EDITO SANS DÉTOUR

Entre nous: Le Mali va tout droit au fond

Comment éviter le chaos ? Et pourtant , les dents peuvent mordre la langue à sang , mais cela n’empêche la langue de nettoyer entre les dents à chaque fois que cela est nécessaire .
La confusion et le désordre se généralisent du jour au lendemain sur l’ensemble du pays. Les populations maliennes désœuvrées sont inquiètes face à l’insécurité urbaine , peri-urbaine et nationale.
La haine, la méchanceté , la jalousie , le manque de confiance entre les acteurs principaux en charge de la reconstruction du Mali , plongent le Mali dans le tréfonds.
Les techniques utilisées pour tout ça , sont la manipulation des opinions du citoyen, la désinformation du citoyen , la propagande populiste , l’intox , la violence sous toutes ses formes et sur tous les espaces ( maison, rue, lieux de travail, écoles,…). La gué guerre contre l’intérêt du peuple et du citoyen .
Les acteurs politiques, religieux, civils , associatifs se déchirent entre eux et se trahissent . On utilise l’intoxication, on nourrit les rumeurs , on joue au populisme, on désinforme pour mobiliser le peuple contre la démocratie. Une fois le coup joué , on tourne dos à ce peuple en lui cassant le sucre sur le dos et faire face à son intérêt personnel. Tous oublient le Mali , chacun veut tirer le leadership sur soi et se positionner pour de bon . Face à une situation pareille , toute armée républicaine est obligée de ramener l’ordre , l’harmonie, l’équilibre dans la justice et être à équidistance de tous . L’Armée dit-ont est l’outil de décision des politiques . La force de l’armée est son peuple . Si cette armée en un certain moment où elle ne fait plus confiance aux politiques et se trouve entourée par certains partisans incohérents, est obligée d’agir intelligemment sans tenir compte de ce qui se dit ici et là. La faute aux politiques, à la société civile , au peuple analphabète en majorité et naïf en général . Les politiques depuis des décennies commettent des erreurs incompréhensibles par les populations et par la communauté internationale.
C’est au Mali où on humilie les grandes personnalités, on bat à mort un chef d’Etat, on insulte les grandes personnalités injustement, on se plait de voir humilier un chef de famille par égoïsme et méchanceté .
Qu’avons-nous alors tiré de leçons de tous ces coups d état survenus dans notre pays ? Notre pays a t il progressé après ces coups d’état ? Où voulons nous aller , comment et avec qui?
La covid19 s’est installée , elle va sévir et partir , il faudra reconstituer l’économie, il faudra se repositionner face aux autres pays de la planète . L’insécurité au centre du pays est partie pour longtemps.
Bamako est plongé dans une insécurité qui fait peur et qui menace chacun d’entre nous un jour ou l’autre et à tout moment. Des attaques spectaculaires à mains armées en plein jour, des citoyens qui menacent les autorités face aux décisions à enjeux bénéfiques pour tous .
Les militaires malgré tout ça sont venus pour une transition de 18 mois seulement afin d’essayer de mettre de l’ordre et faire place aux mêmes politiques, civils , associatifs pour refonder le Mali . Nous savons tous qu’ils ont leur place sur le champ de combat. Cependant pour être opérationnel ( armée) sur un champ de combat il faut évidemment l’entente et l’ordre, la solidarité entre les politiques, les civils , et tous les acteurs ; la force d’une armée , c’est un peuple réconcilié , unifié, solidaire . La force du poisson est dans l’eau ; la force de l’armée c’est le peuple .
Il est donc temps , que les politiques , les civils , associatifs , tous les acteurs du Mali soient face à l’acceptation des faits du moment. Nous devons être fiers de nos politiques, civils , associatifs malgré leurs erreurs commises depuis ces décennies . C’est vrai que beaucoup d’entre eux ont fait leur bilan et méa-culpa pour désormais faire face à l’avenir du Mali et soulager le peuple malien.
Acceptez de participer au conseil national de la transition même avec un militaire à la tête ne doit pas constituer un frein pour soulager le peuple malien en cette période incertaine de son existence. Vous l’avez-vous même dit que le fond y est . Alors acceptez de participer même sur la forme que vous jugez informelle, le militaire n’est pas un homme politique mais il sait être au milieu pour trancher entre les protagonistes.
Les acteurs doivent se faire confiance et éviter d’être de voir du noir partout . Nous avons la crème des acteurs politiques au niveau des grands partis politiques de notre pays et même de la sous région . Est ce difficile que ces derniers en mettant le Mali au dessus tout convergent dans le même sens pour sortir notre pays de tout ça en 15 mois? Je pense qu’aujourd’hui le compteur est zéro . Il n y a ni opposition, majorité , ni centriste . Il s’agit de former dans 18 mois une nouvelle majorité , une nouvelle opposition et un nouveau centriste désormais dédiés pour la cause du Mali en respectant le peuple .
Donnons-nous la main , regardons en adversaires et non en ennemis . Véhiculons le bon message d’espoir et d’optimisme. Nous devons arrêter de faire peur à un peuple déjà meurtri, désorienté, qui ne sais plus comment vivre et où vivre en dehors du Mali. Il faut arrêter avec les intox, la désinformation, la manipulation des opinions et dire la vérité aux populations qui a soif de de justice , de stabilité, de pardon , d’équilibre, d’harmonie , de fraternité, de solidarité et développement . Montrons à la face du monde qu’à un certain moment de sa vie , le peuple malien s’est unifié pour son destin , dans un Mali stable et en paix pour la sécurité dans le monde entier .
Oui nous pouvons faire et réussir la transition au Mali en 18 mois malgré nos différences, car nous avons un peuple , un but et une foi.
Laissez les militaires reconstituer le puzzle peut être utile pour tous si nous savons être intelligents . Le stroboscope à l’intérieur a plusieurs couleurs et dans la vie tout peut se répéter , mais pas de la même manière .
Mamadou Madou’s Camara

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