Le désenclavement intérieur et extérieur, au cœur de l’agenda des autorités maliennes, est en marche. Le rêve de 2ème pont des Kayesiens et usagers de route Bamako-Dakar est devenu une réalité. |
Le Premier ministre Moctar Ouane et le ministre des Transports et des Infrastructures, Makan Fily Dabo, accompagnés par plusieurs autres membres du gouvernement, ont procédé à l’inauguration du 2ème pont de Kayes et ses voies d’accès, entièrement financés par le Budget national à hauteur de plus 58 milliards de FCFA.
Confrontée à des problèmes de mobilité et à l’immersion de la ville par les gros porteurs, situation exacerbée par la vétusté de 1er pont, la population de Kayes a accueilli avec enthousiasme la réalisation du 2ème pont. Le soulagement des Kayesiens est d’autant justifié que le premier pont ne répond plus aux besoins du trafic.
Originaire de Kayes, le ministre des Transports et des Infrastructures, Makan Fily Dabo, est l’un des artisans de la réalisation de ce 2ème pont de Kayes. L’occasion était propice pour lui d’exprimer sa satisfaction et son enthousiasme pour la poursuite des actions de désenclavement par les autorités de la transition. Ainsi, exprimera-t-il au Premier ministre sa ferme conviction que sous son autorité et sous l’impulsion du Président de la Transition, d’autres infrastructures seront réalisées. Car, argumentera le ministre, « je sais que vous êtes porté sur l’action, engagé à poser des actes concrets sur le terrain dont l’objectif est, bien sûr, d’abréger la souffrance des Maliennes et des Maliens à l’effet d’améliorer leurs conditions de vie à travers le désenclavement. Selon un proverbe africain : ‘’quand les actes parlent, les paroles sont inutiles’’».
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Pour lui, la réalisation de ce pont vient à point nommé. Car, le 1er pont, mis en service en 1999, ayant joué un rôle important dans l’approvisionnement de notre pays en denrées de première nécessité pendant la crise de 2002 qu’a connue la Côte d’Ivoire, était est devenu fragile.
En effet, explique-t-il, 80% du trafic des poids lourds, soit environ 1000 camions, transitent quotidiennement par le 1er pont. Ce qui a rendu la structure de l’ouvrage très fragile et exposé les usagers à des risques majeurs d’insécurité. L’administration des routes a dû intervenir ces dernières années pour remédier aux dégradations récurrentes.
«Soucieux de préserver la sécurité des usagers sur le pont, mon département a dès lors pris des mesures importantes et notamment l’interdiction du trafic des poids lourds de plus de 40 tonnes sur le pont. Pour ce faire, des missions de sensibilisation ont été effectuées à Kayes avec l’implication des autorités politiques et administratives de la région de Kayes »,a-t-il rappelé.
A en croire le ministre Dabo, l’objectif global du projet est de contribuer au désenclavement intérieur et extérieur du Mali. Aussi, l’ouvrage doit assurer une liaison pérenne entre Bamako et le port de Dakar ; contribuer au renforcement de l’intégration économique et de la coopération sous-régionale ; favoriser le développement de la recherche et l’extraction des ressources minières dans la région; renforcer les échanges commerciaux; réduire le coût de transport et le temps de parcours; améliorer la sécurité routière et le cadre de vie des populations; et contribuer à la réduction de la pauvreté.
Dans son intervention, le ministre a précisé que le coût des travaux du 2ème pont et ses voies d’accès, y compris le contrôle et la surveillance, s’élève à 58 milliards de francs CFA, entièrement financés par le budget national.
L’optimisme du ministre Dabo
Au regard de l’engament du Premier ministre en faveur du désenclavement intérieur et extérieur du pays, le ministre des Transports et des Infrastructures ne cache pas son optimisme. « Votre soutien constant, jamais démenti, sans cesse confirmé me donne espoir que d’autres inaugurations suivront dans les jours et mois à venir car, nous croyons profondément à l’importance capitale des routes et des ponts pour la valorisation des potentialités agricoles, minières, touristiques et culturelles, pour l’accès aux infrastructures socioéconomiques de base et pour l’écoulement des produits, d’une localité à l’autre, d’un village à l’autre, d’une région à l’autre et d’un pays à l’autre. Je voudrais saisir l’occasion qui m’est offerte pour annoncer que les travaux de construction et de bitumage du tronçon Kayes-Sadiola de la route Kayes-Kéniéba ont été achevés et réceptionnés. La réflexion est engagée sur la possibilité de réaliser les travaux du tronçon Sadiola-Kéniéba, long de 160 km, ainsi que la construction de deux ponts à Bafoulabé, entre autres, au regard de leur importance dans le désenclavement intérieur », a-t-il déclaré.
La relance du trafic ferroviaire en vue
En véritable combattant contre l’enclavement, le ministre Makan Fily Dabo annonce des perspectives prometteuses dans le domaine du transport ferroviaire car, indique-t-il, sous l’autorité du chef du Gouvernement, son département est résolument engagé à assurer la mise en œuvre du plan d’urgence de relance du Chemin de fer Bamako-Kayes en vue de redonner espoir aux riverains et usagers des rails. Ce, afin de réduire la paupérisation et prolonger la durée de vie de nos routes.
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Après avoir salué l’engagement de ses prédécesseurs dans l’accomplissement de cet édifice, il invitera les bénéficiaires à prendre soin de cet ouvrage.
« Pour préserver ce joyau, je lance un appel pressant aux usagers de ce pont et de ses voies d’accès, l’appel du civisme, l’appel du patriotisme, l’appel de la responsabilité pour qu’ils évitent la surcharge, ennemi n°1 du pont et de la route », a-t-il indiqué.
Les instructions du Premier ministre
A l’occasion du présent événement, le Premier ministre Moctar Ouane a estimé l’Etat malien devait faire cette réalisation à Kayes. Avant de narrer l’importance de ce 2ème pont qui, de son point de vue, ouvre la ville aux échanges multiples et renforce nos relations économiques avec le Sénégal. Ce qui lui fera dire que ce pont constitue ‘’un puissant vecteur’’ de désenclavement. Pour lui, la réalisation de cet ouvrage sur fonds propre de l’Etat atteste notre volonté affichée à compter sur nous-mêmes pour le développement du pays. Le gouvernement, promettra-t-il, poursuivra ces actions pour réaliser des projets similaires. Ce, afin de transformer notre handicap en atout. Aussi, le Premier ministre a-t-il engagé le ministre des Transports et des Infrastructures « à œuvrer pour lever toutes les entraves à la relance des activités ferroviaires».
Oumar KONATE
La Preuve