Un groupe de neuf citoyens maliens, ayant été parmi les premiers à appeler au renouvellement du multipartisme à travers la dissolution des partis politiques, s’est exprimé ce lundi à travers un communiqué relatif à la procédure judiciaire en cours.
Cheick Oumar Diallo, Badi Haidara, Boubacar Fodé Keita, Modibo Koné, Asseyidou Maïga, Modibo Sanogo, Yahya Sinayoko, Moussa Tembely et Mahamane Traoré disent suivre « avec intérêt l’évolution des procédures judiciaires engagées par un pool d’avocats relatives à l’annulation de cette dissolution ».
Selon eux, le débat juridique et constitutionnel est incontournable pour garantir la légitimité de cette mesure. « Dès le départ, nous avons estimé qu’il était nécessaire de soumettre cette importante décision à la Cour Constitutionnelle », rappelle le communiqué, ajoutant que « la Cour devrait également se prononcer sur l’utilisation du décret par le Conseil des Ministres ».
Pour ces citoyens, la démarche de la justice s’inscrit dans le strict respect de l’État de droit. « Le juge est tenu de statuer sur toute requête portée devant lui, sous peine de commettre un déni de justice », soulignent-ils, précisant que la transmission du dossier à la Cour constitutionnelle est « une étape normale du processus ».
Le collectif insiste également sur l’importance de la décision à venir, qui pourrait marquer un tournant pour le Mali. « C’est uniquement à travers le débat judiciaire et constitutionnel que la dissolution pourra être confortée et reconnue comme un pas décisif vers la refondation du multipartisme », ont-ils affirmé.
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Annulation de la dissolution des partis politiques : Regard tourné vers la Cour constitutionnelle
Ils estiment que la Cour constitutionnelle doit aller au-delà de la simple légalité pour rendre une décision porteuse d’avenir. « Il revient à la Cour de décider d’une interprétation progressiste et historique de la nouvelle Constitution, conforme à l’aspiration profonde de refondation du Mali », déclarent-ils, en posant clairement la question : « faut-il évoluer vers un changement profond ou maintenir un statu quo ? »
Tout en réaffirmant que « les citoyens ont le droit légitime d’être favorables ou non à la dissolution », ils rappellent que seule la justice peut trancher de manière définitive. « En pareille circonstance, c’est à la justice de jouer son rôle d’arbitre légitime », insiste le communiqué.
Confiants dans le processus, les signataires assurent qu’ils respecteront la décision finale, quelle qu’elle soit. « Nous continuons à croire en la constitutionnalité du renouvellement du multipartisme et faisons confiance à la justice pour examiner tous les arguments et rendre une décision en toute indépendance », concluent-ils.
En toile de fond, ils rappellent que « la consolidation de l’État de droit et la protection des libertés fondamentales demeurent une priorité pour tous » et appellent à une justice « équitable et transparente », seule garante d’une issue acceptée par l’ensemble des citoyens maliens.
Cyril Roc DACK / Icimali.com