Dans son communiqué N°8/MI/2021 du 8 octobre 2021, dont l’objet est « Réaction au Communiqué N° 07/COP-CSP de la CMA intitulé Réaction aux propos du Ministre Ismaël Wagué », le Président/Porte-parole des Mouvements de l’Inclusivité, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, non moins membre du CSA, recadre le CSP qui « ne fait pas partie », en effet, « des structures et des acteurs de l’Accord d’Alger ».
Les Mouvements de l’Inclusivité dans le cadre de l’Accord pour la Paix et le Réconciliation issu du processus d’Alger ne va pas le dos de la cuillère face au cadre stratégique permanent (CSP). En effet, lors de la réunion du comité de suivi de l’accord tenu le 5 octobre 2021, le ministre Wagué a exprimé son regret de constater les rencontres de certains ambassadeurs avec le CSP sans informer le gouvernement conformément à la convention de Viennes. Aussi le ministre a constaté avec regret la participation d’une partie de la communauté internationale à la rencontre du CSP, malgré son opposition.
Ces propos du ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion sociale, ont été qualifiés de « anti-CSP » et de déclaration unilatérale par le cadre d’orientation politique du CSP dans communiqué du 7 Octobre 2021. La réplique ne s’est pas faite attendre. Du moins du côté des Mouvements de l’inclusivité. D’abord, les MI restent surpris d’une telle réaction venant de cette partie prenante malienne au sein du CSA contre un ministre du gouvernement agissant dans le strict respect de ses prérogatives en tant que représentant d’un gouvernement d’un Etat souverain mais aussi en tant que porte-parole du cadre inter partie malienne au CSA auquel la CMA n’était pas seule.
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Agissant au nom de la solidarité inter parties maliennes du CSA, car le Ministre parlait et agissait au nom de tous, les MI se dit concernés et visés par la sortie de la CMA/CSP. « Nous nous adressons à la CMA car pour nous le CSP est l’autre nom de la CMA sauf que le CSP ne fait pas partie des structures et des acteurs de l’Accord d’Alger », a recadré Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, président des MI.
Selon les responsables des MI, les propos tenus par le ministre Ismaël Wagué chargé de l’Accord d’Alger « ne peuvent et ne suffisent pas à susciter une telle réaction de la CMA » pour plusieurs raisons : « Le Ministre agit et parle au nom du Gouvernement souverain de l’Etat souverain du Mali, un gouvernement au sein duquel la CMA est représentée par au moins deux ministres. Le Ministre est tout à fait en droit de recadrer l’action de certains ambassadeurs ou une partie de la médiation internationale qui rencontrent des parties à l’accord et souvent assistent à des rencontres auxquelles le gouvernement n’a pas donné son accord et pour lesquelles il n’a pas été consulté au préalable, cela n’est acceptable dans aucun de ces pays accréditaires; et cela les ambassadeurs le savent et l’acceptent pour une fois que le pays hôte les rappellent à l’ordre car ils sont accrédités auprès du Président de la Transition, Chef de l’Etat et non auprès de tiers personne physique ou morale ».
Autres raisons évoquées, « la CMA et certains partenaires n’arrivent pas à s’adapter à cette nouvelle gouvernance de rupture, ils sont toujours dans ce passé récent où les représentants de l’Etat bafouaient et marchaient fréquemment sur la souveraineté nationale jusqu’à ce que le pays soit tombe ci bas ».
Alors que le CSP accuse le Ministre Wagué de semer les germes de la division, les MI estime que l’une des conditions que le Ministre a posées pour que le gouvernement accompagne le CSP afin d’en faire un cadre inclusif d’échanges et de cohésion était simplement de l’ouvrir à l’adhésion de tous les mouvements qui veulent y participer. « Une condition que la CMA/CSP n’a pas acceptée car elle voulait un CSP sélectif et tailler sur mesure avec le gouvernement dedans en excluant d’autres mouvements », a révélé les MI. Sauf que le gouvernement ne peut intégrer une structure qui exclue des acteurs maliens importants comme la plateforme et les Mouvements de l’Inclusivité.
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Par ailleurs, les Mouvements de l’Inclusivité sont aussi surpris « quand la CMA/CSP s’érige en rassembleur des mouvements signataires pour leur réconciliation et leur cohésion alors qu’elle ferme la porte de ses initiatives » à eux et la Plateforme. « En tout état de cause, pour plusieurs acteurs, cette affaire de CSP est une affaire de partage de sous italien et d’autres : Encore dommage pour nos communautés, pour tous ces jeunes qui attendent toujours qu’on leur dise, venez au boulot et occupez-vous de vos familles et encore dommage pour notre pays le Mali », regrette les responsables du MI.
Des appels
Pour mener la résistance, les Mouvements de l’Inclusivité lancent un appel aux principaux acteurs de la Transition à rester souder face aux défis car l’heure n’est ni aux caprices, encore moins à la complaisance, seule condition pour maintenir le peuple malien mobilisé pour l’atteinte de l’objectif de restauration de la souveraineté et dignité nationale. Aussi appellent-ils la médiation internationale et tous les partenaires à poursuivre leurs efforts d’accompagnement du gouvernement dans toutes ses quêtes de rassemblement des Maliens autour du Mali et pour une mise en œuvre diligente de l’Accord d’Alger et d’être attentive aux sollicitations du gouvernement agissant au nom du Mali et de l’intérêt général.
Des appels vont également à tous les chefs de tribus et de Conseils Supérieurs des Communautés qui sont inscrits dans le soutien à la Transition et au Mali et qui sont les seuls répondant au nom des communautés de rappeler au Mouvements signataires que leur unique mission est de distribuer le plus rapidement possible les dividendes de la paix aux communautés et aux combattants et non de jouer aux prolongations quand l’Etat et les populations vont mal. Les frères Alghabass Ag Intallah et Alhaji Ag Gamou dont l’engagement pour la paix et le Mali sont avérées à l’instar d’autres acteurs malgré la complexité du processus, sont aussi invités à jouer pleinement leur partition pour remettre les frères maliens autour d’une même table pour accélérer le processus de paix et de refondation de du grand Mali, le seul bien commun qui mérite d’être préservé « à tout prix ».
Pour finir, le Porte-parole des MI encourage le gouvernement du Mali à poursuivre ses efforts inlassables de rassemblement et d’inclusivité de l’essentiel des acteurs autour des objectifs de paix, de réconciliation et de cohésion nationale.
Roc DACK/Icimali.com