Tout en plaidant pour une prorogation de la transition, l’ancien ministre de la Justice, Me Mamadou Ismaël Konaté estime les autorités de la transition doivent recourir à trois acteurs politiques majeurs à savoir Modibo Sidibé des FARE An Ka Wuli, Konimba Sidibé du MODEC et Tiébilé Dramé du PARENA pour compléter l’arsenal de la transition.
Me Mamadou Ismaël Konaté, ancien ministre de la Justice du Mali, n’est pas allé par quatre chemins en ce qui concerne la transition en cours dans notre pays. Invité de l’émission « Grand Jury » de Renouveau TV, Me Konaté regrette que depuis 1991, le Mali n’a pas été réformé, malgré les tentatives des Présidents Alpha Oumar Konaré, feu Amadou Toumani Touré, et Ibrahim Boubacar Kéita, qui se sont soldées par des échecs. « Dans ce pays, aucun Chef d’État n’est jamais allé au-delà de 2 500 000 électeurs sur son nom. Personne n’a la capacité, la légitimité, la légalité pour réformer l’État. On sait que notre Etat est assis sur des piliers qui ne tiennent plus. La constitution de l’État ne ressemble à rien », assène-t-il.
A LIRE AUSSI: https://icimali.com/le-pag-adopte-a-109-voix-pour-2-contre-et-9-abstentions-le-pm-choguel-attendu-au-pied-du-mur26822-2/
« Qu’est-ce que la Constitution, quand le président de la République, IBK lui-même, nommait le président de l’Assemblée nationale et les députés, qui devaient constituer les commissions ? Qu’est-ce que c’est la justice dans un pays où le président du fond de son Palais donne des instructions par personne interposée ? C’est quoi le suffrage électoral quand on passe toute sa vie à voler les élections ? », a longuement interrogé l’ancien Garde des Sceaux du Mali.
Au sujet de la transition, Me Mamadou Ismaël Konaté « plaide pour une prolongation », « sur des bases et des missions précises » afin de mener des réformes nécessaires. «Depuis 1991, toutes les élections ont été contestées. Personne ne peut régler la question de la réforme de l’État. Je doute que le peu de temps qui reste, nous permette de restaurer l’Etat Il faut que le Mali dans son consensus national, la classe politique, la société civile, toutes les communautés, se mettent d’accord pour fixer l’échéance au-delà de février 2022 », propose-t-il. Avant d’avertir : « Ils (les politiques) vont bloquer et on est reparti encore pour un contexte qui va nous créer des problèmes ».
Connu pour son franc-parler, l’ancien ministre de la justice d’IBK reste insatisfait quant au dispositif de la Transition. Des figures politiques comme Modibo Sidibé des FARE An Ka Wuli, Konimba Sidibé du MODEC et Tiébilé Dramé du PARENA doivent être appelées pour compléter l’arsenal transitoire. Me Konaté propose que toute la problématique constitutionnelle du Mali doit être confiée Modibo Sidibé des FARE An Kan Wuli, toute la problématique de l’administration et de la gestion des biens publics à Konimba Sidibé du MODEC, l’application de l’Accord de paix et la problématique du Mali à l’extérieur à Tiébilé Dramé.
Pour l’avocat, seul le dialogue, surtout entre anciens Chefs d’Etat, permettra de sortir du gouffre. « Parlons, parlons et parlons encore. En Côte d’Ivoire, ils se sont décimés à 3 000 morts. Les deux chefs d’État, ancien et nouveau, ont décidé de se parler. Il n’y a jamais eu de rencontre entre un ancien chef d’État et le nouveau chez nous. Acceptons-nous pour ce que nous sommes, regardons-nous, disons-nous que nous sommes des Maliens », prône Me Konaté.
Cyril Adohoun
L’Observatoire