Dans le Centre et au Nord du pays, une sécheresse frappe les troupeaux obligeant les éleveurs à rejoindre les frontières du Niger et du Burkina Faso.
Le manque d’herbes pour les bêtes oblige les peulhs à se réfugier dans les zones moins menacées par la sécheresse telles que le Niger et certaines zones de la frontières Burkinabè.
A Ménaka, la semaine dernière, une importante colonie des peulhs, éleveurs, a regagné le Niger pour sauver leurs troupeaux de la séchasse qui menace la localité dans l’espoir de trouver de pitance pour leurs animaux.
Dans cette localité du Mali, la 9e Région administrative, trouver de l’herbe pour les animaux devient difficile. Cette difficulté s’explique par la mauvaise pluviométrie qui sévit dans ces Régions du Nord et le retard de l’hivernage.
Selon des Habitants du Nord du Mali, cette partie du pays a toujours été en retard par rapport à la saison des pluies. Un retard dû aux conditions climatiques de la zone qui dépasse rarement les 200 mm par an.
Malgré les quelques précipitations pluvieuses enregistrées au début de l’hivernage, cette année, les animaux meurent de soif et de faim.
Dans le Centre du pays, précisément dans la Région de Mopti, des éleveurs se trouvant dans le Gourma sont également confrontés au problème de sécheresse qui commence à décimer leurs troupeaux.
En plus de cette sécheresse, l’insécurité grandissante dans cette partie du pays est hostile aux déplacements des personnes et des animaux. Toute chose qui rend la situation compliquée non seulement pour les animaux mais aussi pour la population sur place.
Auparavant, les éleveurs qui amenaient leurs troupeaux pour saisonner dans la zone comprise entre le Haïré et la frontière du Mali avec le Burkina Faso, se trouvent cloitrer dans leur zone, du fait de la situation sécuritaire.
Hama Sarré, berger dans le Cercle de Douentza témoigne : «Avant je partais avec mes jeunes frères jusque dans la brousse de Mondoro, vers la frontière Mali-Burkina, pour saisonner ; car, ici les pluies tardent à venir. Mais actuellement le pays traverse une crise sécuritaire qui touche tout le monde. Il n’y a pas de sécurité, les terroristes, bandits armés et les milices privées tuent les bergers et leurs bêtes».
S’agissant de cette partie considérée comme un lieu du «bourgou» où faisait bon vivre les animaux, Affo Aly ajoute que, cette année, lui, il n’a pas amené ses troupeaux là-bas ; car, ses amis qui s’y sont rendus avec leurs troupeaux ont connu tous les problèmes du monde. Selon lui, beaucoup d’entre eux ont été victimes des actes de banditisme.
Face à cette situation, en ce début d’hivernage, dans le Centre et le Nord du Nord du pays, les troupeaux connaissent une nouvelle rébellion qui n’est pas celle des armes.
M.S
Source : Le SOFT