La première édition du Colloque international sur le thème « Femmes et corruption : briser le silence et agir ensemble » a débuté ce mercredi 15 mai 2024 à Bamako. Organisé par l’École Nationale d’Administration Publique du Québec (ENAP) via son Projet d’Appui à la Lutte contre la Corruption pour et par l’Égalité des Genres, cet événement réunit des délégations venues du Canada, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Bénin et du Sénégal.
Dans son discours d’ouverture, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Mamoudou Kassogué, a mis en lumière l’importance de cette rencontre novatrice au Mali, destinée à approfondir les réflexions sur l’engagement accru des femmes dans la lutte contre la corruption. « Les femmes sont souvent confrontées à des stéréotypes sexistes qui entravent leur pleine participation à la vie publique« , a déclaré le Garde des Sceaux, soulignant qu’une meilleure représentation féminine dans les instances décisionnelles favorise les investissements sociaux.
Le ministre Kassogué a ensuite dressé un bilan des réformes législatives et institutionnelles récemment initiées pour combattre plus efficacement la corruption et la délinquance économique et financière. Il a notamment évoqué la création de juridictions spécialisées telles que le Pôle national économique et financier et le Pôle de lutte contre la cybercriminalité, ainsi que la mise en place de l’Agence de recouvrement des avoirs illicites.
Selon les chiffres officiels révélés, le Mali a subi une perte colossale de 1266 milliards de francs CFA entre 2005 et 2019 en raison des détournements de fonds publics, des fraudes aux marchés publics et des gaspillages de biens de l’État. « Le combat contre ce fléau doit désormais mobiliser toutes les énergies de la nation » a insisté le ministre, annonçant la tenue prochaine d’une session extraordinaire des cours d’assises dédiée aux affaires économiques et financières.
Les travaux de ce colloque se sont étalés sur trois jours, avec des recommandations qui seront examinées « avec la plus grande attention » par le département de la Justice.
Almaimoune Touré pour Icimali.com