Des contrôles routiers réguliers seront organisés sur le port du casque de protection à partir du 1er décembre 2022 suivis de l'application effective de la réglementation le 1er janvier 2023
Société UNE

Homologation du casque de protection : Regards croisés des usagers…

Dans le souci de maintenir la sécurité des conducteurs d’engins à deux et à trois roues, réduire le taux de mortalité, le traumatisme crânien à la suite des accidents routiers, et bien réguler la circulation, le gouvernement du Mali a décidé de pérenniser à partir du 1er janvier 2023, le port obligatoire des casques de protection.

Malgré les différentes campagnes de sensibilisation et d’information à l’endroit des usagers pour le respect du code de la route, le taux d’accidents routiers ne cesse d’accroître avec ses conséquences néfastes. Alors que les Autorités ont plusieurs fois pris des mesures contre le phénomène. Cette décision intervient au moment où les engins à deux et à trois roues continuent d’augmenter de jour en jour ; et selon les statistiques, 4.162 cas d’accidents ont été enregistrés en 2020 ayant entrainé 94 morts contre 10.340 cas en 2021 pour 179 morts, majoritairement des jeunes.

Aly Traoré, un commerçant au grand marché de Bamako. Pour lui, le port du casque est une chose qu’on ne saurait assez estimer. « Je trouve bonne cette décision du gouvernement, même si elle n’est pas à sa première tentative. Mais sa réussite dépend d’une chose, il faut souvent s’arrêter et se demander d’où provient l’échec des autres tentatives précédentes », souligne-t-il.

De son côté, Boubacar Cissé pense qu’elle est importante et salutaire du point de vue de protection. Mais inopportun dans la mesure où la situation sécuritaire et alimentaire se propagent sur toute l’étendue du territoire national. « Le plus important, c’est d’abord trouver une solution contre la vie chère. Aujourd’hui, le fait de trouver à manger pour sa famille devient un sérieux problème. Imaginez depuis l’annonce de cette décision en octobre dernier par le gouvernement de transition, nos frères vendeurs de casques à leur tour ont grimpé le prix. La qualité qu’on payait à 10.000 F CFA passe à 20.000 F CFA ou plus. C’est pourquoi je crois qu’il faut encore et toujours sensibiliser les populations davantage », a laissé entendre M. Cissé.

Quant à Adama Mallé, il invite les autorités à revoir leur décision vis-à-vis de la population. « Je n’ai pas un point de vue particulier par rapport à cette décision. Je parle ici en faisant référence au quotidien des Maliens. De nos jours, le peuple Malien souffre, il ne fait plus preuve de patience. Donc, les gens sont frustrés, si les autorités ne font pas attention, elles risquent de nous amener sur un autre terrain que l’on n’aurait pas souhaité ».

Et de poursuivre : « je ne suis pas contre le port du casque. Chacun le fait pour soi-même, car il sauve des vies. Mais je suis contre son homologation dans le stade actuel de la réflexion. Et tout le monde sait qu’aujourd’hui, cela ne fait pas partie des priorités. Il y a des priorités auxquelles on doit faire face telles que l’insécurité et la vie chère ». Avant de terminer par : « qu’ils arrêtent de prendre le peuple pour des moutons ! nous savons qu’il y a des milliers de revendications déposées sur la table, malgré tout, le budget de l’Etat ne cesse d’augmenter au niveau du CNT, de la Cour Suprême et de la Présidence. Et on a encore le courage de dire qu’il n’y a pas de l’argent. Des choses qui ne collent pas ! ».

A la différence d’Adama Mallé, Mme Aïcha Touré se réjouit de cette décision du gouvernement. Et elle invite la population à accepter cette collaboration.

Pour elle, si l’on se réfère aux nombreux accidents qui se passent chaque jour, je pense que le gouvernement même n’a pas besoin de s’imposer pour qu’on puisse le faire. Parce que c’est une prévention pour nous tous. « Cette décision du gouvernement me fait penser à une histoire que j’ai vécue en 2016, j’ai eu un accident où je suis tombée sur la tête. Et Dieu faisant bien les choses, je n’ai pas eu une seule égratignure sur les autres parties de mon corps. Mais quand ma tête a fracassé le sol, elle s’est carrément ouverte et j’ai perdu connaissance immédiatement sur le coup. Donc, à mon humble avis, si ce jour-là, je portais le casque ; je pense que je m’en serais sortie indemne de cet accident.

Il m’a fallu trois mois pour me remettre de cet accident. Parce que j’ai eu franchement des effets secondaires. Vu que le côté gauche de mon visage était complètement anesthésié et enflé. Donc, il m’a fallu faire des rééducations pour que je puisse commencer à ressentir ce côté de mon visage. Encore une fois, voici l’importance du port de casque. Si j’avais le casque, certes, j’allais tomber, ce qui est évident, mais j’allais m’en sortir sans aucune séquelle. Donc, franchement on soutient tous cette idée du gouvernement de faire du port de casque pour tout un chacun une obligation ».

Sidy Coulibaly

L’Observatoire

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