Bien que la vente de maïs grillé soit saisonnière, elle représente une source de revenus pour de nombreuses familles, permettant de subvenir à des besoins personnels ou de contribuer progressivement à des projets tels que la constitution d'une dot de mariage.
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Maïs grillé, un plaisir hivernal

En cette période hivernale au Mali, un fruit se hisse au sommet des préférences gustatives : le maïs grillé. Après la récolte de l’arachide, c’est ce délice doré qui trouve sa place sur les tables et dans les mains des consommateurs.

Ce spectacle est familier dans tout le pays, avec des vendeuses arborant des assiettes de maïs sur la tête, prenant position le long des routes, aux carrefours, dans les espaces publics et sur les marchés. Une entreprise lucrative en cette saison.

La période des pluies voit le maïs être commercialisé sous différentes formes : frais, bouilli ou grillé, avec un prix de départ d’environ 100 FCFA et plus. Le maïs grillé en particulier, un produit saisonnier cultivé au Mali, devient un incontournable. Des endroits tels que les marchés de Wolofobougou, Sokonicoura, Yirimadio et Wonida, ainsi que de petits champs locaux, voient le maïs être vendu en gros et au détail.

Maïmouna Coulibaly, grossiste au marché de Wolofobougou, explique : « Le prix du sac dépend de la maturité des graines. Actuellement, en pleine saison du maïs grillé, le prix du sac est de 12 000 FCFA, la moitié du sac est à 6 000 FCFA et le quart à 3 000 FCFA. Les prix varient non seulement en fonction de la maturité des graines, mais aussi de la taille des sacs. Nous vendons en sacs ou en tasses, selon les préférences du client. La vente du maïs grillé comporte des risques pour nous, les grossistes, car les sacs ne sont pas inspectés avant l’achat. Je peux vendre entre 20 et 30 sacs par jour. »

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Pour Fanta Karameta, une vendeuse au détail le long de la route de l’aéroport, la vente de maïs grillé est une activité lucrative qui nécessite une grande dose de patience. « Vendre du maïs grillé est très rentable en cette période, mais il faut être patient. Il faut se lever à 5 heures pour se rendre au marché ou aux champs des quartiers pour s’assurer d’obtenir une bonne qualité de maïs grillé avant de le mettre en vente. Malgré les défis, nous parvenons à réussir. Chaque jour, ma fille et moi vendons un sac de maïs grillé de 10 heures à 20 heures. Même si ce produit est disponible partout sur le marché, ma qualité est reconnue et certifiée par les clients qui reviennent. »

Sarata Diarra, une étudiante, partage son expérience : « Pendant les grandes vacances, je vends du maïs grillé pour économiser de l’argent en vue de l’année scolaire à venir. Vendre du maïs grillé génère des bénéfices, mais cela exige de la patience et du dévouement. Mes bénéfices sont gérés par ma mère, ce qui me permet d’acheter des fournitures scolaires et d’avoir de l’argent de poche pour la récréation. »

Un groupe de jeunes explique : « Le maïs grillé est un produit saisonnier. Chaque soir, nous achetons du maïs grillé pour participer à la causerie. » Mahamane Nouhoum Cissé, membre du groupe, souligne que le maïs grillé offre une option abordable pour se divertir et socialiser.

Il est à noter que le maïs, en plus d’être vendu frais, bouilli ou grillé, est également transformé en une pâte utilisée dans la gastronomie, notamment pour des plats tels que le pâte de maïs ( tô en langue bambara).

Bien que la vente de maïs grillé soit saisonnière, elle représente une source de revenus pour de nombreuses familles, permettant de subvenir à des besoins personnels ou de contribuer progressivement à des projets tels que la constitution d’une dot de mariage.

Hawa Traoré

L’Observatoire

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