bus brulé terroriste
Actualité Sécurité UNE

Incendie des champs de riz et bus et prise en otages des passagers : Actes des terroristes ou des barbouzes ?

Dans le centre du pays, la situation sécuritaire a pris une nouvelle tournure dirigée contre des paisibles paysans, les usagers de la route et les véhicules.  A regarder de près, c’est une vaste action de destruction massive des populations qui semble être mise en œuvre avec son corolaire de victimes, au moment où des voix se lèvent pour demander purement et simplement le départ immédiat de la troupe française au Mali et au Sahel. Main invisible ou simple coïncidence ?

Longtemps perpétrées contre des forces étrangères (Barkhane, Minusma et G5 Sahel) et les forces armées maliennes, les attaques des groupes armés non identifiés dans le centre du Mali ont désormais de nouvelles cibles, dont les principales sont les paisibles paysans, des champs de riz, des cars de transport en commun, des animaux…

Il est ahurissant de constater en longueur de journée des cas d’incendie de champ de riz dans la zone rizicole de Niono, et de bus de transport  en commun brûlés en entier. Les passagers de ces bus tombés dans le piège de ces individus non identifiés deviennent leurs otages.

Le week-end dernier, un car de transport en commun ayant quitté Dogofry en partance pour Bamako a été la cible des individus armés non identifiés aux environs de Diabaly. Les assaillants ont incendié ledit car avant de prendre tous les passagers en otage.

Selon des informations recueillies çà et là, certains passagers ont été libérés sur-le-champ, alors que d’autres sont gardés par les ravisseurs. Cet acte emprunte des ennemis de la nation a eu lieu à moins de 2 km d’un poste des forces armées maliennes stationnées à Diabaly, indique un homme dans une vidéo circulant sur la toile.

« Les djihadistes ont attaqué des habitants de notre village au champ alors qu’ils battaient leurs riz. Ce jour, ces habitants sans armes ont fui et les assaillants ont brûlé tous leurs riz qui étaient regroupés en trois grands tas. Lors de cette attaque, nous avons appelé les militaires du camp de Diabaly situé à 15 km. Ils nous ont rassuré qu’ils viendront, mais nous ne les avons jamais vus », confie un habitant à un journal de la place. Lequel a précisé que les assaillants ont brûlé tout le riz ainsi que toutes les machines et 20 motos avant l’arrivée des renforts des Donzos. Il y a eu 2 civils tués lors de la fuite et 5 autres blessés, tous transportés à Niono pour recevoir des soins, a-t-il ajouté.

A LIRE AUSSI

Rentrée judiciaire 2021-2022: Le colonel Assimi Goita s’engage à construire la Maison de l’avocat

Le samedi 13 novembre 2021, entre Bandiagara et Bankass vers le pont de Parou, un autre car a été enlevé avec ses passagers. C’était le deuxième car qui venait de tomber dans les mailles des groupes armés non identifiés dans la même zone.

Le jeudi 18 novembre 2021, des individus armés ont pris d’assaut le village de Mondoro dans le cercle de Douentza à la frontière avec le Burkina Faso. Il a fallu la riposte de la milice d’autodéfense, sur place, pour éviter le massacre des habitants sous embargo depuis, le début 2020.  Malgré le courage de ces hommes déterminés à défendre leur village, il y a eu un mort, un blessé évacué à Sévaré, alors que deux jours plutôt, un homme avait été enlevé dans le village où sont campés inutilement des éléments des FAMA.

Simple coïncidence ou une certaine main invisible derrière tous ces actes ? En réalité, la tournure des attaques des groupes armés non identifiés, ces derniers temps, contre des populations paysannes commencent à soulever des interrogations. Des personnes les plus averties tentent de trouver le lien avec le départ réclamé des forces françaises du Mali et même du Sahel. Sinon, pourquoi ce regain d’attaques contre des populations civiles, l’incendie des champs de riz ou même des cars dont les passagers sont livrés à toutes les atrocités ?  Mystère et boule de gomme.

On se rappelle que la France de Gaulle et son ‘’Monsieur Afrique : Jacques Foccart’’ ont une histoire ténèbres dans les années 1960, l’ère des indépendances en Afrique. L’histoire des barbouzes est illustrative. Selon wikipedia, ‘’une (ou un) barbouze est un militant ou un sympathisant gaulliste, qui par des méthodes que ne peuvent employer officiellement ni la police, ni l’armée, ni les services secrets agissent de façon semi-clandestine : « en fausse barbe », d’où leur surnom’’.

Aussi, le livre intitulé ‘’La France des Barbouzes de Jean-Pierre Ba’’ peut servir de source d’inspiration par rapport à tout ce qui se passe présentement sur le sol sahélien et particulièrement le Mali.  Ayant pour devise : « ni vu, ni pris ; pris pendu ! ». Les barbouzes sont donc des hommes ou des femmes travaillant clandestinement au service d’un pays et capables de faire toute sorte d’actions en vue de préserver l’intérêt de leur employeur. Au Congo belge, avant et après l’indépendance, la France a utilisé les barbouzes pour peser de tout son poids dans le rapport de force politique.

Il faut noter que tous les actes posés par les djihadistes sont majoritairement revendiqués. Est-ce le cas maintenant ou  ce ne sont pas des djihadistes qui sont à l’oeuvre? Rien n’est moins sûr.

O.M

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *