Le Conseil Africain Franco-arabe pour les grades (CAFAG)-Mali a lancé ce samedi 7 mai 2022 dans la salle de conférence Wa Kamissoko du CICB, ses activités universitaires. La cérémonie marquant ce lancement a été présidée par Siaka Diarra, Conseiller spécial du Premier ministre, dont il est le représentant.
Cette cérémonie, placée sous le haut patronage du ministre de l’enseignant supérieur et de la recherche scientifique, a pour thème : « La promotion de la recherche scientifique et de l’innovation au Mali ».
Après la lecture de Coran suivie des mots de bienvenue du Maire commune III du District de Bamako, selon lequel l’occasion est de mesurer le chemin parcouru par CAFAG, le Conseiller spécial du Premier ministre dira que le thème porte tout le sens des ambitions « des acteurs universitaires et montre qu’il faut aller dans le sens d’échange culturel ».
« La convergence d’idées est de mise pour ceux qui sont chercheurs universitaires. Le pays en a besoin », a indiqué M. Siaka Diarra, car étant un cadre viatique. A ses dire, « l’éducation et la culture sont un tremplin pour la cohésion sociale ».
Créé en 2018 par l’Université Africaine Franco-Arabe de Bamako (Mali), le CAFAG-Mali est, selon son Secrétaire Général Youssouf Oumar Mariko, « l’instance académique » dont l’objectif est de garantir la recherche scientifique des chercheurs. M. Mariko a salué les efforts des autorités maliennes de la transition pour leurs efforts pour un Mali émergent. « Personne ne fera le Mali à notre place », dit-il.
Selon son président, Pr Mohamed Abdoulaye Diarra, le CAFAG est créé pour évaluer la carrière de ses encadreurs afin d’encourager la productivité et de les rendre concurrentiels dans le monde universitaire.
Présentation de CAFAG
Le CAFAG a été étendu à tous les universitaires qui voudront y adhérer, le 06 juin 2021 à l’issue d’une réunion de concertation des représentants de 15 autres pays africains au cours de la cérémonie de fin d’année académique. Il est entériné par l’Etat malien sur visa de l’Académie de Bamako, par arrêté N°Arrêté N°1355/AE-BKO-DR du 02/09/ 2021.
Dans ses principes, le CAFAG ne s’oppose pas aux systèmes d’évaluation existants, mais se singularise par sa rigueur et sa souplesse. Rigoureux, parce qu’il insiste sur la qualité des œuvres, souple parce qu’il s’ouvre aux universitaires de tous horizons, notamment : les arabophones, les francophones, les anglophones, etc., affiliés ou non à des établissements de recherche ou d’enseignements publics ou privés. L’essentiel est de présenter une production universitaire fiable, et mieux, qui met l’accent sur les innovations technologiques et culturelles qui présentent des solutions évidentes aux problèmes réels auxquels font face nos sociétés.
Il répond au besoin pressant de beaucoup d’universitaires qui, parce que non affiliés aux systèmes d’évaluation existants, n’ont pas l’opportunité de faire valoir des travaux postdoctoraux de grande importance pour le monde du savoir. Cela est particulièrement remarquable en Afrique, chez les universitaires de langue arabe, chez les chercheurs indépendants et les acteurs évoluant dans les universités privées francophones ou anglophones qui n’ont pas créé leurs propres systèmes d’évaluation.
Voilà pourquoi le CAFAG est accueilli à bras ouvert dans tous les pays. De son berceau malien, il est actuellement partagé par 15 pays et une trentaine d’universités en perspective.
Aussi, c’est pour servir notre pays que nous présentons ce cadre opportun au monde universitaire et espérons qu’il répondra effectivement à leurs attentes.
Il est bien évident que la réforme des systèmes d’évaluation des enseignants – chercheurs fait long débat dans le monde et particulièrement en France où la réforme introduite par la loi de 2007 dite LRU (Loi relative aux libertés et responsabilités des universités datant d’août 2007) a remplacé l’ancien système dans lequel ce sont des commissions permanentes de spécialistes qui conféraient les grades. Elle a jugé plus pertinente la création d’instances non permanentes, désignées par les présidents des universités pour mettre fin, selon Christophe Charle, « aux petits arrangements entre amis où les membres extérieurs désignés par les commissions pratiquent l’échange de services, de commission à commission, pour respecter les choix faits en interne par le noyau le plus influent de tel ou tel département… » La loi 2007 ou LRU continue-t-il, s’entend lutter contre le corporatisme qui est une forme de népotisme du système ancien pour promouvoir la productivité et la qualité des produits. Christophe Charle. L’ÉVALUATION DES ENSEIGNANTS-CHERCHEURS : Critiques et propositions. Presses de Sciences Po | « Vingtième Siècle. Revue d’histoire » 2009/2 n° 102 | pages 159 à 170 ISSN 0294-1759 ISBN 9782824631333 DOI 10.3917/ving.102.0159, c’est dans la même logique que s’inscrit le CAFAG.
Beaucoup d’universitaires avec des contributions significatives pour le progrès de la science sont restés subalternes par manque d’un cadre approprié pour évaluer et mettre en valeur leurs travaux.
Pour y arriver le CAFAG met en œuvre un paquet d’activités universitaires qui permettent de repérer, de centraliser et diffuser les savoir utiles produits dans le monde entier. A cet effet, il organise des colloques périodiques tous les deux ans, un forum de la recherche scientifique et des inventions et innovations technologiques tous les trois ans et édite une revue annuelle pour compiler les publications.
Le CAFAG a son siège social à Bamako et les Secrétariats Généraux siègent dans 15 pays d’Afrique et autres Pays d’observation : Tchad, Burkina Faso, Guinée, Sénégal, Niger, Mauritanie, Benin, Togo, Cote D’Ivoire, Ghana, Nigeria, Cameroun, Bahreïn, France et Canada.
Somme toute, le CAFAG faire un travail excellent pour la promotion et le développement de l’intelligentsia franco-arabe.
Roc Cyril DACK/Icimali.com