Dans une démarche sans précédent, plusieurs partis politiques et organisations de la société civile (OSC) ont conjointement déposé un recours devant la Cour suprême, cherchant à faire annuler le décret N°2024-0230/PT-RM émis le 10 avril 2024. Cette action, révélée dans un communiqué publié ce lundi 22 avril 2024, reflète un désir ardent de contester ce qu’ils qualifient de mesures « tyranniques » et « liberticides » imposées par les autorités en place.
Les signataires, englobant des partis politiques et des regroupements, ainsi que diverses OSC, rappellent leur engagement pris dans une déclaration antérieure en date du 31 mars 2024. Parmi les partis politiques et les regroupements qui ont apposé leur signature sur cette déclaration, on retrouve M5-RFP Mali Kura, Cadre des partis et regroupements pour le retour à l’ordre constitutionnel, Esperance Nouvelle Jiguiya Kura, Coordination des organisations de l’appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali, FUMA (Union-Jeunes Leaders De Kati – SOS PDFLCIS – PDPM – AMAJ – FMD – FIMDD SEGOU- SIGUIDA TAGNÈ- MOUVEMENT 05 Étoiles), Mouvement Wuli Ki Djo Mali Ye, ARP, YELEMA « Le Changement », ADEMA- PASJ, PARENA, NEMA, PS Yelen Kura, FAC, VNDA, MSP, PDES, BENKAN (Le Pacte Citoyen), Alternatif Pour le Mali ; Mali Ko – Yere Ko États Unis.
Conformément à cette déclaration et à une autre du 11 avril 2024, ils ont uni leurs forces pour adresser une requête à la plus haute juridiction du pays, contestant le décret controversé qui a gelé les activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations.
Ce décret, émis sous le numéro 2024-0230/PT-RM, a été fortement critiqué pour ses implications sur la liberté d’expression et d’association. Il a suscité une réaction vigoureuse de la part de ces entités, qui estiment que cette mesure restreint les droits démocratiques fondamentaux et entrave le fonctionnement normal de la vie politique du pays.
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L’une des raisons principales de cette contestation est le refus des parties concernées de participer au dialogue inter-malien initié par les autorités en place. Ce dialogue, censé être un forum inclusif pour résoudre les crises nationales, a été dénoncé comme un « piège politique » par les signataires, en raison de son processus et de ses conclusions présumées préétablies, ainsi que du contexte d’exclusion dans lequel il s’est déroulé.
Les signataires réaffirment leur détermination à défendre les valeurs de liberté, de démocratie et de bien-être des Maliens. Ils expriment leur gratitude envers les militants pour avoir respecté leur directive de ne pas participer au dialogue, soulignant ainsi leur unité et leur engagement envers une cause commune.
Cette action collective devant la Cour suprême marque un moment significatif dans l’histoire politique du Mali, où la société civile et les partis politiques unissent leurs voix pour défendre les principes démocratiques et les droits fondamentaux contre toute forme de restriction ou d’oppression.
La décision de la Cour suprême dans cette affaire sera attendue avec une grande anticipation.
Issa TANGARA / Icimali.com