D’une organisation d’intégration, la CEDEAO est devenue une Organisation de désintégration aux mains de puissances hostiles aux intérêts des Peuples de l’Afrique de l’Ouest, à travers, notamment, des sanctions illégales, illégitimes et inhumaines, et qui d’ailleurs sont toujours en cours contre le Peuple du Niger, dont nous saluons à nouveau la résilience.
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« La CEDEAO est devenue une Organisation de désintégration », Colonel Abdoulaye Maïga depuis Ouagadougou

Pour le ministre d’Etat, ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du gouvernement du Mali, colonel Abdoulaye Maiga, la CEDEAO est passée « d’une organisation d’intégration » à « une Organisation de désintégration aux mains de puissances hostiles aux intérêts des Peuples de l’Afrique de l’Ouest, à travers, notamment, des sanctions illégales, illégitimes et inhumaines ».

C’était lors de la cérémonie d’ouverture de la réunion des ministres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) à Ouagadougou, le jeudi 15 février 2024. Ici l’intégralité de son discours.

Je voudrais, tout d’abord, vous transmettre les salutations cordiales et fraternelles de la délégation du Mali et, en son nom, j’adresse nos sincères remerciements au Gouvernement du Burkina Faso pour l’accueil si chaleureux et toutes les commodités mises à notre disposition depuis notre arrivée à Ouagadougou, en terre africaine, en terre AES du Burkina Faso.

Le Mali s’honore de participer à cette importante réunion des Ministres de l’Alliance des Etats du Sahel, à un moment charnière de la vie de nos trois Etats, sous le leadership éclairé de Leurs Excellences Le Capitaine Ibrahim TRAORE, Président de la Transition, Chef de l’Etat du Burkina Faso ; Le Colonel Assimi GOÏTA, Président de la Transition, Chef de l’Etat de la République du Mali ; et Le Général de Brigade Abdourahamane TIANI, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat de la République du Niger.

En effet, à peine quelques semaines après avoir noué un partenariat stratégique entre le Burkina, le Mali et le Niger, nos Chefs d’Etat ont pris la décision historique et courageuse de créer l’Alliance des Etats du Sahel, le 16 septembre 2023, à travers la signature de la Charte du Liptako-Gourma.

En moins de 5 mois, jour pour jour après cette étape fondatrice du renforcement formel de nos relations particulières, que de chemin parcouru et de succès enregistrés, tant sur le plan sécuritaire et politique que dans le domaine de l’intégration.

La lutte contre le terrorisme a connu une avancée significative, grâce à la mutualisation de nos ressources et de nos efforts.

En outre, la cohésion de notre démarche de coordination diplomatique au plus haut niveau a très tôt imprimé une marque particulière à nos décisions politiques, de plus en plus concertées, cohérentes et harmonisées.

Enfin, et cela est sans doute l’un des effets les plus remarquables, l’esprit AES, cet esprit de coopération, de fraternité, de solidarité et de complémentarité, conçu par les plus hautes Autorités de nos Etats, est devenu une valeur partagée et propagée de la plus belle des manières par nos populations qui, malgré les défis du moment, font preuve d’une résilience qui force le respect. Ces populations, nos braves populations unies et dignes face à l’adversité, ont su transformer les difficultés en opportunités, notamment en renforçant spontanément leur intégration, dans la pure tradition panafricaine.

  • Excellences ;
  • Mesdames et Messieurs,

Les valeurs et les objectifs d’intégration renforcée et de panafricanisme sont justement au cœur de notre rencontre d’aujourd’hui. Je réitère nos félicitations au Gouvernement du Burkina Faso pour l’excellente préparation de la présente réunion, de manière inclusive et participative.

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Résolument engagé à donner corps à la vision qu’il partage avec ses frères du Burkina et du Niger, Son Excellence Le Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat du Mali a dépêché une délégation comprenant 7 membres du Gouvernement ; un représentant du Conseil National de Transition, l’organe législatif de la Transition ; et pas moins de 10 Hauts-Fonctionnaires. C’est vous dire la constance du Mali dans son engagement à faire de l’AES un modèle d’intégration pluridisciplinaire réussi. A cet égard, la délégation que j’ai l’honneur de conduire ne ménagera aucun effort pour faire de la rencontre ministérielle de Ouagadougou un succès mémorable.

Ce succès, Excellences, Mesdames et Messieurs, est à notre portée. En effet, la voie a largement été tracée par les Ministres en charge des questions de développement, lors de leur réunion à Bamako, le 25 novembre 2023, à l’issue de laquelle ils ont formulé des recommandations pertinentes et innovantes pour favoriser le développement économique de l’AES, notamment la réalisation de projets structurants et des mesures concrètes en vue de stabiliser nos économies, de faciliter l’investissement dans l’espace AES et parvenir, à terme, à une union économique et monétaire.

Quant aux Ministres des Affaires étrangères, ils ont saisi l’opportunité de leur réunion ministérielle à Bamako, le 30 novembre et le 1er décembre 2023 pour formuler deux recommandations fortes.

Ils ont tout d’abord recommandé l’élargissement des objectifs de l’AES aux domaines de la diplomatie et du développement économique.

Nos excellents diplomates ont ensuite recommandé aux Chefs d’Etat la création d’une Confédération réunissant le Burkina, le Mali et le Niger, en attendant la création d’une Fédération des trois pays.

A l’examen de ces recommandations, s’ajoutent également quelques points dictés par les évènements, notamment la nécessité d’organiser la communication de l’AES, y compris à travers la définition d’une stratégie de communication et la sélection de la charte graphique ainsi que du logo de l’AES.

Dans le même registre, la coordination, la gestion de l’information et de la communication ; ainsi que la mise en place de dispositifs de surveillance, de riposte et d’anticipation face aux nouveaux médias sont des éléments importants à intégrer dans notre stratégie de communication. Dans ce cadre, nos médias publics audiovisuels, écrits et numériques ont un rôle central à jouer, d’où le renforcement envisagé de leur cadre de concertation et opérationnel pour un partage efficient de l’information et une coordination accrue en vue d’une communication stratégique. Il y aura lieu d’accorder une attention particulière à la contribution des médias privés dans la bataille contre la désinformation, la manipulation, l’intox, dont sont victimes nos populations.

Nous serons en outre appelés à examiner le contexte politique, marqué par notre décision historique et déterminée de nous retirer, sans délai, de la CEDEAO. Ce retrait nous offre une nouvelle opportunité de parvenir à une fraternité réelle, une solidarité réelle, et à une intégration réelle, sans aucune ingérence ni manipulation extérieure.

Oui, Mesdames et Messieurs, le Burkina, le Mali et le Niger sont aujourd’hui plus que jamais engagés à réaliser les aspirations des pères fondateurs de cette organisation qui a hélas dévoyé les principes sur la base desquelles nous, les trois Etats sortants, avions contribué à la créer.

D’une organisation d’intégration, la CEDEAO est devenue une Organisation de désintégration aux mains de puissances hostiles aux intérêts des Peuples de l’Afrique de l’Ouest, à travers, notamment, des sanctions illégales, illégitimes et inhumaines, et qui d’ailleurs sont toujours en cours contre le Peuple du Niger, dont nous saluons à nouveau la résilience.

D’une organisation censée souder le tissu social entre les populations, elle est devenue, par le fait de certains dirigeants, un instrument qui a tenté de monter les populations les unes contre les autres.

D’une organisation appelée à soutenir les efforts des Gouvernements pour la stabilisation des Etats, la CEDEAO n’a trouvé d’autre inspiration malheureuse que de menacer d’attaquer militairement un Etat souverain, dont la population a simplement décidé de prendre son destin en main.

Cette CEDEAO actuelle est l’illustration parfaite de ce que, plaise à Dieu, l’AES ne sera jamais.

L’AES est, et demeurera une Alliance d’Etats unis par une ambition commune d’une émancipation de l’Afrique. La rencontre de ce jour, en prélude au Sommet des Chefs d’Etat de l’AES, constitue à ce titre un tournant majeur de notre Alliance.

Je conclurai mes propos sur ces mots d’espoir en formulant le vœu que cette ère nouvelle voit l’alliance entre nos Etats se renforcer davantage pour s’affirmer comme force au service de la paix, de la sécurité, du développement et de l’intégration de nos Peuples pour le bien de nos nations.

Vive les Etats de l’AES !

Je vous remercie.

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