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Christophe Sivillon persona non grata au Mali : Les leçons à tirer d’une expulsion

Depuis le 10 décembre dernier, le chef du bureau de la MINUSMA à Kidal, M. Christophe Sevillon était considéré comme persona non grata au Mali. Le ministre des affaires étrangères et de la Coopération internationale a officiellement déclaré qu’il doit quitter le territoire malien dans les 24 heures qui ont suivi.

Au Mali, M. Christophe Sevillon est le deuxième Français qui vient d’être expulsé après le journaliste Antoni Fouchard de France 24. Si le premier s’est vu son accréditation retiré à cause d’un tweet dans lequel il a qualifié de ‘’pathétique’’ une attaque terroriste contre les forces armées du Mali, le second dans son discours au 4e congrès du MNLA à Kidal a considéré les Maliens comme des citoyens sur un autre territoire. « Chers invités et membres des délégations venues du Mali », a-t-il dit lors du 4e congrès du MNLA, tenu dans la 8e région du Mali, il y a moins d’un mois.

L’on se rappelle que cette déclaration de M. Sevillon a soulevé de vives réactions au sein de l’opinion publique nationale et des autorités du pays. D’abord, c’est le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale qui a convoqué successivement le chef de la MINUSMA, Mahamtr Saleh Annadif, puis Mme Baranga  Gasarabwe, représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations Unies, en vue d’examiner les mesures que dictent les propos de M. Sevillon.

De même, l’Assemblée nationale qui, dans un communiqué, a jugé les propos du représentant de la MINUSMA à Kidal contraire à l’objectif de mission de paix et de stabilisation annoncée dans la résolution définissant le mandat de la MINUSMA.

L’hémicycle a estimé que ces propos portent une atteinte grave à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la République du Mali et a invité le gouvernement à prendre les mesures qui s’imposent. 

«Le président de la République et le chef de gouvernement ont décidé de déclarer persona non grata le chef de bureau régional de la Minusma à Kidal », a déclaré ministre Tieblé Dramé, en conférence de presse le mardi 10 décembre dernier.

Déployée dans notre pays pour ramener la paix, par le biais de dialogue entre le gouvernement du Mali et les groupes armés, la Minusma ‘’ne semble pas travailler’’, selon certains observateurs, conformément à son mandat. Sinon, comment un chef de bureau régional pourrait s’hasarder à considérer des Maliens étrangers à Kidal ? Ceux-ci estiment qu’elle fait plus l’affaire des ex-rebelles qu’à résoudre la crise qui sévit dans notre pays.

En tout cas, l’expulsion de Christophe Sevillon, chef de bureau de la Minusma à Kidal est une bonne leçon pour des cas éventuels.

Ousmane MORBA

L’Observatoire

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