En exigeant la démission du Premier Ministre, du Ministre de la Justice, du Ministre du Travail et de la Fonction Publique et du Président de la Cour Suprême, les Magistrats sont non seulement au seuil de l’irréalisme, mais ont franchi le rubicond.
Le 10 octobre 2018, s’est tenue, à la Cour d’Appel de Bamako, une Assemblée Générale extraordinaire conjointe du Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et du Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA). C’était, en effet, de répondre au décret du 9 octobre 2018 du Gouvernement de réquisitionner les Magistrats grévistes.
Entre les lignes des 7 points de la résolution adoptée par cette AG, le point 4 «exige la démission de Messieurs Soumeylou Boubèye Maïga, Tiéna Coulibaly et Madame Diarra Racky Talla de leurs fonctions respectivement de Premier Ministre, de Ministre de la Justice et de Ministre de la Fonction Publique et de porter plainte contre eux pour haute trahison et pour complot contre la sûreté de l’Etat conformément aux dispositions de l’Article 95 de la Constitution du Mali du 25 février 1992)».
Et le point de 5 d’exiger «la démission de Monsieur Nouhoum Tapily de ses fonctions de Président de la Cour Suprême et engage les syndicats à porter plainte contre lui pour forfaiture et violation de son serment».
Par ces réclamations, les Magistrats grévistes durcissent le ton contre l’Exécutif qui a réquisitionné déjà certains Magistrats. Des exigences des Magistrats sans lendemain d’autant plus que ce ne sont pas ces menaces qui vont faire fléchir la position du Gouvernement.
C.A
Source: L’Observatoire