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Le M5 et la transition : Chaque branche politique prêche pour sa chapelle

Impossible d’asseoir un Mali nouveau avec le M5-RFP dont la stratégie de chaque branche politique est de prêcher pour sa paroisse.

Les travaux de la Concertation Nationale sur la transition sont ouverts hier jeudi 10 septembre 2020 au CICB, sous la haute présidence du Colonel Assimi Goita, Président du CNSP. Durant trois jours, les Maliens définiront ensemble l’organisation et les missions de la Transition pour une refondation du pays.

« Nous sommes à un tournant important de notre histoire. Nous devons laisser nos différents de côté et saisir cette opportunité pour bâtir les jalons d’un Mali refondé sur le travail, l’efficience et la justice sociale, un Mali paisible, créatif et solidaire où il fait bon vivre », peut-on lire sur la page Facebook de la junte. Son patron, Col. Assimi Goïta d’être plus pragmatique : « Je ne doute point de l’esprit patriotique de tout un chacun afin que nous puissions adopter les bases des réformes politiques et institutionnelles nécessaires à la refondation de notre Nation ». Cet esprit patriotique fait déjà défaut au sein du M5-RFP.

Pour le parrain du M5-RFP, l’imam Mahmoud Dicko, le temps du renouveau a sonné. « Nous sommes vraiment à un tournant où il faut poser les jalons d’un régime futur, qui va constituer une rupture avec la corruption endémique, la rupture avec un système dans lequel la population malienne manque de tout, d’éducation, de santé… L’armée elle-même vit une situation pitoyable. Je crois qu’on tient une chance de restaurer la confiance entre l’armée et son peuple. Parce qu’une armée qui n’a pas la confiance de son peuple ne peut pas faire face à des défis », s’est-il défendu récemment sur les médias.

Bamako sous la fièvre d’une transition militaire

Avant de se démarquer de toute supputation sur sa personne pour la gestion de la transition. « Je n’ai pas les compétences pour gouverner. Je ne crois pas que le peuple va me pousser à faire un travail pour lequel je n’ai pas les compétences. Je suis, je reste imam. Je suis citoyen, je remplirai mon rôle de citoyen soucieux de son pays. La gestion du pouvoir n’est pas dans mes compétences et encore moins dans mes ambitions », a soutenu l’imam Mahmoud Dicko sur l’ORTM, quand la question suivante lui a été adressée : « Vous avez appelé IBK à écouter son peuple. Si le peuple vous demande de diriger la transition, écouteriez-vous le peuple ? »

Mais, au sein du M5-RFP qui se revendique la victoire sur le régime sortant et exige la gestion de la transition d’égal à égal avec le CNSP, les coups bas fusent de part et d’autre. Chacun des politiques au comité stratégique, tels Dr Choguel Kokalla Maïga du MPR, Me Mountaga Tall de la CNID, Modibo Sidibé des FARE An Ka Wuli, se veut la personnalité idéale à même de conduire cette transition.

Sur les réseaux sociaux, les CV, des portraites de chacun des leaders font la Une. Chacun mène campagne, quitte à nuire à son prochain pour le décrédibiliser. La dernière manœuvre de nuisance est venue de Choguel. Sur 40 invitations remises à Choguel pour la participation du M5-RFP aux concertations, cet « animal politique » n’a daigné que remettre deux (2) à la CMAS, deux (2) à l’URD,… Auparavant, le MK s’est déconnecté du mouvement.

L’unité d’action tant vantée est foulée au pied. Eu égard à cet imbroglio et coups bas au sein du M5-RFP, on ne peut pas compter sur eux pour asseoir un Mali nouveau.

Cyril Adohoun

L’Observatoire

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