La voix du CSP-PSD sera-t-elle entendue ? Rien n’est sûr ! Les autorités de la transition sont engagées sur une voie de non-retour où toute action partenariale doit s’inscrire dans les trois principes édictés par le Président de la transition à savoir : « le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques opérés par le Mali, la défense des intérêts du peuple malien dans les prises de décisions ».
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Référendum et retrait de la MINUSMA : Panique au village des groupes armés ?

Le Cadre Stratégique Permanent pour la Paix, la Sécurité et le Développement (CSP-PSD) rejette d’avance les résultats du référendum constitutionnel du dimanche 18 juin dernier, prévus pour ce vendredi 23 juin, et exprime son inquiétude quant à la demande du retrait de la MINUSMA par les autorités de la transition.

Le Cadre Stratégique Permanent pour la Paix, la Sécurité et le Développement (CSP-PSD), regroupant les Mouvements Signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger, dont la CMA, la Plateforme des Mouvements du 14 Juin 2014 d’Alger et une partie des mouvements de l’inclusivité, a publié le Communiqué N°04/BE/CSP-PSD/2023, exprimant son refus de reconnaître les résultats du référendum du 18 juin.

En effet, dans son précédent communiqué (N°03/BE/CSP-PSD/ du 5 Juin 2023), signé de son Porte-parole du CSP-PSD, Mohamed Elmaouloud Ramadane, après une réunion avec la médiation internationale sur le référendum et le processus de paix, le CSP-PSD avait soulevé plusieurs préoccupations auxquelles des pistes de solutions avaient été proposées. Malheureusement, leurs appels en faveur d’un compromis entre les parties signataires avant la tenue du référendum n’ont pas été entendus.

Selon le CSP-PSD, « aucun vote n’a eu lieu le 11 ni le 18 juin dans les zones qu’il contrôle, en particulier la région de Kidal et la quasi-totalité des localités des régions de l’Azawad/Nord Mali ». Seules les capitales régionales et les cercles de Gao, Tombouctou et Ménaka ont enregistré des votes, mais avec des irrégularités flagrantes.

En raison des nombreuses irrégularités ayant entaché tout le processus de rédaction de cette constitution, qui ne saurait être qualifiée d’inclusive ni de consensuelle, le CSP-PSD refuse de reconnaître ce texte.

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Le CSP-PSD rappelle que lors de la Réunion de Niveau Décisionnel en août 2022 à Bamako, il avait rappelé à la partie gouvernementale sa responsabilité, conformément à l’Article 3 – Chapitre 1 – Titre I de l’Accord, qui consiste à prendre toutes les mesures nécessaires pour intégrer les dispositions essentielles de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger dans la future constitution.

Griefs contre la MINUSMA

Par ailleurs, le CSP-PSD exprime, dans ledit communiqué, sa consternation face à la demande des autorités maliennes lors de la dernière réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU, exigeant le retrait immédiat de la MINUSMA. En effet, deux constats majeurs ont conduit le Gouvernement à cette conclusion, selon le ministre Abdoulaye Diop. Tout d’abord, le mandat de la MINUSMA a considérablement évolué depuis sa création en 2013, s’éloignant de son objectif initial de soutien aux Autorités maliennes pour stabiliser les régions du Nord du pays et empêcher le retour des groupes armés. Ensuite, il est apparu que maintenir la paix dans une situation où il n’y a pas de paix à préserver était devenu impossible.

Le Gouvernement de la Transition a aussi soutenu que non seulement le mandat de la MINUSMA n’est plus adapté à la situation sécuritaire actuelle au Mali, qui requiert une approche plus axée sur la lutte contre le terrorisme, au-delà des missions traditionnelles de maintien de la paix des Nations Unies, mais que l’engagement croissant des Forces Armées Maliennes (FAMa) a contribué de manière significative à l’amélioration de la situation sécuritaire.

Par ailleurs, le Gouvernement déplore l’implication de la MINUSMA dans les tensions intercommunautaires exacerbées par des allégations graves, considérées comme préjudiciables à la paix, à la réconciliation et à la cohésion nationale. Il rejette également l’idée selon laquelle les mesures de contrôle des contingents et de surveillance de l’espace aérien malien seraient des entraves à la mise en œuvre du mandat de la MINUSMA, soulignant qu’elles sont essentielles pour assurer la sécurité.

Cette décision du Gouvernement de la transition s’est aussi motivée par l’instrumentalisation et la politisation par la MINUSMA de la question des droits de l’Homme, qui, sapent les efforts de stabilisation et de refondation du pays.

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Mise en garde

Le CSP-PSD met en garde contre les conséquences directes que cela entraînerait pour les populations déjà fragilisées par le terrorisme et le sous-développement.

Il convient de rappeler que la MINUSMA, en plus de sa mission multidimensionnelle, est l’acteur clé des parties garantes de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger. Elle assure notamment, à travers la Présidence du CTS et de ses démembrements EMOV, tous les arrangements sécuritaires nécessaires à la stabilité, en plus de son appui multiforme au processus de paix.

Le CSP-PSD est convaincu que le retrait de la MINUSMA serait un coup fatal porté délibérément contre l’Accord pour la paix, dont la mise en œuvre a été laborieuse depuis sa signature, et dont le gouvernement malien porte l’entière responsabilité. Par conséquent, « le départ de la MINUSMA sans autre alternative crédible représenterait une menace pour la sécurité au Mali et dans toute la région ».

Face à cette situation qu’il qualifie d’incontestable, le CSP-PSD demande le renouvellement du mandat de la MINUSMA, afin de préserver la stabilité et de continuer à œuvrer en faveur de la paix.

La voix du CSP-PSD sera-t-elle entendue ? Les autorités de la transition sont engagées sur une voie de non-retour où toute action de coopération doit s’inscrire dans les trois principes édictés par le Président de la transition à savoir : « le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques opérés par le Mali, la défense des intérêts du peuple malien dans les prises de décisions ».

Cyril Roc DACK/Icimali.com

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