Alors que le Mali vient de bénéficier d’Aides d’urgence pour un peu plus de 72 milliards de FCFA du FMI et pour près de 36 milliards de la Banque mondiale, destinées à faire face aux besoins humanitaires et énergétiques des populations du pays, l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, Expert-Comptable, a exprimé des ‘’inquiétudes structurelles’’
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Mali : Moussa Mara réclame des comptes aux autorités de la transition

Dans un message vidéo adressé aux autorités de la transition, qu’il dit tenir « au nom de ceux qui n’ont pas de foi, au nom de ceux qu’on n’entend pas, au nom de ceux qu’on ne voit pas », l’ancien Premier ministre Moussa Mara réclame des comptes aux autorités de la transition, en ce qui concerne les 500 milliards (de francs CFA) annoncés par les autorités comme recettes minières en 2024.

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« Chers amis, aujourd’hui, je voudrais faire cette vidéo au nom de ceux qui n’ont pas de foi, au nom de ceux qu’on n’entend pas, au nom de ceux qu’on ne voit pas.

Dans notre pays, aujourd’hui, beaucoup de nos compatriotes ont faim, beaucoup de nos compatriotes n’ont même pas accès à un marché pour pouvoir acheter des vivres ou être aidés. Beaucoup de nos compatriotes ont des problèmes d’abri.

Les inondations ont détruit beaucoup de maisons. Beaucoup de nos compatriotes n’arrivent pas à se soigner. Beaucoup de nos compatriotes n’arrivent pas à éduquer leurs enfants.

Ces compatriotes sont très nombreux, mais on ne les voit pas, et notamment, on ne les voit pas dans les villes et on ne les voit pas sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, il y a des villages entiers dans la zone de Douantzan, ou Youaru, ou Leré, qui ont faim. Nous avons des communautés entières qui sont dans la précarité.

Je voudrais que nos pensions arrivent et que nous trouvons de quoi les aider. Le gouvernement du Mali a estimé que, pour l’année 2025, plus de 6 millions de Maliens ont besoin d’assistance humanitaire. Et parmi ces 6 millions et quelques, il y en a 4 millions et quelques qui sont dans des besoins pressants.

Ce sont les chiffres du gouvernement. Et c’est pour aider ces millions de nos compatriotes que le ministre en charge du développement social, il y a deux semaines, est parti à l’extérieur du Mali pour chercher de l’aide. Oui, parce que c’est l’aide étrangère qui permet chaque année à ces millions de nos compatriotes de vivre et de subvenir à certains de leurs besoins.

Malheureusement, comme l’année dernière, cette année, ces besoins ne seront pas pour eux. L’année dernière, le gouvernement a cherché 440 et quelques milliards. Il n’a pas eu 40% de ce qu’il a cherché.

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Cette année, le gouvernement cherche 500 milliards de francs et francs. Il est probable qu’il n’obtienne pas cela. Et il est même probable que ce qui sera obtenu soit inférieur à l’année dernière, parce que le nouveau gouvernement américain, qui est le donateur le plus important au niveau international, a décidé d’arrêter l’aide internationale.

Donc, sans la possibilité d’avoir de l’aide étrangère. Cela correspond aussi à ce que nous disons, la souveraineté, compter sur soi-même. C’est pourquoi je pense qu’il faut que nous sortions des mots et que nous ayons maintenant des actes en termes de compter sur soi-même.

Pour ça, d’abord, les responsables du pays, moi je le dis depuis des années, il faut que nos responsables montrent l’exemple. Réduisez vos avantages. Diminuez le budget de vos institutions et de vos ministères.

Faites des économies partout où c’est possible. Dégagez de l’argent pour le ministère de la Solidarité, afin que l’humanitaire soit une réalité, par nous-mêmes, cette année en 2025. En plus, faisons preuve de transparence.

Nous avons dit l’année dernière que nous avons obtenu 500 milliards de mines. Ces 500 milliards sont où ? Il faut que nous le disions et que nous prenions une partie de ces 500 milliards, que nous les mettons aussi sur l’humanitaire. Quand on veut réformer, si on montre l’exemple, d’autres pourraient suivre.

Si aujourd’hui les nouvelles taxes que le gouvernement a mises en place avaient été précédées par les efforts des responsables, des efforts d’économie, je pense que cela passerait bien. Ensuite, demandons à nos compatriotes de faire ce qu’ils peuvent, mais il faut que l’État montre l’exemple. Il faut que les responsables de l’État montrent l’exemple, pour que nos millions de compatriotes qui ont faim et qui comptent sur nous puissent au moins avoir un peu d’espoir. »

La Rédaction

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