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L’administration Trump et la politique des États-Unis en Afrique : quels sont les résultats obtenus et que reste-t-il à faire ?

Dans une déclaration en date du 3 mars 2020 lors dun rencontre à Woodrow Wilson Center, Tibor P. Nagy Jr., secrétaire d’État adjoint du Bureau des Affaires africaines au Département d’État des États-Unis fais un bilan élogieux des actions de l’administration Trump en Afrique. Intégralité.

Merci, Monde, de m’avoir à nouveau invité au Woodrow Wilson Center.
C’est vraiment un honneur et un plaisir d’être de retour ici. La dernière fois que j’ai pris la parole dans cette enceinte remonte à un an et demi.
Lorsque j’ai commencé à occuper le poste de secrétaire d’État adjoint aux Affaires africaines, le Wilson Center m’a donné l’occasion de partager ma vision de la politique africaine.
Il est donc tout à fait approprié que je revienne dans cette enceinte, que je passe en revue les priorités que j’ai définies et que je réfléchisse à ce qui a été accompli.
Je vais également évaluer les problèmes actuels que nous devrons résoudre au cours de l’année à venir et au-delà.
Comme je le note souvent, je suis un « afro-optimiste », et ce depuis ma première affectation sur le continent en 1978. Je le suis encore plus à présent.
À ce poste, j’ai visité plus de 25 pays et tenu des centaines de réunions avec des dirigeants africains, des hommes d’affaires, des jeunes et des représentants de la société civile.
Et, surtout, l’Afrique reçoit l’attention qu’elle mérite de la part des hauts fonctionnaires des États-Unis.
Le mois dernier, le secrétaire d’État Mike Pompeo s’est rendu au Sénégal, en Angola et en Éthiopie.
Le sous-secrétaire d’État chargé des Affaires politiques, David Hale, s’est rendu en février au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso et en Mauritanie.

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En 2019, il s’est rendu au Kenya, en Somalie, au Soudan, en Côte d’Ivoire et au Niger.
Ces visites sont importantes. Elles sont un signe de l’importance que revêt l’Afrique pour les États-Unis.
La dernière fois que j’ai pris la parole ici, j’ai défini les priorités suivantes :
1. Tirer parti du potentiel de la jeunesse africaine en tant que force d’ingéniosité et de prospérité.
2. Travailler avec les gouvernements africains pour créer un contexte équitable pour les entreprises américaines et encourager ces mêmes entreprises à faire des affaires en Afrique.
3. Promouvoir la paix et la sécurité par le biais de partenariats avec les gouvernements africains et de mécanismes régionaux.
4. Contrer le discours de la Chine et montrer clairement que l’ampleur et la profondeur de l’engagement des États-Unis en Afrique sont incomparables.
J’ai également promis de tendre la main aux communautés de la diaspora africaine à travers les États-Unis.
Lors d’un voyage à Houston et de réunions ici à Washington, j’ai rencontré des représentants de diverses diasporas africaines. On me rappelle sans cesse combien ces groupes peuvent contribuer aux relations globales entre les États-Unis et l’Afrique.
Ils contribuent de manière significative à la croissance économique de leurs pays d’origine et à la compréhension de l’Afrique par les Américains. Je prévois d’autres engagements de ce type dans un avenir proche.
Pour l’instant, j’aimerais passer en revue certains domaines dans lesquels l’Afrique a connu des changements et des progrès positifs dans les relations américano-africaines.
Éthiopie
Le programme de réformes de l’Éthiopie est époustouflant par son ampleur et son ambition d’améliorer la vie économique, politique et sociale de ses citoyens.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2018, le Premier ministre Abiy a libéré des prisonniers politiques et des journalistes.
Il a officialisé la paix avec l’Érythrée, adversaire de longue date de l’Éthiopie.
Il a levé les restrictions imposées à la société civile et dépénalisé les groupes d’opposition.
Abiy considère l’opposition comme une concurrence, et non comme un ennemi.
Ces développements ont également un effet positif sur la participation des femmes en politique.
Les femmes occupent aujourd’hui la moitié du cabinet de l’Éthiopie et 37 pour cent de son assemblée législative. L’Éthiopie a également, pour la première fois, une femme au poste de président, Sahle-Work Zewde.
Il s’agit là de jalons que l’on n’aurait jamais imaginés il y a peu de temps encore.
Nous reconnaissons que le programme de réformes de l’Éthiopie nécessitera un soutien accru de la part des États-Unis et d’autres partenaires.
Un exemple illustrant notre soutien est l’Initiative pour le développement et la prospérité des femmes dans le monde. Cette initiative investit dans des projets visant à améliorer la capacité des femmes à posséder, hériter ou utiliser des terres.

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Nous apportons également notre soutien au Conseil électoral national et contribuons à renforcer les capacités du bureau du procureur général.
Le gouvernement des États-Unis fournit également huit millions de dollars pour aider à lutter contre une invasion massive de criquets pèlerins dans la région.
Afin de favoriser l’accroissement des investissements du secteur privé en Éthiopie, nous avons réuni des centaines d’investisseurs potentiels en 2019 à l’occasion de l’Ethiopia Partnership Forum au département d’État.
Par ailleurs, le Bureau du secrétaire d’État chargé des partenariats mondiaux a mené une délégation chargée des investissements en Éthiopie en novembre 2019.
Lors de sa récente visite, le secrétaire d’État a annoncé que Coca-Cola effectuait un nouvel investissement de 300 millions de dollars qui créera des milliers d’emplois.
Des entreprises comme FedEx et Citibank explorent également de nouvelles opportunités.
République démocratique du Congo
Pour la première fois de son histoire, la république démocratique du Congo a une chance d’être à la hauteur de son nom, à la fois une démocratie et une république.
L’élection de Félix Tshisekedi a marqué le premier transfert pacifique du pouvoir d’un président sortant à l’opposition depuis l’indépendance du Congo en 1960.
Après son investiture, Tshisekedi a gracié des dizaines de prisonniers politiques, dont des opposants à l’ancien président Kabila. Il a ouvert l’espace politique et accueilli les dissidents exilés de retour en RDC.
Lorsque le secrétaire Pompeo et moi-même avons accueilli le président Tshisekedi en avril dernier, le dirigeant congolais a déclaré que ses priorités étaient la lutte contre la corruption, le renforcement de la gouvernance, la promotion des droits de l’homme et la lutte contre la traite des êtres humains.
Tshisekedi a insufflé un sentiment d’urgence dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola qui continue de faire des ravages dans l’est de la RDC.
Le pays pourrait enfin être à un tournant en termes d’endiguement de l’épidémie d’Ebola.
Le secrétaire à la Santé et aux Affaires sociales, M. Azar, l’administrateur de l’USAID, M. Green, et d’autres hauts responsables des États-Unis en matière de santé se sont rendus dans l’est de la RDC pour renforcer les actions conjointes visant à contenir l’épidémie.
Les États-Unis restent le plus important pays donateur pour aider les Congolais à combattre la propagation d’Ebola.
Je reste confiant dans le fait de pouvoir travailler avec le président Tshisekedi sur le commerce et les investissements, la lutte contre la corruption et la promotion de la paix et de la stabilité dans la région.
GE vient d’annoncer un investissement de plusieurs milliards de dollars dans l’énergie hydroélectrique et gazière de la RDC, ainsi que dans les soins de santé, au cours des prochaines années.
Nous renforçons notre soutien aux mesures de lutte contre la corruption ainsi qu’aux poursuites et aux enquêtes.
Nous soutenons également l’amélioration de la transparence fiscale dans l’industrie extractive.
Nous contribuons à accroître la capacité des gouvernements locaux à gérer les nouvelles redevances minières que les communautés reçoivent pour la première fois.
Soudan
Au Soudan, l’éviction de l’ancien président el-Béchir après 30 ans au pouvoir a été un moment historique. En quelques mois, le Soudan est passé d’un régime antagoniste à un partenaire potentiel.
Les États-Unis ont joué un rôle important dans la formation d’un gouvernement de transition dirigé par des civils.
Peu après l’éviction d’el-Béchir, nous avons envoyé la sous-secrétaire adjointe Makila James pour une première série de discussions avec toutes les factions. Nous avons également nommé l’ambassadeur Don Booth, diplomate chevronné, comme envoyé spécial pour le Soudan.
Le sous-secrétaire d’État Hale s’est rendu au Soudan quelques jours après que le Conseil militaire de transition et les Forces pour la liberté et le changement ont convenu de former un gouvernement de transition.
Sa visite a souligné notre intérêt à voir un gouvernement civil qui soit le reflet de la volonté du peuple.
Et nous avons accueilli le premier rassemblement des « Amis du Soudan » ici à Washington pour renforcer le soutien international au nouveau régime.

En janvier, j’ai rencontré à Khartoum le chef du gouvernement civil, le Premier ministre Abdallah Hamdok, pour discuter de notre vision commune de l’avenir démocratique du Soudan.
J’ai également rencontré le président du Conseil de souveraineté du Soudan, M. al-Burhan. J’ai été impressionné par la volonté des deux dirigeants de travailler ensemble pour l’avenir du Soudan.
Partenariat économique des États-Unis avec l’Afrique
De plus, l’administration a obtenu des résultats significatifs sur le plan économique.

D’abord, la loi BUILD crée la nouvelle Société de financement du développement, ou DFC.
Cela dote le gouvernement des États-Unis de nouveaux outils et ressources pour renforcer notre soutien aux investissements durables et fondés sur le marché en Afrique.
Ceci inclut le doublement des capitaux d’investissement disponibles pour les porter à 60 milliards de dollars et la possibilité pour la DFC d’effectuer des investissements en capital limités.
Ces engagements contribueront à la croissance de l’emploi et aux opportunités économiques tant aux États-Unis qu’en Afrique en permettant à nos missions sur le terrain d’identifier des « projets pouvant être financés ».
En avril 2019, la DFC s’est jointe à la conseillère du président Ivanka Trump en Éthiopie pour lancer l’initiative 2X Africa, un engagement à catalyser un milliard de dollars d’investissements qui favorisent l’autonomisation économique des femmes.
Prosper Africa est une nouvelle initiative du gouvernement des États-Unis visant à accroître considérablement les échanges commerciaux et les investissements bilatéraux entre l’Afrique et les États-Unis.
Enfin, pour la première fois, il y aura un « guichet unique » au sein du gouvernement pour soutenir les entreprises américaines qui cherchent à faire des affaires en Afrique.
Nous avons également créé des « Deal Teams » dans nos ambassades en Afrique pour soutenir les entreprises américaines et pour travailler avec les gouvernements locaux afin de renforcer le climat d’investissement.
Le modèle des « Deal Team », développé au sein du Bureau des Affaires africaines, a été reproduit pour toutes nos ambassades dans le monde.

La Millennium Challenge Corporation, ou MCC, continue de réaliser des investissements majeurs dans les pays africains qui se sont engagés à réformer et à assurer une bonne gouvernance.
Environ 70 pour cent des investissements de la MCC sont réalisés en Afrique, avec trois milliards de dollars de compacts actifs et 1,8 milliard de dollars supplémentaires en perspective.

Et cette année, nous célébrons les 20 ans de la loi African Growth and Opportunity Act, ou AGOA.
En 2019, 39 pays étaient éligibles aux avantages de l’AGOA. L’AGOA exige des pays qu’ils progressent vers la mise en place d’un environnement stable et attrayant pour les investissements. Parmi les autres critères figurent l’état de droit, l’économie de marché, les droits des travailleurs et la lutte contre la corruption.
La zone de libre-échange continentale, ou ZLEC, est un début prometteur pour promouvoir véritablement une Afrique uniforme pour les échanges commerciaux et l’investissement.
Toutefois, la preuve en sera apportée par sa mise en œuvre et l’élimination des barrières non tarifaires qui entravent les échanges commerciaux transfrontaliers.

Nous soutenons la ZLEC. Nous avons également fait de la négociation d’un accord bilatéral de libre-échange avec un ou plusieurs pays africains une priorité pour l’année à venir.
Nous sommes heureux qu’un accord de libre-échange avec le Kenya soit en cours de préparation.
Jeunesse
Comme je l’ai souligné dans presque tous mes discours, un tsunami de jeunes est en train de frapper l’Afrique. La population du continent doublera d’ici 2050. Cela pose un énorme problème aux gouvernements qui ne créent pas d’emplois et d’opportunités.

Ces jeunes sont tout aussi connectés, reliés et calés que leurs semblables partout dans le monde. Ils veulent les mêmes choses : un bon emploi, une belle maison et un avenir sûr pour leur famille.
Au premier plan de notre engagement avec la jeunesse du continent se trouve notre initiative pour les jeunes leaders africains, ou YALI. L’initiative YALI entre maintenant dans sa dixième année.
À chaque étape de mes voyages, je rencontre d’anciens participants à l’initiative YALI. Ces engagements ont renforcé ma conviction que les participants à YALI et les boursiers du programme Mandela Washington comptent parmi les jeunes hommes et femmes les plus impressionnants du monde.

Un YALI 2016 venant du Ghana a été nommé Africain de l’année 2017 par le Daily Trust pour son travail dans la déradicalisation et la réintégration des extrémistes potentiels.
D’autres ont été distingués par de nombreuses publications, comme Forbes et Time Magazine.
Au Soudan, l’un des nouveaux ministres du gouvernement de transition, Walaa Isam Elbushi, est également une ancienne de l’initiative YALI 2016.

Les anciens YALI sont des PDG et des entrepreneurs créateurs d’emplois. Ce sont des fonctionnaires et des militants dévoués, des journalistes, des médecins et des scientifiques. Tous partagent le désir d’édifier leur pays.
Ce que je sais, c’est que l’initiative YALI, dollar pour dollar, est l’un des meilleurs programmes que nous n’ayons jamais conçus pour renforcer les capacités en Afrique.
Et le département d’État a lancé un autre programme pour aider à répondre au besoin croissant de l’Afrique en jeunes instruits et employables.

L’initiative University Partnerships Initiative renforcera les liens existants entre les établissements d’enseignement supérieur américains et africains.
Elle approfondira la coopération en matière de mobilité des étudiants et des professeurs, de recherche conjointe, de capacité administrative et de partenariats public-privé.

Le mois dernier, j’ai organisé un forum auquel ont participé plus de 170 invités de plus de cinquante universités américaines et africaines, ainsi que des représentants de gouvernements. Des pays tels que l’Éthiopie, l’Afrique du Sud, le Rwanda et le Ghana ouvrent la voie en matière de partenariats entre les États-Unis et l’Afrique dans le domaine de l’enseignement supérieur.
Les bonnes idées ne manquent pas. Ce dont nous avons besoin dans la prochaine phase de l’initiative, c’est d’identifier les ressources nécessaires à leur mise en œuvre.

La Chine en Afrique

En ce qui concerne la Chine, nous remettons en question leur discours et renforçons la portée de notre propre diplomatie publique.
Nous rappelons aux Africains que personne ne peut égaler les contributions de l’Amérique. Nous sommes le principal partenaire de l’Afrique dans des domaines tels que la santé, l’autonomisation des femmes, la promotion des droits de l’homme, le soutien d’élections libres et équitables, la lutte contre le travail des enfants et le renforcement des capacités des soldats de la paix africains.
La Chine continue de s’affirmer sur le continent. Nous devons encourager les dirigeants africains à choisir des investissements étrangers durables qui offrent de bons emplois aux Africaines et Africains, et qui veillent à ce que les compétences soient transférées aux travailleurs africains.
Maintenant, pour les problèmes qui persistent et ceux à venir :
Les activités des organisations extrémistes violentes s’étendent du Sahel au Burkina Faso. Elles menacent des États côtiers tels que le Togo, la Guinée, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Sénégal.
Bien que la Somalie soit sortie de l’incapacité de l’État à commencer à reconstruire le pays, l’instabilité et l’activité des organisations extrémistes violentes restent une menace persistante.
Le Cameroun et le Zimbabwe ont fait preuve de peu de volonté pour faire face aux problèmes intérieurs ou pour ouvrir l’espace politique.

La communauté internationale doit également rester engagée en Centrafrique et au Soudan du Sud pour encourager la paix et la stabilité internes.
Nous saluons le gouvernement d’unité transitoire du Soudan du Sud qui a été approuvé le 22 février par le président Salva Kiir et Riek Machar.

J’ai nommé l’éminent Stuart Symington, à trois reprises ambassadeur des États-Unis, comme envoyé spécial pour le Soudan du Sud.

Il dirigera nos actions pour inciter les parties à respecter les termes de leur accord de paix de 2018.
Le peuple du Soudan du Sud doit connaître la paix et la prospérité réelles qu’il mérite. Les États-Unis continueront de travailler avec les dirigeants régionaux et les partenaires internationaux pour soutenir la paix et la stabilité au Soudan du Sud.

Malgré ces problèmes, je reste encouragé par les succès de l’Afrique. Lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre dernier, mes rencontres avec les dirigeants africains ont souligné que les États-Unis sont considérés comme un partenaire indispensable et de confiance pour l’Afrique.
Je vous promets également que tant que j’occuperai ce poste, je continuerai à rechercher toutes les occasions de renforcer et d’élargir les partenariats de l’Amérique avec le continent.
Comme nous le disons au Bureau des Affaires africaines, continuons à regarder l’Afrique à travers le pare-brise et non pas dans le rétroviseur.
Je vous remercie.

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