A la suite d’un pic lancé à la tribune par le porte-parole de l’opposition invité à la rencontre du Chef de l’Etat avec les forces vives de la Région de Ségou, IBK a déploré l’ingratitude des acteurs de l’opposition politique envers tout ce qu’il fait pour le pays. «Les infrastructures réalisées dans l’une des Régions du Mali par le Président de la République ne peuvent être la campagne électorale. Ils me connaissent, c’est pourquoi ils ont peur de moi», a-t-il lancé.
En ces derniers temps approchant les élections présidentielles dont le premier tour est prévu le 29 juillet prochain, le slogan « Boua ka bla», une invention de l’activiste Ras Bath, devient de plus en plus le pain quotidien des Maliens détracteurs du pouvoir du Président IBK. Même les politiques opposés aux actions du Chef de l’Etat s’approprient le terme, au point de se glisser dans des balivernes. Malgré tout, la sagesse a prévalu chez IBK qui s’est réservé jusqu’ici de piper mot. Mais, en visite de 72 heures à Ségou, il a juste eu à préciser à ces derniers.
C’était lors de la cérémonie d’inauguration du nouvel échangeur de Ségou, le mardi 24 avril 2018, quand il déclare ironiquement en substance à ses opposants et sympathisants : «J’ai l’habitude de dire que je n’ai pas la folie du pouvoir. Je le dis et je le pense sincèrement. Pour la présidentielle à venir, que les Maliens élisent celui que Dieu leur inspirera. Si ce n’est pas moi ce choix, qu’Allah fasse de moi cette personne inspirée pour l’aider. Je ne pense pas être aussi clair. Ils disent que le vieux renonce à se porter candidat ‘‘ Ko Boua ka bla’’. Ils sont nombreux à dire beaucoup de choses, mais si nous nous mettons à faire le tour de la Kaaba, beaucoup vont tomber. Mais, Boua vient de faire le Tawaf (les 7 tours de la Kaaba), est-ce que Boua est tombé ? Non ! Alhamdoulillaye Rabil Aramina ! Boua est sur ses pieds. Je leur dis simplement : ne soyez pas pressés, le jour viendra où Boua va laisser, mais ce jour n’est pas encore arrivé. Inch Allah ! Inch Allah ! Inch Allah ! ».
Mais, la tension est montée d’un cran, le mercredi 25 avril, lors de la rencontre du Chef de l’Etat avec les forces vives de la Région dans la salle de Cinéma Merouba. C’était à 17 h 12 mn, IBK a fait son entrée dans la salle où l’attendaient au moins deux milliers de jeunes, femmes et hommes parmi lesquels 200 chefs dont ceux de factions Tamasheq dans la Région déterminés à œuvrer sous l’autorité d’IBK.
La rencontrait allait bon train, l’ambition et la détermination du Chef de l’Etat de faire du Mali un pays émergent sont tour à tour salués par les forces vives. Les Responsables religieux musulmans, catholiques et protestants ont tous prié pour la paix, mais surtout pour une bonne santé physique et spirituelle au Chef de l’Etat pour bien mener sa haute mission.
«Que Dieu vous accorde les ressources spirituelles et physiques, la sagesse et l’intelligence pour mener à bon port votre ministère », a imploré le porte-parole catholique, soutenu par son camarade protestant en ces termes : « Ayez le courage d’appliquer la bonté et la justice, d’être fidèle à Dieu. Nous sommes confiants que vous apportez la paix à ce pays ».
Le point d’orgue de la rencontre a été l’intervention du Secrétaire Général du PARENA de la Section de Ségou, porte-parole de l’opposition, Mamadou Traoré dit le Roi, qui a tourné, qui s’est attiré l’anathème sur soi. Certes, il a reconnu les actions du Président IBK dans la Région et lui-même souhaité courage. Mais, il s’est aventuré sur le terrain des critiques stériles contre le régime alors que l’occasion ne s’y prêtait pas.
«Paix sur terre aux Hommes de bonne volonté », a déclaré d’entrée de jeu son Excellence IBK qui a, comme une réponse du berger à la bergère, répliqué à toute la classe de l’opposition : «L’opposition ne reconnait pas ce que je fais pour ce pays. Les réalisations d’infrastructures faites dans l’une des Régions du Mali par le Président de la République ne peuvent être la campagne électorale. Je ne suis pas méchant. La méchanceté est lourde pour moi et je ne pourrais la supporter. Alors, calmez-vous. Je suis Président du Mali, Chef de l’Etat, Chef Suprême des Armées, Président du Conseil Supérieur de l’Agriculture. Je ne suis pas ingrat, égoïste non plus. Ségou est une ville noble, mais tout le monde n’est pas appelé à être noble. J’ai acheté des chars et blindés pour l’armée ; des armements qui peuvent contenir douze soldats, détecter et neutraliser les mines. On ne les pas offerts au Mali, je les ai achetés. Je conseille à l’opposition de ne pas mentir sur moi. Ils me connaissent, c’est pourquoi ils ont peur de moi».
Les Chefs de fractions Tamasheq dans la Région ont offert une vase au Président IBK, symbolisant la cohésion sociale.
Cyril ADOHOUN, Envoyez Spécial à Ségou
