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Kémi Séba : « Le Mali est malade et il est temps de soigner ce corps qui est en train de souffrir »

En conférence de presse à la veille de son grand meeting de ce samedi 14 septembre 2019 sur l’esplanade de la Bourse du Travail de Bamako, président de l’ONG Agence Panafricaniste, l’activiste Kémi Séba, a taxé le Mali de pays « malade ». « Et il est temps, martèle-t-il, de soigner ce corps qui est en train de souffrir » du pillage de la France, du néocapitalisme. En partie son intervention transcrit par Icimali.com.

« Nous sommes résolus à mourir pour l’Afrique Je me questionne lorsque j’ai vu hier encore défilé un certains nombres d’entrepreneurs, de businessman, de diplomates , de politiciens , blanc de peau, je ne veux pas les stigmatiser, car certains sont innocents, certains n’ont rien fait de mal, et d’autres font beaucoup de choses de mal, passer les frontières sans aucun problème, de gens qui pour certains d’entre eux impliqués dans le pillage des ressources naturelles minières de nos pays, impliqués dans la déstabilisation de nos pays, et dans le même temps un jeune homme de 37 ans, qui risque sa vie pour ce continent, interdit d’entrer dans plusieurs pays , qui est fiché par Interpol alors qu’il n’a jamais posé une bombe, qui a pour ce crime de mobiliser une grande partie de la jeunesse africaine contre le néocolonialisme, cet individu en l’occurrence moi, président de l’ONG Agence Panafricaniste, je suis gardé deux heures, immobilisé au motif que, selon les propos des policiers qui m’ont arrêté, que je suis une personnalité politique jugé dangereuse par les autorités maliennes.

Alors je m’interroge quand dans les paroles de l’hymne national il est écrit: « Nous sommes résolus à mourir pour l’Afrique, est-ce que cet hymne national est périmé aujourd’hui ? (Nonnnnnn dans la salle). Est-ce que cet hymne national qui n’a plus de validité aujourd’hui ? (la foule répond Nonnnnnnnn ). Alors pourquoi on combat des gens qui se battent pour la souveraineté africaine ? Alors qu’on laisse rentrer des gens qui violent le sol africain quotidiennement ? C’est une question de fond que je pose à la jeunesse africaine. (Nous disons non, répond la foule).

Quand Boloré, quand Nicolas Sarkozy, quand les militaires français tout proche de Kidal, là où se trouve l’or dans un pays qui est considéré dans le monde comme un des pays les plus pauvres du monde, alors qu’on pourrait faire des ressources de ce pays un des pays plus puissant que Qatar. Quand on laisse rentrer ces gens-là qui pillent nos sols et qu’on attaque ceux qui risquent leur vie pour la souveraineté africaine, je dis que le Mali est malade. Et il est temps de soigner ce corps qui est en train de souffrir. Et c’est la raison de notre présence ici au Mali.  Nous ne sommes pas venus ici pour voir simplement le peuple, mais nous sommes là parce que nous aimons ce peuple. Nous ne sommes pas venus ici non pas par vacance, mais par volonté de nous mobiliser contre le néocolonialisme exogène,  mais aussi le néocolonialisme endogène. Parce qu’il n’y aurait pas d’impérialisme extérieur s’il n’y avait pas de mauvaise gouvernance intérieur. Il faut qu’on soit capable de le dire.

Une civilisation est détruite de l’extérieur si elle est rongée de l’intérieur. Il faut qu’on soit capable aussi de dresser un bilan dramatique et tragique de la situation de nos gouvernements dans la plupart des pays d’Afrique francophone. Quand un dirigeant est élu pour protéger le peuple, il n’est pas élu pour être une passoire à travers laquelle passent toutes les attaques de l’extérieur vis-à-vis de sa population. Les attaques de l’extérieur arrivent à déstabiliser sa population, ce n’est pas un protecteur, c’est un diviseur. Ce sont des traitres et ce sont des choses que l’on soit capable de dire.

Cela ne veut pas dire que nous sommes dans des discours populistes de bas étages. Nous sommes dans une démarche de nous responsabiliser. Si nos dirigeants agissent de façon qui arrange l’impérialisme de l’Occident, c’est que nous autres de la population nous ne nous sommes pas suffisamment entendre pour que la situation en haut niveau puisse changer.

Donc, j’appelle la société civile africaine, dans sa globalité et plus particulièrement la société civile malienne à s’organiser, à prendre ses responsabilités, à aller au-delà des divisions, des clivages, des jalousies, à éviter la corruption. Il y a des gens au sein de la société civile, il y a quelque temps tenaient le même discours que nous, et qui au fur et à mesure que des pots de vin, des achats et des corruptions ont laissé le combat pour la souveraineté pour d’autres intérêts. Et donc j’appelle ce dernier à revenir dans la voie de la résistance. (La foule crie le nom de Ras Bath, Je ne cite personne répond Kémi Séba, je ne veux pas être de ceux qui attaquent les uns et les autres). Nous tendons la main à tous celles ou à tous ceux qui sont prêts en s’humiliants pour que leurs peuples sur le continent et dans la diaspora puissent s’autodéterminer… »

La suite prochainement

DACK/Icimali.com

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