Par Décret n°2024-0230/PT-RM du mercredi 10 avril 2024, les autorités de la transition ont suspendu toutes les activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations, jusqu’à nouvel ordre. « Une atteinte aux droits constitutionnels des citoyens mais surtout un recul majeur dans la quête de l’unité et de la cohésion de la nation », dénonce l’ancien Premier ministre Moussa Mara.
Cette suspension des activités des partis politiques, décidée par les autorités de la transition, est une mesure qui, selon Colonel Abdoulaye Maïga, ministre d’Etat, Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du Gouvernement « participe substantiellement à créer les conditions pré-requises devant être réalisées pour mener des activités majeures de la Transition, en particulier le Dialogue inter- maliens pour la Paix et la Réconciliation nationale initié par Colonel Assimi GOÏTA, Président de la Transition ». « Cet exercice salvateur visant, entre autres, à recoudre le tissu social et à renforcer la cohésion nationale affaiblie par une décennie d’insécurité multidimensionnelle, doit se dérouler dans un climat de sérénité et non de cacophonie », a explicité le ministre Maïga.
Cette nouvelle donne soulève des inquiétudes au sein des états-majors des partis politiques, comme cela a été le cas au parti Yelema (Le Changement). Son leader emblématique, Moussa Mara, n’a pas tardé à monter au créneau. « Une atteinte aux droits constitutionnels des citoyens mais surtout un recul majeur dans la quête de l’unité et de la cohésion de la nation pourtant recherchées par le chef de l’Etat lui-même dans sa dernière intervention lors de la fête du Ramadan », a regretté l’ancien Premier ministre.
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Mali : Suspension des activités politiques pour favoriser la transition vers la paix
Moussa Mara a rappelé que lors du lancement d’une initiative en janvier 2024 pour obtenir l’unité des autorités et des forces vives autour de la transition, il a « plaidé pour une collaboration profonde et constructive entre les acteurs permettant de faire face aux défis de l’heure ». Malheureusement, cette nouvelle contraste avec cette plaidoirie. « La décision prise est à l’opposé de l’union des fils et filles du pays et n’augure pas de lendemains apaisés pour notre pays, notamment en perspective du dialogue inter malien et des autres échéances de la transition », regrette-t-il.
Néanmoins, l’ex-Premier ministre « demande solennellement aux autorités de revenir sur leur décision et de s’engager vers une gestion plus inclusive des prochaines étapes de la transition ». L’ex-Premier ministre sera-t-il entendu ?
Apparemment non, quand on sait que les autorités de la transition entendent sécuriser le dialogue inter-malien en cours et la paix. D’ailleurs, le Ministre d’Etat, Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte- parole du Gouvernement a rassuré les Présidents des partis politiques et les Présidents d’associations menant des activités politiques : « Le retour à l’ordre constitutionnel sécurisé et apaisé demeure l’une des priorités des Autorités de la Transition. A titre de rappel, cet objectif cardinal a été amorcé, d’une part, par l’adoption de la Constitution du 22 Juillet 2023 à la suite d’un référendum réussi, et d’autre part, le réajustement de l’agenda électoral de la Transition, limité à l’organisation de l’élection présidentielle, comme annoncé dans le Communiqué n°060 du Gouvernement de la Transition du 25 septembre 2023 », lit-on dans le communiqué du ministre Maïga.
Cyril Roc DACK / Icimali.com