Economie

Moussa Toure, DG de l’API-Mali, optimiste pour 2020 : « Les investisseurs intègrent mieux le critère sécuritaire »

Le Mali creuse les pistes de sa diversification économique. Le directeur Général de l’agence pour la promotion des investissements (API-Mali), Moussa Touré est optimiste du fait que ‘’les investisseurs intègrent mieux le critère sécuritaire’’ pour 2020

L’Agence pour la promotion des investissements au Mali (API-Mali) a mis l’accent sur les secteurs de l’agrobusiness, de l’énergie, des télécoms et du bâtiment pour soutenir la diversification d’une économie encore dépendante du secteur minier et sévèrement impactée par la crise sahélienne.

Grâce au guichet unique, « nous sommes passés de 4 000 entreprises en 2014 à 17 000 en 2019 », se félicite Moussa Touré, DG de l’API-Maliprécisant qu’il est possible de créer une entreprise en 72 heures et que la dématérialisation des procédures prévue en 2020 devrait encore accélérer les procédures.

« En 2018, nous avons accusé une chute proche de 50% sur le volume des projets agréés au code de l’investissement, et 2019 n’a pas été à la hauteur de nos attentes, avec 90 milliards de Fcfa de projets d’investissements sur un objectif de 120 milliards. Pour 2020, nous sommes optimistes, car les investisseurs intègrent mieux le critère sécuritaire. Par ailleurs, plus de 80 % des projets représentent des opérations de réinvestissement, ce qui prouve la confiance qui nous est accordée par nos partenaires », relativise-t-il.

En dépit du contexte sécuritaire, le Mali compte de nouveaux partenaires comme la Turquie ou le Maroc très actif dans le secteur financier et les télécoms, mais aussi les Pays-Bas qui sont passés d’une dizaine d’entreprises à plus d’une cinquantaine en six ans.

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La France compte près de 200 entreprises et le roadshow organisé mi-février à Bamako par Business France et le Medef International a permis d’avancer sur de nouveaux projets tels que « la dématérialisation des recettes de l’Etat, la télémédecine et le renouvellement du parc médical», confie Moussa Touré qui compte s’appuyer sur l’Exposition universelle de Dubaï et sur la 2e édition du forum « Invest in Mali » les 15 et 16 décembre pour attirer de nouveaux investisseurs.

Diversifier l’économie nationale

Au Mali, la croissance est encore largement tirée par les mines (13 mines actives employant 11 000 salariés). La production d’or a enregistré une hausse de 20 % en 2018 pour atteindre 60,8 tonnes. Porté par des groupes internationaux comme Randgold (Afrique du Sud), Resolute Mining (Australie) ou encore les Canadiens de IamGold et B2 Gold, le secteur représente 8% du PIB, ¾ des recettes d’exportations et ¼ des recettes budgétaires, toutefois, le Mali entend diversifier son économie en s’appuyant sur la tech, l’agrobusiness, le bâtiment, mais aussi l’énergie, soutenue par de grands projets tels que la centrale Akuo Kita Solar d’une capacité de 50 MW pour un coût de 85 millions d’euros, ou encore la centrale solaire de Ségou de 33MW, portée par les Norvégiens de Scatec Solar, le fonds IFC InfraVentures et la société Africa Power, pour un coût de 48,4 millions d’euros.

Parallèlement, le Mali qui importe encore près de 71 % de son ciment – essentiellement du Sénégal – cherche désormais à réduire cette dépendance. « D’ici avril, nous inaugurerons la 3e cimenterie en 5 ans, financée à hauteur de 20 milliards de Fcfa par Ciment et Matériaux du Mali, une filiale de Vicat. Le projet n’a pas démarré que le groupe a déjà décidé de doubler ses capacités de production, passant de 500 000 à 1 million de tonnes par an, en investissant 20 milliards de Fcfa supplémentaires », se réjouit le DG de l’API-Mali.

Enfin, les projets urbains dont l’aménagement des rives du fleuve Niger à Bamako, alimentent l’optimisme malien, car « quand le bâtiment va, tout va! », conclut Moussa Touré.

A.M.C. avec La Tribune Afrique

L’Observatoire

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