 membres 32 sont femmes.

Nonobstant cet état de fait, nous Femmes du Mali restons déterminées à jouer notre rôle et prendre notre place dans le Refondation du Mali tant attendue  par  toute la Nation.

Excellence Monsieur le Président nous demandons votre arbitrage dans le respect strict de la Loi 052  dès lors que les ressources et compétences existent à tous les niveaux de représentation pour les Femmes du Mali.

Au niveau  social, la problématique des violences faites aux femmes connaît des controverses improductives pour la paix et la stabilité sociales.

Les Femmes du Mali sont convaincues de la sensibilité de toutes les questions qui touchent à la culture et à la tradition dont elles sont les premières gardiennes.

Les victimes ont droit à la justice, à la réparation, au relèvement économique  à la résilience.

Mesdames Messieurs Une Nation se développe de par son  éducation socle de tout progrès.

La crise scolaire malienne a atteint son paroxysme en 2020 et en tant que mères et citoyennes soucieuses  du Devenir du Mali de nos enfants et petits-enfants, nous nous sommes impliquées une fois de plus en établissant  de nombreux contacts avec toutes les parties prenantes et  sillonnant toutes les structures pouvant  contribuer à l’éradication des  fondements de l’instabilité et la dangerosité du système éducatif universitaire. Un Rapport a été produit et remis à Monsieur le  Premier Ministre.

Les efforts déployés par les femmes dans le développement du Mali depuis l’avènement de la démocratie,  leurs compétences ainsi que leur potentiel productif  ont été ignorés, tant lors de la formation du Gouvernement que de celle du Conseil National de Transition, dans la composition des différents cabinets ministériels et des directions des services administratifs.

Compte tenu des défis persistants, je voudrais saisir cette occasion pour encourager mes sœurs maliennes à plus de persévérance et de détermination. Rien de durable ne peut se construire sans l’apport et l’adhésion des femmes.

Chères sœurs nous devrons organiser,  et nous investir dans la préparation des échéances prochaines, en exigeant qu’un environnement favorable à la stricte application de la loi 052 par les partis politiques soit mis en place pour la participation efficience et efficace des Femmes dans les  mécanismes et dans les listes.

Nous Femmes du Mali de Kayes à Kidal, de Koulikoro Ségou à Sikasso, de Taoudéni Tombouctou à Mopti, de Gao Ménaka en passant par Bamako  nous invitons les Hautes Autorités à passer  de la volonté  politique  à l’Action par cette Refondation avec toutes les filles et fils de la Nation !!!!!

Bonne fête à toutes et tous !

Icimali.com

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