La délégation de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest est, après avoir séjourné les 5 et 7 septembre derniers à Bamako, repartie insatisfaite. La mission d’évaluation de la Transition de l’organisation s’est dite préoccupée par l’insuffisance d’actions concrètes dans la préparation effective du processus électoral.
En onze points, le communiqué final de la mission de la médiation de la CEDEAO au Mali fait état de son séjour à Bamako. Si la mission conduite par l’envoyé spécial et médiateur de la CEDEAO au Mali, M. Goodluck Ebelé Jonathan, ancien président de la République fédérale du Nigeria, note avec satisfaction le calme observé dans le pays depuis la mise en place du gouvernement dirigé par Choguel Kokalla Maiga, elle n’a pas caché sa préoccupation sur l’insuffisance d’actions concrètes pouvant aller dans le sens de l’organisation des élections prévues en février 2022.
En effet, l’organisation des prochaines élections présidentielles demeure un sujet d’actualité, qui occupe le débat. Déjà, la classe politique et la société civile restent divisées sur la question de création de l’organe unique de gestion des élections proposé par le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, alors que l’exécutif, pour l’instant, entend attribuer ce rôle à cet outil qui verra le jour normalement après les assises nationales de la refondation devant se tenir courant ce mois de septembre.
Les préparatifs des assises nationales de la refondation vont bon train du côté du gouvernement. Le ministre en charge de la Refondation de l’Etat, chargé des relations avec les institutions, Pr Ibrahim Ikassa Maïga, reste actif sur cette question. Dans ce contexte, deux jours de réflexions ont été organisés avec les acteurs concernés, les lundi et mardi derniers au CICB.
Entre les lignes du communiqué de la mission de la médiation de la CEDEAO au Mali, les actions jusque-là posées dans le cadre de l’organisation des élections prévues en février 2022 sont dérisoires et ne donnent aucune assurance.
« La mission a rappelé l’importance du respect du délai de la Transition afin de montrer la crédibilité du processus de transition. Elle a encouragé le gouvernement de transition à présenter rapidement un chronogramme détaillant le programme du calendrier des réformes et actions prioritaires qu’il urge d’entreprendre pour la tenue des élections présidentielles et législatives », indique la mission de la CEDEAO dans son communiqué, appréciant, tout de même, l’expression renouvelée des autorités de la transition à respecter la période convenue de la Transition devant la communauté internationale.
Ousmane Morba
L’Observatoire