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Pour préserver la qualité des eaux  potables : Il faut respecter les conditions d’hygiène dans toute de la filière

Si obtenir de l’eau potable est une préoccupation pour certains quartiers du District de Bamako, préserver la qualité de cette eau en est une autre aussi. Cette préservation est une préoccupation majeure dans la mesure où, dans la plupart des cas,  l’eau potable est transportée des points d’eau (fontaines, forages…) aux domiciles, soit dans de bidons, ou dans de seaux sans couvercle. En guise d’exemple frappant, citons le cas du  quartier de Sabalibougou, en Commune V du District de Bamako, où ce genre de transport d’eau est monnaie courante. Là-dessus, nous avons recueilli les avis  de quelques usagers de ce mode de transport.

Sabalibougou est un quartier populaire, de la Commune V  du District de Bamako. Ici, peu de familles possèdent de sources d’eau modernes (Robinets ou forages) chez elles. Les quelques puits existant tarissent dès le début de la saison sèche. D’où la majorité des ménages s’approvisionnent en eau potable dans les fontaines ou forages installés sur les places publiques ou dans les espaces réservés dans les coins des carrés.  Cependant, à y voir de près, les conditions dans lesquelles s’effectue le transport de ces eaux potables vers les domiciles ne sont pas sans risques d’altération de la qualité de cette denrée à la fois vitale et rare dans ce quartier.

En effet, A S est employée de ménage dans une famille à Sabalibougou. A la question de savoir si elle respecte les conditions de préservation de la qualité d’eau, elle répond en ces termes : «Mon souci, en tant qu’employée de ménage,  est de transporter l’eau dans la famille de mon employée. Le reste ne me préoccupe pas. Car, il y a de ces fois où le robinet est à sec durant toute une journée. Dans ce cas, nous, usagers de ces eaux,  plaçons nos bidons sans fermeture devant le point de ravitaillement. Une fois l’eau est disponible, le gérant du point d’eau rempli tous les bidons placés sur les lieux et les laisse sans fermeture et à l’air libre. Nous refermons ces bidons ainsi remplis lorsque nous retournons les prendre.  A cet égard, peut-on parler  de qualité ? S’est interrogée notre interlocutrice avec un air de soupir ».

A propos des bidons remplis d’eau et laissés sans fermeture, Moussa Koné, gérant d’un robinet dit ceci : «Auparavant, tout le monde laissait les bidons avec leurs fermetures. Certaines femmes enlevaient ces fermetures en l’absence de leurs propriétaires ; chose qui amenait des bagarres entre usagers et nous gérants de points d’eau. Car, on nous tenait Responsables des faits. C’est pour éviter ces bagarres que nous avons demandé à tout le monde, en  qui plaçant leurs bidons, d’enlever les fermetures. Nous savons qu’il y a risque d’altération de la qualité de l’eau, mais nous faisons avec ».

En ce qui concerne les seaux, là également le risque est assez élevé dans la mesure où ils manquent de couvercles. L’eau est transportée ainsi à l’air libre des points de vente jusque dans les familles. Cette eau ainsi exposée pourrait être altérée par les poussières, même par celles qui en assurent transport. Ces « Bonnes » qui, des fois, plongent leurs doigts dans l’eau. Les charretiers aussi, lors du déchargement, ne veuillent pas au fait que le bas  de leurs bidons de 20 L est souvent ensablé ou boueux. Ce qui se déverse par manque d’inattention dans l’eau qu’on estime pourtant potable.

Ce sont là quelques risques d’altération et la souillure de la qualité de nos eaux potables.

Sur ce point, cet Agent de santé, Technicien en assainissement, nous a livré son point de vue : «Cette façon de transporter de l’eau comporte, certes des risques ; mais, je ne pourrais de prime abord dire le degré sans mener des enquêtes là-dessus. Car, l’eau s’altère de plusieurs manières. D’abord par la  tuyauterie qui permet d’amener l’eau jusqu’à la fontaine, le dosage des produits servant à la rendre propre, ensuite par les matériels  de transports du lieu de vente à la maison. Une fois à la maison, on se garde d’altérer en prenant l’eau avec des outils impropres ».

Et à  notre Agent sanitaire d’ajouter : «La préservation de la qualité d’eau suit tout  un processus qu’il faut respecter à tout prix. Prendre un aspect et laisser les autres revient à couper la branche d’arbre sur laquelle on est assis. C’est pourquoi, je demande à tous les usagers d’eau potable, puisée des robinets et fontaines, à respecter les conditions d’hygiène des récipients servant à transporter ce liquide précieux qu’est l’eau ».

Si l’eau est source de vie, les conditions de sa conservation en constituent le moteur. A  cet égard,  l’annonce de la fin de la pénurie d’eau en Commune V d’ici à la fin de 2019 est attendue avec impatience par les Habitants de Sabalibougou. Surtout pour ceux qui ne disposent pas de robinets ou de forges à domicile. Le Maire de la Commune V  a fait cette annonce le 22 octobre dernier lors de sa traditionnelle restitution semestrielle de son programme d’activités. C’était au Centre secondaire d’Etat civil de Daoudabougou. Mais, d’ici là, chaque acteur doit jouer sa partition dans la préservation de la qualité de l’eau.

Pour ce faire, nous devons tout faire pour préserver cette source vitale en respectant les conditions de transport et de conservation des eaux potables. Car, le respect de ces principes éloignerait de nous les maladies liées à l’eau souillée.

Chacun d’entre nous peut jouer  un rôle clé dans ce combat d’accès à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement. Car, c’est question de préserver notre santé en buvant de l’eau potable gardée dans les conditions hygiéniques requises.

En conclusion, notons que la filière d’accès à l’eau potable doit être sainement et entièrement respectée. Cela s’appelle aussi ‘‘engagement’’.    

Ambaba de Dissongo

Source: L’Observatoire

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