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OCLEI/BVG et bonne gouvernance : Qui vérifie ces « vérificateurs » ?

Selon des indiscrétions émanant de la section des comptes de la Cour suprême, les structures créées pour lutter contre la corruption et promouvoir la bonne gouvernance ne sont pas, elles-mêmes, irréprochables dans ce domaine. L’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) et le Bureau du Vérificateur Général (BVG) sont cités…

L’OCLEI a été créé en 2015. Il est censé contribuer à réduire ou endiguer le phénomène de l’enrichissement illicite au Mali. Un pays où des immeubles de grand standing appartenant à des fonctionnaires, poussent comme des champignons, notamment à Bamako et dans sa périphérie. Un pays où des fonctionnaires et cadres administratifs arrivent à se payer des biens immobiliers à l’extérieur…

Si le taux de déclaration des biens des assujettis devant l’OCLEI est de seulement 68%, il faut préciser que pour son premier rapport annuel, allant du 1er juin 2017 au 31 décembre 2018, cette autorité indépendante a épinglé trois fonctionnaires. Il s’agit de deux Inspecteurs des Finances qui seraient des cadres du Budget et d’un Inspecteur des Services de sécurité sociale, qui serait aussi un Agent de l’Institut national de prévoyance sociale (INPS). Leurs dossiers ont été transmis au Procureur du Pôle économique et financier, Mahamadou Kassogué. Les trois fonctionnaires risquent une peine d’emprisonnement de 3 à 5 ans et leurs biens confisqués et transférés à l’Etat. La valeur des biens des trois personnes est estimée à plus de 4 milliards de FCFA.

Cette moisson laisse sur sa faim dans la mesure où il nous revient que les membres de l’OCLEI sont parmi les « plus gros salaires » de la République et la structure n’est pas, selon des indiscrétions de la Section des comptes de la Cour suprême,  irréprochable en terme de gestion de ses finances. La question se pose alors de savoir quelle vérification financière est prévue pour contrôler la gestion des finances de l’OCLEI. La loi prévoit généralement que les autorités administratives indépendantes soient contrôlées par la section des comptes de la Cour suprême. Mais quelle est l’efficacité de ce contrôle ? Peut-il aboutir à des poursuites en cas de détection de cas de malversations ?

Il nous revient que les salaires et indemnités des membres de l’OCLEI sont parmi les plus élevés de la République. L’on parle de la bagatelle des 3 millions F CFA au moins pour le patron de l’OCLEI, qui ne crache sur aucun privilège lié à ses fonctions. Ce qui explique le récent article de notre excellent confrère le 22 Septembre, sous la plume de son Directeur de publication.

En effet sous le titre, « Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI): La Cour Suprême enquête sur les voyages ‘‘farfelus’’du président Moumouni Guindo », le confrère assure ceci : « Sur instructions du Premier ministre, Dr Boubou Cissé, la Section des Comptes de la Cour suprême séjourne présentement dans les locaux de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI). Objectif: vérifier de façon spécifique la moralité des voyages du président Moumini Guindo ». Et de préciser que cette vérification est consécutive à une première mission de la même structure, qui avait épluché les comptes de l’OCLEI. Un rapport a été produit et communiqué au commandement. Il ressort de ce document que Moumouni Guindo a une addiction aux voyages. Résultat: Le budget de l’OCLEI serait alourdi par des voyages aux motifs «farfelus».

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Contacté pour recouper ces informations et d’autres relatives aux mirobolantes rémunérations des « officiers » de l’OCLEI, le patron de la structure, Moumouni Guindo, s’est montré peu disponible pour nous recevoir. « Je vous ferai signe… D’accord, c’est vrai…je vous ferai signe » ont été ces deux SMS de réponse.

Par ailleurs, des questions similaires (de quelles vérifications le BVG fait-il l’objet?) se posent à propos du Bureau du Vérificateur Général. Même si ici, il y aurait des efforts pour s’autocontrôler. Mais l’efficacité d’une auto-vérification (auto évaluation) être très limitée surtout quand il s’agit d’une structure qui fouine régulièrement dans la gestion de grosses boîtes de l’Etat… Nul doute que nos vérificateurs sont loin d’être des …anges !

Bruno Djito SEGBEDJI

Source: Mali-Horizon

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