Nouhoum Sarr, président du parti FAD et membre du Conseil National de Transition (CNT) et Hamidou Doumbia, Secrétaire politique du parti Yelema (Le Changement), c’est à couteaux tirés
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Politique : Nouhoum Sarr du CNT et Hamidou Doumbia du Yelema à couteaux tirés

Le marigot politique malien est en ébullition alors même que la dissolution ou la suspension, ou encore la réduction du nombre des partis politiques fait couler beaucoup d’encre et de salive. Entre Nouhoum Sarr, président du parti FAD et membre du Conseil National de Transition (CNT) et Hamidou Doumbia, Secrétaire politique du parti Yelema (Le Changement), c’est à couteaux tirés.  

Sur leurs comptes Facebook, les deux jeunes politiques n’ont pas mâché leurs mots dont voici les contenus respectifs.

Nouhoum SARR :  ‘’ Bê Ka Ban ! Allah Ka Sôn !

Aujourd’hui, face à la transition, sévit une opposition de haine, dépourvue de tout bon sens, dont le seul objectif est de déstabiliser les autorités souverainistes du Mali. Ces activistes politiques opèrent en groupes disparates, sans conviction solide, récitant des critiques destinées à tromper un peuple désormais averti.

Ces opposants se répartissent essentiellement en trois groupes :

Le premier, composé d’anciens dignitaires du défunt régime, estime être les élus de Dieu, destinés à diriger ce pays qu’ils ont pourtant précipité dans le chaos par leur cupidité lorsqu’ils étaient aux affaires. Certains d’entre eux ont même livré le pays à la guerre en 2014, sans la moindre préparation. La suite est connue : débâcle, morts, et accueil cynique orchestré par leurs partisans à Bamako. Ces pouvoiristes au cœur noir et dur sont prêts à pactiser avec le diable pour accéder à la magistrature suprême.

Le deuxième groupe rassemble ces soi-disant démocrates de circonstance, convaincus d’avoir le monopole du mot démocratie. Ils étaient quasiment tous aux affaires ces trente dernières années et se sont toujours opposés à l’alternance, se cachant derrière des élections bâclées, viciées et frauduleuses. Depuis 1992, notre pays n’a connu l’alternance qu’une seule fois, en 2002, et tout allait bien.

Certains de ces acteurs ont participé à la révolution qui a abouti aux événements du 18 août 2020. N’ayant pas réussi à prendre le pouvoir, ils se sont transformés en donneurs de leçons jusqu’au 24 mai 2021, où ils choisirent le moins recommandable pour occuper la primature. La suite appartient à l’histoire.

Le troisième et dernier groupe est dirigé par l’homme du mensonge et de la désinformation, champion du double langage et des petites combines. Il croit dur comme fer à son destin national. Ce personnage, recteur autoproclamé du mensonge, fait semblant de soutenir la transition tout en manœuvrant dans l’ombre. Lui et ses partisans pratiquent la technique des 3 L : Lécher, Lâcher, et Lyncher. Quand ils sont dans les grâces du pouvoir, ils flattent ; quand ils en sont écartés, ils abandonnent ; et lorsqu’ils n’ont plus d’espoir, ils attaquent férocement.

Ces trois groupes ne défendent en rien les intérêts du peuple. Il nous appartient de leur faire face politiquement, avec conviction et détermination.

Quoi qu’il advienne, Dieu, le Grand Architecte de l’Univers, veillera sur le camp de la vérité.

Le triomphe sera vérité. ‘’

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Hamidou Doumbia : ‘’ Monsieur le Conseiller : un peu moins de zèle, un peu plus de vertu

Selon un dicton bien connu : « Les conseillers ne sont pas les payeurs. »

Donner des conseils à la terre entière est, certes, un exercice facile. Mais bien souvent, ceux qui s’y adonnent avec le plus de passion ne sont jamais ceux qui en subissent les conséquences.

Et qui mieux que notre cher conseiller pour incarner la sagesse de ce proverbe ? Doromè kelen te bô a la.

La chute de tout régime donne naissance à une nouvelle génération de courtisans.

Victor Hugo l’a bien résumé :

« La chute des grands hommes rend les médiocres et les petits importants. Quand le soleil décline à l’horizon, le moindre caillou fait une grande ombre et se croit quelque chose. »

Depuis la chute du président IBK, nous assistons à une offensive bruyante des soutiens de la transition, tous occupés à justifier le maintien de leur Lider Maximo au pouvoir.

Entre clubs de soutien, journalisme de cour et apôtres autoproclamés, il y a même de la place pour les conseillers du Conseil national de la transition.

Cet organe, à l’origine, est censé jouer un rôle similaire à celui du parlement : voter les lois et contrôler l’action gouvernementale.

Mais dans ce second exercice, force est de constater que nos conseillers brillent davantage par leur absence que par leur rigueur.

Au lieu d’assurer un contrôle rigoureux, l’institution s’est transformée en chambre d’enregistrement, où les louanges pleuvent à l’endroit des nouveaux maîtres de la cité.

Pendant ce temps, les Maliens broient du noir, les entreprises ferment, la corruption prospère, les hôpitaux se dégradent, les services publics se meurent…

Et les interpellations de nos conseillers sont aussi rares que le collier de Brisingr.

Évidemment, tous les conseillers ne se valent pas.

Mais beaucoup ne brillent pas non plus par leur exemplarité.

Pire, certains se livrent à des diatribes incessantes, foulant aux pieds les règles de bienséance et de courtoisie.

Leur passe-temps favori ? Dénigrer et insulter tous ceux qui ne partagent pas leurs opinions.

Et comme le veut la loi immuable de la météo politique : plus les résultats se font attendre, plus les apôtres du système deviennent agressifs.

C’est le cas de notre cher conseiller, Monsieur « Doromè kele te bô a la ».

Autoproclamé chantre de la lutte contre les hommes politiques, il se prend pour le plus grand tribun du peuple, distribuant bons points et brevets de patriotisme.

Mais au fait, où sont les rapports qu’il a rédigés depuis sa nomination ?

Combien d’interpellations, combien d’amendements à son actif ?

Quand il s’agit d’attaquer ses adversaires, notre conseiller a la verve facile et la plume acérée.

Mais lorsqu’il s’agit de faire ce pour quoi il est grassement payé, il devient soudainement invisible.

Et c’est bien là tout le paradoxe : ceux qui se veulent révolutionnaires reproduisent avec zèle ce qu’ils dénonçaient hier avec virulence.

Monsieur le conseiller dénonce des élections truquées, mais cela ne l’a pas empêché de s’y présenter… avec des résultats pour le moins catastrophiques.

Il parle de mascarade démocratique, tout en exerçant librement ses droits constitutionnels.

Il fustige les hommes politiques, tout en se drapant dans les habits immaculés de la société civile.

Mais comme l’a dit un homme politique : « Ce que l’on est parle plus fort que ce que l’on dit. »

Quand il évoque une « opposition de haine », fait-il allusion à lui-même, lui qui avait élu domicile au boulevard de l’indépendance ?

Il affirme que certains se prennent pour des élus de Dieu, mais à l’écoute de ses discours, on croirait qu’il se parle à lui-même.

Et lorsqu’il parle de débâcle à Kidal, de morts, cela contredit étrangement sa rhétorique enflammée de patriote intransigeant.

Ignore-t-il qu’attaquer un Premier ministre constitue une déclaration de guerre ?

Et qu’en attaquant une institution de la République, il dédouane indirectement ceux qui ont lâchement tué des civils ?

Pour quelqu’un qui se réclame du patriotisme, disons qu’il vole assez bas.

Il nous parle de démocrates de circonstance. Soit.

Mais face à la pensée unique qu’il incarne, on se surprend à trouver ces démocrates soudainement bien sympathiques.

Et en matière de désinformation, il faut reconnaître que notre conseiller est un connaisseur. Il manie l’art du double langage avec un talent certain.

Plutôt que de s’acharner sur les hommes politiques, qui – rappelons-le – ne gouvernent plus depuis bientôt cinq ans, peut-être devrait-il commencer par demander des comptes à ceux qui sont effectivement aux manettes.

Mais c’est sans doute difficile… Car s’il y a une deuxième règle en politique, c’est celle-ci :

« Il est toujours compliqué de cracher dans la soupe. »

Ni la surenchère, ni la propagande, ni l’injure ne sont des politiques viables.

Ce qui l’est en revanche, c’est l’exemplarité, la vertu, et l’humilité.

Le vrai mérite d’un responsable politique, c’est d’incarner les valeurs qu’il prétend défendre.

Alors Monsieur le conseiller, plutôt que de multiplier les discours grandiloquents, distinguez-vous par l’exemple.

Comme le disait Daniel Desbiens :

« L’exemple, l’exemple, l’exemple : voilà comment éduquer. »

Amicalement vôtre. ‘’

 

Rassemblés par  la Rédaction de Icimali

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