EDITO SANS DÉTOUR UNE

Divorce

L’union de façade n’aura finalement duré que trois petits mois. Il s’agit, vous l’avez deviné, du « mariage » de la Cmas et du FSD. Le première est une émanation du milieu religieux avec comme parrain l’imam Mahmoud Dicko. Le second est le fruit d’une coalition de partis politiques laminés lors de l’élection présidentielle de 2018, qui ruminaient leur vengeance.

L’objectif de démission du président Ibrahim Boubacar Kéita unissait les deux entités. Le chef de l’Etat élu est parti le 18 août 20202 à la suite d’un coup d’Etat militaire. Fin de l’union sacrée au sein du M5-RFP ? Pour les partisans de la Cmas, il est grand temps de redistribuer les rôles.

Dans ce combat de légitimité engagée depuis le départ du président IBK, c’est à la limite à un affrontement sur la place publique auquel on assiste. La branche politique du M5 a la ferme ambition de monopoliser la transition, dont la feuille de route a été validée la semaine dernière tandis que l’aile religieuse rame à contre-courant et déclare que la page de la cohabitation est définitivement tournée.

Primauté du ‘’moi’’ sur l’intérêt général : Le M5-RFP fragmenté !

Les positions sont plus corsées au sortir de la concertation nationale ou une partie du M5-RFP se démarque des conclusions. Que peut-elle ? En dehors de la légitimité qu’elle a affichée lors des assises, elle souhaite imposer au CNSP une ligne de conduite dans le cadre de la transition. Pas sur la même longueur d’onde que la Cmas, qui plaide pour une transition pour la réussite de laquelle le M5 apportera son soutien indéfectible au CNSP. Cette posture signifie en quelque sorte la fin du Mouvement du 5-Juin.

Quoiqu’on puisse dire, le divorce est consommé puisque le M5 politique voulait un mariage légal, mais la Cmas s’est limité au concubinage. La balle est dans tous les cas dans le camp de l’imam Dicko qui a aussi réitéré la même démarche de ses soutiens qui ont opté pour une séparation pure et simple afin de permettre à chaque acteur politique de se préparer pour les prochaines échéances électorales.

Ainsi va la vie !

A. M. C.

L’Observatoire

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