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Kemi Seba répond au Président Patrice Talon : « Tu es tombé sur le mauvais noir »

L’activiste Kemi Seba a, dans une courte audio-visuelle ce dimanche 14 décembre 2025, répondu sèchement au mandat d’arrêt international émis contre lui par le Président béninois Patrice Talon. Lisez.

« Que la paix, dans la mesure du possible, soit sur chacun d’entre vous. Mandat d’arrêt international. Mandat d’arrêt international.

Quelle erreur stratégique, monumentale et fondamentale du camp néocolonial, qui encore une fois a visiblement quelques coups de retard, pensant naïvement que leur mandat d’arrêt aura une incidence sur ma personne, comme si nous n’avions pas déjà pris depuis un certain temps nos précautions dans ce combat géopolitique que nous menons contre les esclaves dociles de la plantation néocoloniale néolibérale. Alors, il est important déjà de contextualiser la situation sans quoi personne ne comprendra de quoi il en retourne. Je suis issu d’un pays qui se nomme le Bénin.

Pays qui depuis 2016 a été pris en otage par un prédateur économique absolu qui dirigeait déjà économiquement le pays depuis très longtemps car il s’était accaparé toutes les ressources de l’État pendant que la majorité de la population vivait déjà dans des difficultés. Quand il a accédé au pouvoir, il est rentré dans une démarche de vendetta. N’oubliez pas que lui-même avait subi et vécu un mandat d’arrêt international en octobre 2012 pour tentative de coup d’État contre le président de l’époque, Yair Iboni, d’accord, et tentative d’empoisonnement et d’assassinat contre ce même président.

Quand il est arrivé au pouvoir en 2016, Patrice Tallon est rentré dans une vendetta politique et dans une accentuation du processus de spoliation des ressources de l’État, de prédation économique absolue, d’injustice sociale qu’il a érigée en religion, d’exclusion systématique de toute force d’opposition, des scrutins majeurs aux élections. Au présidentiel, depuis que Tallon a pris le pouvoir, il n’a jamais accepté que l’opposition puisse se présenter. C’est très important que l’on puisse quand même le rappeler.

Patrice Tallon a fait assassiner en 2019 et 2021 des centaines, plusieurs centaines de Béninois qui ne demandaient qu’une chose, le droit de pouvoir voter pour qui il voulait et non pas pour des candidats que le président Tallon leur imposait. Parce que le peuple béninois souffre dans cette injustice sociale. Alors Tallon, un petit peu comme le dirigeant d’une boîte, c’est d’ailleurs comme ça qu’il fonctionne avec son pays, c’est quelqu’un qui présente une belle vitrine à l’extérieur pendant qu’à l’intérieur il persécute ses employés.

Un petit peu comme les employés des grandes multinationales occidentales qui sont souvent des Philippins ou des Africains ou des gens qui vivent dans une précarité extrême et à l’extérieur on vous vend des beaux produits, on vous dit que tout va bien. C’est exactement la même chose avec le Bénin. Il ne vit pas, il ne considère pas, il ne dirige pas le Bénin comme un président qui protège ses concitoyens.

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Il dirige le Bénin en voyant la population comme ses sujets, ses soumis qui doivent faire ce qu’il dit, se taire sans quoi ils seront assassinés ou incarcérés en masse comme c’est le cas depuis sa prise de pouvoir ou poussés à l’exil. C’est la réalité des faits et vous et moi le savons. Talon, en plus de tout ce que je viens d’énoncer, a fait récemment un coup d’État constitutionnel.

Il a violé la Constitution même s’il a payé les hautes juridictions pour qu’elle présente un semblant de légalité à son coup d’État constitutionnel en créant un Sénat sans référendum composé de gens non élus qu’il va diriger soit par un prête-nom soit directement et qui lui permettra de diriger comme une sorte d’ayatollah néocolonial, ayatollah de la France-Afrique à la tête du Bénin. Il dirigera le prochain président et il dirigera l’Assemblée nationale via son poste au Sénat. Il a prolongé le mandat électique de ses pions sans l’aval de la population et il accentue le processus plus que jamais d’injustice sociale en étant désormais dans une logique d’expression ostentatoire de leur richesse pendant que la majorité de la population vit dans la précarité économique, la précarité sociale et la précarité politique.

Il a interdit les manifestations de la population, plus de manifestations syndicales ne sont autorisées sauf quelques-unes par exception si elles sont dirigées par des gens du Cantalon. Et vous pensez que quand vous agissez de cette façon depuis bientôt dix ans, qu’est-ce qui va se passer au sein de la population ? Il y a un proverbe qui dit que celui qui engendre un coup d’État constitutionnel connaîtra en récolte un coup d’État militaire. C’est exactement ce qui s’est passé le 7 décembre.

Vous avez poussé, président Talon, le bouchon beaucoup trop loin parce que vous pensez que quand vous terrorisez beaucoup de Béninois, tous les Béninois allaient se taire. Mais non, on l’a vu dans les groupes WhatsApp. Utilisation record de WhatsApp le matin 7 décembre du coup d’État, la majorité des Béninois pleuraient à chaudes larmes de joie, de joie, et vous le savez, du coup d’État qu’ils pensaient réussir.

Et lorsque Emmanuel Macron vous a sauvés en vous tirant par le caleçon, votre maître, ce même Macron que nous combattons, que nous avons réussi à chasser de différents endroits et que nous chasserons du Bénin prochainement, c’est une promesse que je vous fais en même temps qu’on vous chassera vous, ce Macron, en vous sauvant, a fait en sorte que, justement, l’opération de restauration de l’État qui a été opérée par le militaire, le Colonel Tigré, a échoué.

Mais je vous l’ai dit lors de ma dernière allocution, que si vous ne vous remettez pas en question, si vous ne rentrez pas dans une logique d’introspection, si vous ne convoquez pas des assises nationales parce que quand tant de gens dans votre pays sont en colère vis-à-vis de vous, on arrive à vous haïr face à l’injustice sociale qui est devenue une religion que vous appliquez au Bénin. L’injustice sociale, tous les privilèges pour votre petite casse qui vit la vie de rêve au Bénin à côté de nous, qui vit une vie de Miami, comme ils aiment le dire dans les réseaux sociaux, pendant que la majorité de la population, elle, n’arrive pas à joindre les deux bouts.

Vous parlez tout le temps de croissance à l’extérieur, oui, il y a une croissance, entre guillemets, économique, via différents truquements que le professeur Mohamedou Koulibaly explique très bien en ce qui vous concerne, mais cette croissance économique bénéficie à qui ? Elle bénéficie à votre casse prédatrice et pas à la majorité de la population.

Quand les gens sont étouffés économiquement, paupérisés, interdits de parler pour se plaindre en allant manifester, interdits de pouvoir voter, qu’ils voient sous leurs yeux sans pouvoir réagir, que vous faites un coup d’état constitutionnel, vous prolongez les mandats électifs de vos éléments, qu’est-ce que vous croyez qui va arriver ?

Je le dis et je le répète, ce qui s’est passé, je l’ai félicité, parce que quand quelqu’un fait un coup d’état constitutionnel, je me donne le droit de féliciter ceux qui vont empêcher ce coup d’état constitutionnel, je le dis avec froideur. Soit on empêche les coups d’état constitutionnel, soit on ne pourra pas empêcher la répétition, et c’est ce qui va se passer, des coups d’état militaires, qui sont en réalité des opérations de restauration de l’État dans ce cadre-là.

Patrice, tu as lancé un mandat d’arrêt contre nous, mais tu es tombé sur le mauvais noir, je te le dis avec simplicité, tu ne pourras jamais nous arrêter, et quand nous allons nous rencontrer, tu seras aux arrêts, et nous, nous reviendrons sur la terre de nos aïeux, et nous serons dans une démarche de communier avec notre population. Enregistre bien ce que je dis, parce que c’est ce qui va se dérouler. Tu es tombé sur le mauvais noir, Patrice.

Tu es l’esclave docile de la plantation néocoloniale et néolibérale. Je suis un des esclaves rebelle de cette plantation néocoloniale, de cette plantation néolibérale. Macron claque des doigts et vous fait ce qu’il veut, et c’est pour ça qu’en retour, quand vous êtes en danger, il vient vous sauver.

Mais ton maître ne pourra pas te sauver éternellement. C’est une question de souveraineté, Patrice. Nous n’avons aucun maître, aucun, si ce n’est Dieu. Ce combat, on va le mener jusqu’au bout, et vous ne pourrez pas nous stopper. Par amour de notre peuple, en l’honneur de nos aïeux méritants, et par soumission à la rectitude, à la justice, dimension dans laquelle nous sommes installés depuis longtemps, nous irons au bout de ce combat, et tu ne pourras pas nous stopper. Le Bénin libre ou la mort, nous vaincrons.

L’Afrique libre ou la mort, nous vaincrons. Il y avait les esclaves rebelles, il y a les esclaves rebelles aujourd’hui. Il y avait les esclaves dociles hier, il y a les esclaves dociles comme toi aujourd’hui.

Nous verrons, à la fin, qui va gagner ce combat. A très vite. »

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