La farce et deux farceurs au Conseil National du Patronat du Mali (CNPM). Le sortant annule in extrémis l’assemblée générale statutaire de l’institution avant de ré-convoquer les délégués pour le 8 octobre prochain. Son challenger se l’a déjà organisée dans la rue le samedi 26 septembre dernier et s’offre le fauteuil. Mamadou Sinsy Coulibaly et Diadié Sankaré sur la voie royale de la justice.
Le CNPM traverse une crise profonde de son histoire, qui entamer à jamais l’institution si rien n’est fait. Deux éléphants, deux loups, deux richissimes, Sinsy et Diadié se disputent un seul et unique siège: le fauteuil du président du CNPM. Le tournant est décisif, car c’est la première fois deux candidats pour le fauteuil sont en challenge. Contrairement aux élections précédentes généralement calquées sur le consensus.
Dans le cas d’espèce, Diadié estime sonnée son heure pour présider aux destinées du patronat malien. L’homme ne veut rien lâcher à son adversaire, Sinsy, le président sortant. « Je suis la patron des patrons », a-t-il laissé entendre à la sortie de l’AG du samedi 26 septembre, en l’absence de Sinsy. Ce dernier craignait-il quelque chose?
L’affirmative prévaut, d’autant plus que les délégués acquis à la cause de Diadié sont majoritaires. Mais, une question de droit se pose dans la mesure où une dizaine de délégués figurent à la fois sur la liste de Sinsy et celle de Diadié. Certaines opérateurs économiques proches de Diadié, présents à l’AG, ont même confirmé cela. Le nom du PGD de TOGUNA est cité en exemple, il aurait intimé l’ordre de retirer son nom sur le liste de Diadié.
Le report annoncé de l’AG du samedi-là par le président sortant Mamadou Sinsy Coulibaly s’inscrit dans cette logique. Celui exige que la situation soit clarifiée avant que l’AG ait lieu.
Cependant, les opérateurs économiques font des griefs à Sinsy d’évoluer en loup solitaire dans la gestion des affaires du CNPM. « Il est réfractaire aux critiques », » il n’a pas la culture du partage », tout lui est collé à la peau.
Le jeudi 8 octobre prochain, une autre AG, légale selon certains, est convoquée par le président sortant. Mais, l’homme est panne de légitimité. Les délégués vont-ils accepter revoter? Sinsy aura-t-il la majorité requise pour tenir une AG?