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Les femmes dans la police malienne : Des exigences de parité à la reconnaissance de qualités

A l’occasion de la journée mondiale de la femme du 8 mars dernier, de nombreuses associations et organisations ont mis à l’honneur le succès des femmes policières dans un corps de métier traditionnellement réservé aux hommes.

En effet, les préjugés entourant la réussite professionnelle des femmes dans la police sont nombreux. Les attributs féminins, tels l’émotivité, la fragilité physique, ont longtemps été considérés, à tort, incompatibles avec l’exercice de telles fonctions.

Pour autant, la tendance actuelle semble démentir les idées préconçues traditionnelles. On recense de plus en plus de femmes parmi les nouvelles recrues des polices par-delà le monde. Ces dernières contribuent à renouveler les pratiques traditionnelles et à « humaniser » le travail policier. À l’heure où de nombreuses initiatives gouvernementales visent à augmenter les effectifs féminins parmi les rangs de la police, les femmes sont particulièrement recherchées pour leurs qualités professionnelles et humaines.

Du renouvellement de la culture policière, aux expériences de différents pays, comment se décline l’intégration des femmes dans la police et quelles motivations la sous-tendent ?

Le renouvellement de l’univers policier

Longtemps considérées comme trop « fragiles » pour mener des interventions physiques ou endurer des enquêtes, les femmes eurent de la difficulté à briller dans un environnement masculin, exaltant la force, la virilité et la brutalité. Les femmes présentes dans les équipes et sections étaient ouvertement décrites comme des « handicaps » par leurs collègues masculins, pour qui il était parfois honteux et dégradant d’être adjoint d’une femme.

Depuis une dizaine d’années, la tendance s’infléchit dans de nombreux pays : les femmes sont de plus en plus nombreuses à investir les métiers de la police. Au Mali, si on ne comptait aucune femme parmi les rangs des unités d’élite telle que BAC (Brigade Anti-Criminalité), elles constituent aujourd’hui 4% des effectifs. Elles représentent en général de 5 à 10% des corps de gendarmerie et de police.

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Pour autant, beaucoup d’entre elles travaillent au sein des corps administratifs et techniques. Les postes de direction demeurent attribués aux hommes.

Des compétences qui font l’unanimité

De nombreuses initiatives gouvernementales tentent de rétablir l’équité dans la distribution des postes. Les raisons de cette intégration nouvelle sont nombreuses et s’étendent au-delà d’un impératif de parité.

Selon une source, des équipes composées de femmes aideraient à répondre au conflit d’une façon plus appropriée. Elles apportent beaucoup plus à la réduction des violences domestiques en facilitant le report des agressions et l’établissement d’un climat de confiance entre la population féminine et le corps policier. Reconnues pour leur sensibilité et leur écoute, les policières sont préférées à leurs homologues masculins dans l’établissement du dialogue social.

Une autre source estime aussi qu’une combinaison des caractéristiques homme-femme dans des équipes mixtes permettrait d’améliorer considérablement le travail policier. La composition de la police doit se faire le « reflet de la société » afin d’anticiper ses évolutions et répondre au mieux aux besoins d’un environnement pluraliste. La présence pondérée de femmes dans les équipes permettrait la réalisation d’un travail diversifié, la multiplicité des approches et augmenterait les performances du corps policier.

L’introduction d’une touche féminine aux corps de police contribue à l’élaboration d’une nouvelle police, plus humain et sensible, plus à même de répondre aux besoins de sociétés pluralistes. Ce phénomène ne connait pas de frontière, alors que le Mali multiplie les initiatives d’intégration des femmes.

Avec CCPN

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