En visite à Bamako, le médiateur de la CEDEAO a rencontré le président de la transition pour constater les avancées en faveur d’un retour des civils au pouvoir. A sa sortie, il a estimé que les autorités se consacrent totalement au processus engagé pour un retour à l’ordre constitutionnel normal.
Médiateur pour le compte de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan était ce 29 novembre à Bamako, en amont d’un sommet des dirigeants de la sous-région qui doit avoir lieu le 4 décembre 2022, à Abuja. Successivement reçu par le Premier ministre par intérim et le président de la Transition, Goodluck Jonathan a exprimé, à l’issue des entretiens, sa satisfaction par rapport aux activités réalisées du côté malien.
Au cours de cette réunion, le rapport du comité technique de suivi du chronogramme des réformes politiques et électorales a été présenté au médiateur de la CEDEAO. Ce rapport fait le point de la situation à la date du 28 novembre 2022. Il en ressort que les activités prévues dans le chronogramme sont au nombre de 57. Et à la date du 28 novembre 2022, 13 activités sur 20 ont été totalement exécutées, notamment l’adoption et la promulgation de la loi électorale, la création de la commission de suivi du chronogramme des réformes politiques et électorales.
« Il reste des problèmes dans quelques domaines, mais on nous a rassurés au fait que ces problèmes n’affecteraient pas le programme de la transition. Le gouvernement se consacre totalement à la tâche, c’est ce que nous voulons et les dirigeants de la CEDEAO seront heureux d’entendre cela », a déclaré Goodluck Jonathan. Occasion pour lui d’exprimer des avancées par rapport à ce qui est en train de se passer. « Le programme de la transition se déroule bien », a-t-il déclaré après avoir rencontré des responsables gouvernementaux maliens et le colonel Assimi Goïta.
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L’inclusivité
Une satisfaction qui se fait sentir après que le Premier ministre par intérim ait souligné que le gouvernement poursuit les efforts pour la mise en œuvre du chronogramme électoral adopté de façon consensuelle avec la classe politique et les organisations de la société civile mais aussi de l’installation des membres de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), de l’adoption en Conseil des ministres des projets de textes relatifs à la réorganisation administrative et territoriale. Ces avancées significatives selon lui visent essentiellement la refondation de l’Etat et le retour à un ordre constitutionnel.
Par ailleurs, le PM a mis en avant ‘’la volonté du gouvernement d’inscrire toutes les actions dans le cadre de l’inclusivité’’, et la mise en place au niveau national d’un comité de pilotage du referendum et des élections le 12 septembre 2022. Ainsi, M. Maïga dira que ce comité sera chargé d’assister ‘’le ministre en charge de l’Administration territoriale’’ dans les préparatifs des élections générales et du referendum. De ce fait, il est composé de l’ensemble des structures impliquées dans l’organisation des élections et des partenaires techniques et financiers. Cependant, ses activités concourent à la mise en œuvre efficace et cohérente du chronogramme du referendum et des élections.
Pour rappel, les militaires avaient fini par accepter de céder le pouvoir en mars 2024 après des élections. Cela a conduit à l’assouplissement des sanctions contre le pays notamment l’embargo qui a été levé en juillet, mais des sanctions individuelles contre des dizaines de membres ou proches du pouvoir sont maintenues, et le Mali reste suspendu des organes de décision de la CEDEAO.
Ahmadou Sékou Kanta
L’Observatoire