En remplacement du meeting initialement prévu pour ce dimanche 27 avril contre la dissolution ou la suspension des partis politiques, les regroupements politiques IPAC (Initiative des partis politiques pour la charte) et FPMP (Forum des Partis et Mouvements Politiques) ont animé ce samedi 26 avril 2025 un point de presse à la Maison de la Presse de Bamako. Entre hausse de ton et alerte maximale, la mobilisation est sonnée pour les actions futures.
Bamako, 26 avril 2025 – À la tribune, des figures majeures de la scène politique malienne, telles que Me Mountaga Tall, président du Congrès national d’initiative démocratique-Faso Yiriwa Ton (CNID-FYT), Oumar Sidibé, président du PRVM, et Oumar Ibrahim Touré, président de l’APR, ont porté la voix des deux regroupements. Leur intervention s’est faite sous le regard attentif de personnalités respectées, à l’instar du Pr Ali Nouhoum Diallo, ainsi que de nombreux présidents d’autres formations politiques membres.
Dans leur déclaration, les responsables politiques ont exigé le respect de la Constitution et des lois en vigueur, le respect du pluralisme démocratique, l’union plutôt que l’exclusion, la libération des prisonniers politiques.
Le soutien aux Forces Armées Maliennes (FAMa), notamment après l’incident diplomatique récent avec l’Algérie, a également été réaffirmé avec force. Les intervenants ont insisté sur la nécessité de respecter les résolutions issues des Assises Nationales de la Refondation (ANR), et ont rejeté la tenue de consultations jugées « redondantes ».
« Nous appelons à un dialogue sincère et constructif avec le Gouvernement pour préserver la légalité constitutionnelle, défendre l’intégralité du multipartisme et renforcer la paix, la cohésion nationale et la démocratie », a déclaré Oumar Ibrahim Touré, président de l’APR, lors de la lecture de la déclaration officielle.
Les responsables politiques ont précisé qu’ils restent ‘’ attentifs aux conclusions de la phase nationale en cours, sur la base desquelles sera établi ‘’ un calendrier d’actions futures’’.
Il est également à noter que d’autres regroupements politiques, notamment le M5-RFP Malikura, ont marqué leur présence à ce point de presse, témoignant ainsi d’un large front commun autour de la défense des acquis démocratiques au Mali.
Cyril Roc DACK / Icimali.com
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POINT DE PRESSE DES PARTIS POLITIQUES DU MALI DECLARATION MAISON DE LA PRESSEBamako, 26 Avril 2025 Mesdames et Messieurs les Premiers responsables des partis politiques du Mali, Chers membres des États-majors politiques de tous nos partis. Mesdames et Messieurs les sentinelles de l’information, Chers journalistes et internautes : Mesdames et Messieurs les militantes et militants de tous nos partis, Veuves et veuves, orphelines et orphelins, filles et fils, petits enfants des martyrs de la République qui ont accouché dans le sang, dans le sacrifice et dans l’espoir un 26 mars au Mali des libertés et de la pluralité. Maliennes et Maliens, Mesdames et Messieurs Avant toute chose, nous exprimons notre soutien inconditionnel à la famille de notre camarade Mamadou Traoré, surnommé le Roi, président du parti Alternative pour le Mali. Détenu pour ses convictions, son courage et sa détermination, il garde un moral d’acier et nous exhorte à poursuivre la bataille en cours pour le Mali. Nous exigeons instantanément sa libération. Nous nous engageons à promouvoir la liberté d’expression, d’association et de réunion dans notre pays en réaffirmant notre attachement viscéral à la Constitution du Mali, plobiscitée par plus de 3 millions de citoyens avec un taux de plus de 96 % de votes favorables, et proclamée par la Cour constitutionnelle le 21 juillet 2023. Cette Constitution consolide les acquis démocratiques et le rôle des partis politiques en République du Mali Mais, rappelez-vous, nous avons été informés de la suspension des activités des partis politiques, sans aucun fondement juridique évident, par une décision du Conseil des ministres du 10 avril 2024, alors même que se déroulait le dialogue inter-malien pour la paix et la réconciliation. Le moment ne pouvait être plus mal choisi. Nous avons maintenu notre pour dans la Justice de notre pays même lorsqu’elle a emprisonné 11 de nos camarades politiques, connus pour leur patriotisme, simplement parce qu’ils se sont réunis dans un cadre privé. Dans ta douleur, nous avons souvent fait preuve de bonne foi au nom du Mali, de notre société commune, ce précieux héritage qui ne doit en aucun cas nous échapper. Le Mali représente tout ce que nous possédons et chérissons. Mesdames et Messieurs, Nous n’avons pas réagi aux murmures ni aux rumeurs, même si certains bruits étaient clairement audibles à travers divers signes. Nous préférons croire que ceux qui les propageaient se trompent. Nous avons préservé notre précieux héritage, notre socle commun. Cependant, il est légitime de se demander qui sont ceux qui dérangent les partis politiques en République du Mali ? Pourquoi le pluralisme des idées et des médias dérange-t-il ceux qui en font leur bouc émissaire ? Les Assises nationales de la refondation (ANR), tenues du 11 au 30 décembre 2021, ont traduit la Formule 517 recommandations en actions concrètes dans le Cadre stratégique de la refondation de l’État (CSRE). En ce qui concerne les partis politiques, ces recommandations traitent :
Le ministre délégué auprès du Premier ministre en charge des réformes politiques et du soutien au processus électoral a envoyé une correspondance aux partis politiques et aux organisations de la société civile pour recueillir leurs propositions avant le 14 mars 2025. Les partis politiques du Mali tiennent un journal de presse national et international qu’après avoir soumis nos propositions, le ministre délégué ne nous a pas conviés à des discussions. Au lieu de cela, il a rapidement dépensé les ressources publiques dans une pseudo-concertation. Rencontrer les partis politiques avant d’organiser des concertations aurait permis au Mali d’économiser là où nos concitoyens sont déjà lourdement taxés, même sur leurs téléphones. Les partis politiques du Mali rappellent au ministre délégué qu’il est essentiel de bien maîtriser son sujet lorsque l’on aborde le discours
5,1500 représentants au plus participent à ces concertations du ministre délégué, alors que 76 000 Maliens ont été pris part à l’ANR, plus de 3 000 000 au référendum constitutionnel, dans un pays de 22 000 000 de personnes. Pour quelle légitimité ? À certains endroits, ils étaient 5, 4, 3, 12 avec des propositions hors sujet. Comment justifier une caution de 200 millions de FCFA pour la création de partis politiques sans en faire une entreprise commerciale de corruption et d’achat massif de voix pour rembourser des crédits, servir des lobbies, desservir les électeurs ? Ce type de disposition exclut également un grand nombre de nos compatriotes de la vie politique. Puisque la politique devrait-elle être plus une question de corruption que d’idées ? Ce genre de disposition n’est recommandé nulle part, ni dans l’ANR, ni dans la constitution, et constituerait véritablement un recul démocratique Sur quelle base ont été sélectionnés les participants aux concertations privées et à l’aise du ministre délégué avec lui-même ? 7- Les partis politiques du Mali expriment des regrets quant à la désignation par le ministre de leurs représentants aux concertations régionales et regrettent de ne pas y avoir été associés
Les partis politiques du Mali vous ont fait convier ce 26 avril 2025 pour vous demander d’être prêts. Les partis politiques du Mali informent qu’ils rencontreront dès aujourd’hui toutes les autorités morales, associatives et syndicales du Mali, que nous prendrons à témoin, devant les Maliens et devant l’histoire. Aucun conseil, aucun apaisement n’est superflu pour le Mali, aucune concession n’est à négliger pour le Mali. Les partis politiques du Mali exhortent nos militants et militantes à se mobiliser. Nous resterons attentifs aux conclusions de la phase nationale, à partir desquelles nous établirons un calendrier d’actions Nous réitérerons notre demande adressée aux États-majors politiques pour partager et expliquer sur les bases les propositions consensuelles concernant la révision de la loi 05-047, et veillerons à la mise en œuvre des recommandations de l’ANR. Les partis politiques du Mali réaffirment leur solidarité avec l’armée et soutiennent le peuple malien dans son sacrifice quotidien pour un pays émergent et prospère.
Mesdames et Messieurs, Nous réitérerons notre soutien aux libertés et à la démocratie au Mali. Nous resterons engagés et disponibles pour travailler dans l’intérêt supérieur de tous les Maliens, afin que les champs fleurissent d’espérance et que les cœurs vibrent de confiance Les partis politiques du Mali déplorent le silence du ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des réformes politiques et du soutien au processus électoral face à nos demandes répétées de rencontre, mentionnées dans plusieurs correspondances. Nous avons sollicité une audience auprès du Premier ministre. Pourquoi le ministre délégué méprise-t-il à ce point vos partis politiques du Mali ? Il appartient au Premier ministre et au Président de la Transition de tirer les conséquences des actes d’un ministre qui a rencontré dos à dos l’État et un pan aussi important de la Nation que sont les partis politiques. |