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Mali: « Transition cumulée de 6 ans et 6 mois »  ou « tentative de confiscation du pouvoir »

Le chronogramme des élections transmis par les autorités de la Transition à la CEDEAO, « prolongeant la transition pour une durée cumulée de 6 ans et 6 mois », suscite « stupeur » et remous au sein du Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie au Mali, qui parle d’« une quelconque tentative de confiscation du pouvoir par la force et la ruse ».

Un projet de chronogramme sur les élections transmis a été, à travers une note de communication, transmis le 31 décembre 2021 par une délégation malienne conduite par le Ministre chargé des Affaires Étrangères au Président en exercice de la CEDEAO, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, Président de la République du Ghana. Dans ladite note, il est question de « la proposition d’un chronogramme par les autorités de la transition à nos partenaires de la CEDEAO, prolongeant la transition pour une durée cumulée de 6 ans et 6 mois ».

La réaction des partis du cadre ne s’est faite attendre. Dans un communiqué signé ce dimanche 2 janvier 2022, les partis politique de l’EPM, l’ARP, JIGIYA KURA, le YELEMA, le MOREMA, l’ADRP, l’ASMA CFP, et la CNDR informent l’opinion nationale et internationale, « que ce chronogramme transmis par le Colonel Assimi GOITA, Président de la transition et chef de l’état à la CEDEAO, outre qu’il viole la Charte de la transition, n’a pas fait l’objet de discussions au Mali et ne saurait être en aucun cas une aspiration profonde du peuple malien. Par conséquent, le cadre rejette ce chronogramme unilatéral et déraisonnable ».

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Le communiqué « rappelle aux autorités de la transition qu’elles ont pour mission de créer les conditions d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel et les exhorte à cet effet au respect de la charte de la transition et de leurs engagements pris devant le peuple malien et les partenaires du Mali ».

Aussi, le cadre rappelle que son refus de participer aux assises nationales dites de la refondation et son rejet de ses conclusions se justifiaient par la détermination des autorités de la transition de légitimer sur le dos des Maliens leur décision de prolongation des délais de la transition.

Pour barrer la route à ce chronogramme, Dr Bocary Treta et ses lieutenants du cadre, qui fait office aujourd’hui de l’opposition politique, incite « l’ensemble des forces patriotiques ayant pris part à ses assises de bonne foi pensant pouvoir donner la chance à des discussions franches et sincères à se mobiliser afin que leur présence physique ne soit la caution pour la réalisation d’objectifs inavoués ».

Et les signataires du communiqué de poursuivre en invitant « tous les démocrates et patriotes à se tenir débout afin de barrer la route à la restauration et à toutes les velléités de remise en cause des acquis démocratiques de mars 1991 ».

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Toutefois, « le cadre se réserve le droit d’user de tous les moyens légaux afin que les principes démocratiques obtenus de longue lutte et au prix de nombreux sacrifices ne soient liquidés par une quelconque tentative de confiscation du pouvoir par la force et la ruse ».

En attendant, un Sommet extraordinaire de la CEDEAO sur le Mali, le dimanche 9 janvier 2022 à Accra, République du Ghana, le Médiateur de l’organisation sous-régionale pour le Mali, Goodluck Jonathan, est attendu à Bamako, le mercredi 5 janvier 2022. Certainement pour poursuivre le dialogue avec les autorités de la Transition et écouter la classe politique dans son ensemble ainsi que la société civile.

Cyril Roc DACK/ Icimali.com

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