Le mariage est un heureux événement dans la vie, mais les circonstances de sa célébration laissent vraiment perplexes. Les cortèges qui escortent les heureux mariés sont un réel danger non seulement pour les accompagnateurs des mariés, mais aussi pour les simples citoyens lambda qui circulent paisiblement. |
Dimanche et jeudi sont les jours de la semaine, prisés par les Bamakois, pour célébrer leurs mariages. Si dans les autres capitales régionales, les cortèges qui ne sont d’ailleurs pas obligatoires se font avec un peu de retenue, à Bamako c’est du n’importe quoi. Les occupations anarchiques des artères lors de ces cérémonies de mariage créent des désagréments indescriptibles aux paisibles usagers de la circulation.
Amadou et Mariam l’avaient chanté, il y a de cela quelques années, « les dimanches à Bamako, c’est le jour des mariages ». Cette chanson rime parfaitement avec l’ambiance qui règne dans la capitale les dimanches.
En effet, les innombrables mariages rendent la mobilité très difficile. Les embouteillages deviennent monnaie courante sur toutes les grandes artères de Bamako. Le pire, c’est les cortèges qui accompagnent les mariés. Le code de la route ? Complètement ignoré ! Un réel danger qui est à l’origine de plusieurs accidents parfois meurtriers. Aucune sanction de la part des autorités qui assistent impuissants à tous ces dérapages.
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Pour celui qui a le malheur de se rendre en ville le dimanche, grande sera sa surprise d’être confronté à tous ces bouchons et des tentes dressées parfois sur la route. « Je ne comprends pas pourquoi les autorités restent les mains croisées face à cette situation. Pendant les cortèges, les jeunes conduisent de manière absurde et totalement irresponsable, ce qui met en danger les simples usagers que nous sommes. Il faudra prendre des mesures drastiques contre les mariés pour mettre fin à ces actes dangereux », raconte Ousmane Diaby, enseignant.
Koman Kouyaté, militaire de son état, regrette : « C’est très mauvais ! C’est un vrai danger pour tous. Même aujourd’hui devant la mairie de Doumanzana, il s’en est fallu de peu pour qu’une fille se fasse tuer. Si cela ne tenait qu’à moi, on allait mettre fin à cela immédiatement. C’est vraiment pitoyable ! »
Mama Namakiry, ingénieur mécanique de la SONATAM, pense que c’est une irresponsabilité de la part des jeunes qui s’adonnent à de telle pratiques. « Malgré la COVID-19 et l’interdiction des regroupements, c’est la catastrophe. Aucun respect des mesures barrières. Les gens font du n’importe quoi lors de ces cortèges. Je ne vois pas l’utilité de suivre en masse quelqu’un qui se marie et de surcroît rouler en zigzag en mettant en danger tous ceux qui circulent. Il faudra que l’État commence à s’assumer en punissant d’une peine lourde les personnes qui seront prises », a-t-il souhaité.
Curieusement, tout cela se fait au nez et à la barbe des policiers qui sont indifférents face à tout ça. Connaissant les flics maliens qui peuvent coller à un usager de la route une contravention pour une toute petite erreur, ils assistent en spectateurs et ne lèvent même pas le petit doigt contre ces gestes dangereux.
Les témoignages convergent dans le même sens, tous sont unanimes sur l’inutilité des cortèges pendant les mariages. Non seulement c’est un facteur d’accident mais aussi ça provoque des embouteillages monstres sur les routes. Il est plus que temps que nos autorités prennent ce problème à bras le corps.
Ahmadou Sekou Kanta
L’Observatoire