Depuis le 20 décembre 2018, certaines personnalités maliennes sont sanctionnées par les Nations-Unies. Au nombre de huit, qui sont-elles?
1. Mohamed Ousmane AG Mohamedoun SG de la CPA (Coalition du Peuple pour l’Azawad), une faction du MNLA. Il est accusé par l’ONU d’avoir établi depuis 2016, des bases militaires et des points de contrôle dans la région de Tombouctou, notamment a Soumpi et a Echel. Son Groupe est impliqué dans des attaques meurtrières contre les FAMA, revendiquées par un groupe terroriste, le Groupe pour la défense des musulmans (JNIN). En 2017, il a créé la Coordination des mouvements de l’entente (CME), qui, au cours de sa première Convention, en avril 2018, a ouvertement menace la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali afin d’obtenir pour son mouvement les avantages des signataires ;
2. Ahmoudou AG Asriw, un cadre du Groupe d’Autodéfense Touareg Imghad et Alliés (GATIA), impliqué dans le trafic de drogue depuis au moins 2016, et dans des violations du cessez-le-feu en 207 et 2018 à Kidal. En avril 2018, il menait avec un membre du MAA-Plate-forme un convoi de 4 tonnes de résine de canabis du Nord du Mali vers le Niger, convoi qui a été attaqué à Amassine par des membres de la CMA et par des assaillants non identifiés venus du Niger. L’implication d’Asriw dans le trafic de drogue lui permet vraissemblement de financer ses opérations militaires, notamment les violations du cessez-le-feu ;
3. Mahamdou AG Rhissa, homme d’affaires appartenant au HCUA, représentant officiel de la CMA dans les réunions concernant le processus de paix et dans les réunions de coordination entre groupes terroristes, suspecté de participation à des activités terroristes, s’est livré à des activités au trafic de pétrole entre l’Algérie et Kidal avant de prendre le contrôle du trafic de migrants passant par la localité frontalière de Talhandak, trafic dont les victimes l’ont accusé de trafic forcé, de punitions corporelles, d’emprisonnement et d’exploitation sexuelle.
Depuis le 10 juillet 2019
4. Mohamed Ould Mataly, député RPM, membre important de la Plateforme, accusé notamment d’être l’instigateur des manifestations qui ont empêché la tenue des concertations régionales sur le découpage territorial en 2018 à Gao, prévue par l’Accord de paix, suspecté aussi d’être a l’origine de la libération dans les prisons maliennes de plusieurs personnes accusées de terrorisme.
5. Mahri Sidi Amar Ben Daha ( alias Yoro Ould Daha), ancien Président de la Police Islamique de Gao lors de l’occupation de cette ville par les groupes liés à Al-Qaïda en 2012, Commandant des combattants du Mouvement Arabe de l’Azawad ( MAA) a Gao, adjoint du Commandant du MOC, prétendant au grade de General de l’armée malienne dans le cadre du programme DDR ; suspecté d’être a l’origine de violations de cessez-le-feu et surtout d’avoir organisé le blocus du gouvernorat de Gao en novembre 2018 pour empêcher les consultations régionales de se tenir,
6. Mohamed Ben Ahmed Mahri alias Mohamed Rougi, Mohamed Ould Ahmed Deya, Mohamed Ould Mahri Ahmed Daya, Mohamed Rougie, Mohamed Rouji, ancien du MUJAO, membre du MMA de Gao, et propriétaire de la compagnie Tilemsi Transport, qui travaille dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest, accusé de financement des groupes armes terroristes ( notamment le groupe terroriste Al Mourabitoune), de trafic de drogue ( notamment fin 2017 début 2018 plus de 10 tonnes de canabis entre le Maroc et le Niger, par la Mauritanie, le Mali et le Burkina-Faso, dont une partie aurait été volée par un groupe rival et une partie saisie a Niamey), trafic d’êtres humains et trafic d’armes au Mali, il utilise les hommes du GATIA et notamment les services de Ahmoudou AG Asriw pour la protection de ses convois, qui sont fréquemment attaqués par des hommes de la CMA ; il utilise aussi ses revenus pour corrompre les geôliers de membres des groupes armés amis.
7. Houka Houka AG Alhousseyni, nommée juge à Tomboctou par les djihadistes en 2012, connu pour avoir ordonner de couper des mains et tué une personne en 2012, en application de la chariaa, arrêté au mois de janvier 2014, relâché par les autorités maliennes au mois d’aout de la même année ; installé alors au bord du lac Faguibine, puis intégré en 2017 par le Gouverneur de Tombouctou sous la pression de Mohamed Ousmane AG Mohamedoun, chef de la CPA, comme enseignant ; il continue de faire appliquer la charia en s’appuyant sur la Brigade Al Furkan ( JNIM) dans la zone ou des groupes armés liés a Al-Qaïda sont présents, et il est accusé de retarder l’application de l’accord de paix. Mais, en septembre 2009, il est à Bamako sur ‘’ invitation de l’imam Mahmoud Dicko pour une rencontre de tous les leaders religieux du Mali’’, dit-il, en réalité pour le lancement du mouvement politique de soutien a l’imam Dicko. (NB : Il a été arrêté par Barkhane il y’a quelques semaines)
8. Ahmed AG Albachar, beau-frère d’Attayoub AG Intalla, l’un des frères de l’actuel Amenokal de Kidal, est accusé de détourner l’aide humanitaire pour satisfaire ses propres intérêts et les intérêts politiques du HCUA, en faisant régner la terreur, en menaçant les ONG et en contrôlant leurs activités, en faisant obstacle à l’acheminement de l’aide humanitaire, à l’accès à cette aide ou à sa distribution dans le pays ; à cette fin, il s’est proclamé Président d’une Commission humanitaire du HCUA, il assure par la persuasion ou la menace le monopole du transport de l’aide à sa propre compagnie de transport ; et utilise son influence sur les groupes armées pour définir les organisations humanitaires qui peuvent ou non s’installer à Kidal, ce qui viole le principe défendu par l’ONU de neutraliser des ONG humanitaires.
Avec Mediapart du 16 décembre 2019 (édition de la mi-journée)