Alors que la majorité des Maliens en zone rurale sont préoccupés par les travaux champêtres pendant la saison pluvieuse, la population de Douentza passe toute la saison à construire des digues, pour empêcher que les eaux effondrent leurs maisons.
Depuis plus d’une décennie, le scénario d’inondation se répète sous le regard impuissant de cette population qui assiste malheureusement chaque année à l’effondrement de leurs maisons. Cela, au vu et au su des autorités administratives de la région.
Nous voilà encore à la saison pluvieuse, les services des autorités administratives de la région sont sollicités par les habitants les plus exposés au danger d’inondation. Cependant, jusque-là rien n’est fait. La population est laissée à son triste sort, elle est de plus en plus dans l’insécurité par manque de caniveaux. La population, les infrastructures, les bétails sont tous exposés à ce problème. Malgré tous les autorités de ladite région restent bouche b.
Malgré que Douentza soit érigé en région lors du récent découpage administratif, qui fait désormais du Mali 20 régions plus le District de Bamako. La situation de ladite ville reste toujours intacte face au danger lié à l’inondation, chaque année le même cauchemar se répète sous les yeux des autorités.
Cette population fait appel aux plus hautes autorités du pays pour mettre fin à ce cauchemar saisonnier. Chaque année la population de cette ville voit leurs efforts et économies de plusieurs mois se faire ravagé par les inondations par manque de caniveaux et le non curage des fossés qui existent depuis plus de 25 ans.
A LIRE AUSSI : https://icimali.com/mais-grille-un-plaisir-hivernal35483-2/
En effet, chaque année la ville de Douentza est confrontée aux problèmes liés aux inondations, le dernier drame remonte en 2019, une forte pluie d’une hauteur de 82 mm a fait d’énormes dégâts tant qu’humains que matériels dans la ville. Cette inondation a causé beaucoup de sinistrés dont 218 ménages comptant 1 641 personnes ont été touchés par l’inondation, 02 blessés dont une femme à la jambe fracturée et des dégâts matériels importants ont été enregistrés notamment, 172 chambres à usage d’habitation effondrées, 222 fissurées, 111 clôtures tombées, 88 WC effondrées, 06 puits effondrées, 09 magasins ou boutiques affectés et 12 animaux (petits ruminants) morts ou emportés par l’eau.
Selon les habitants, c’est le manque de drainage des eaux de ruissellement vers le Marigot « Louga » qui est la cause principale de ses récurrentes inondations dans la ville de Douentza depuis plus de 10 ans. D’autres mettent l’accent sur le manque de professionnalisme ou le manque d’engagement des autorités administratives de la ville face à ce fléau.
Ce problème d’inondations dans cette ville ne date pas d’aujourd’hui, même les passagers qui empruntent le tronçon Sevaré Gao ont constaté. « Chaque année pendant cette saison au passage, j’ai constaté la même chose, les eaux remontent jusqu’au niveau des magasins, qui empêchent les commerçant d’avoir accès à leurs boutiques, il n’y a pas de jeunesse ici ? Les autorités de la ville ne voient pas ces dégâts ? », s’interroge un citoyen de Gao de passage à Douentza.
« C’est depuis le temps du président Alpha Oumar Konaré en 1998 que ces caniveaux ont été faits, pendant près de 30 ans qu’ils existent, alors que de 1998 à 2023, la ville de Douentza s’est développée il y a eu des constructions partout. Mais c’est les mêmes caniveaux qui existent toujours. Malgré sa régionalisation, les autorités restent muettes sur le problème. On constate, vers le cimetière, en descente vers le central thermique de l’EDM de Douentza, il y a trop de ruissellement, mais pratiquement pas de caniveaux pour faciliter la fluidité des eaux de pluie », a regretté Soumaïla Dicko, un habitant de Douentza.
Des années se succèdent mais rien de concret n’est prévu par les autorités administratives pour contrer les inondations, la population de Douentza est laissée à son propre sort, obligée d’attendre et de garder espoir.
Cette population innocente en a ras le bol de cette situation de plus en plus inquiétante, récurrente, dramatique, désolante que connaît la ville de Douentza, malgré toutes les interpellations faites par les habitants de cette région, la situation demeure inchangée.
Oumar Sawadogo
L’Observatoire
