Le 13 octobre 2023 à Bamako s’annonce comme une journée charnière, où deux forces antagonistes expriment leurs revendications de manière opposée. D’un côté, la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’imam Mahoumoud Dicko (CMAS) revendique une « marche pacifique et patriotique » pour la mise en place d’une « transition civile ». De l’autre, le Collectif pour la Défense des Militaires (CDM) annonce un « grand meeting » en soutien à l’Armée républicaine.
La CMAS, forte de ses convictions démocratiques, appelle à une marche pacifique qui débutera à la Place de la Liberté pour aboutir à la Bourse du Travail, traversant le Boulevard de l’indépendance. Les revendications de la CMAS s’inscrivent dans le cadre d’une transition civile qu’elle estime être la seule voie pour « sauver la République ». Elle critique ouvertement les raisons avancées du report des élections présidentielles par les autorités de la transition, qu’elle juge peu convaincantes, laissant planer le doute sur un maintien au pouvoir déguisé.
La CMAS, déterminée à jouer un rôle prépondérant dans la refonte du Mali, sollicite la sécurisation de sa marche par les forces de sécurité, soulignant ainsi son engagement envers la paix et le respect de l’ordre public.
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D’un autre côté, le CDM, par le biais de son Secrétaire Administratif, Younouss Soumaré, annonce un meeting sur le Boulevard de l’indépendance en soutien à l’Armée républicaine. Le CDM, sous le vocable d’Opération Défense de la Patrie « D », justifie cette mobilisation par la nécessité de soutenir les Forces Armées Maliennes (FAMa). Dans un contexte où la sécurité nationale est cruciale, le CDM exprime son appui aux « Braves FAMa » et cherche à rassembler la population autour de l’idée de défense de la patrie.
La divergence entre la CMAS et le CDM sur la situation politique et sociale du Mali se manifeste clairement dans leurs approches respectives. Tandis que la CMAS mise sur la mobilisation populaire pour instaurer une transition civile, le CDM s’aligne sur une position de soutien inconditionnel aux forces armées.
Ces deux manifestations programmées le même jour sur le Boulevard de l’indépendance soulignent les tensions et les clivages au sein de la société malienne, laissant présager un 13 octobre de tous les dangers à Bamako. La coexistence pacifique de ces deux événements reste à déterminer, et l’issue pourrait avoir des conséquences significatives sur le futur politique du pays.
Cyril Roc DACK/Icimali.com
