A la 73 ieme Assemblée Générale des Nations Unies à New York, une réunion de haut niveau sur le Mali et le Sahel a lieu ce mercredi 26 septembre 2018. L’occasion pour la Secrétaire générale de la Francophonie intervenant sur le Mali de féliciter et soutenir le Président Ibrahim Boubacar Keita. En intégralité l’intervention Mme Michaëlle Jean.
Excellences,
Monsieur le Secrétaire général adjoint aux OMP,
Madame la Ministres des AF du Mali,
Mesdames et Messieurs représentant les Organisations internationales et régionales partenaires, dont la Francophonie fait aussi partie,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Je tiens d’emblée à remercier le Secrétaire général, d’associer la Francophonie à la présente réunion d’échanges et de concertations sur le Sahel en général et sur le Mali, en particulier.
Je veux aussi saluer le Président, Ibrahim Boubacar Keïta. Il y a quatre jours à Bamako, et d’assister à l’édifiant défilé de centaines de militaires, de forces spéciales, policières et de civils, hommes et femmes mobilisés pour défendre les populations et la paix sur tout le territoire malien.
Je sais combien le Mali et les pays de la région si durement éprouvés ont besoin de sentir qu’ils ne sont pas seuls et que la Communauté internationale demeure résolue à vos côtés. Je porte aussi partout ce plaidoyer.
Madame la Ministre Kamara, la Francophonie s’associe à tous les objectifs énoncés ici tout à par le Président de la République, pour la consolidation de la paix, la stabilité et le développement du Mali et du Sahel.
Nous aurons besoin, pour la mise en oeuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation de rencontres régulières et stratégiquement essentielles, entre les autorités maliennes, et nous, les principaux partenaires internationaux et régionaux engagés dans la lutte contre l’insécurité au Sahel.
L’occasion d’apprécier ensemble les progrès enregistrés et de façon prioritaire.
J’étais là, lors de la signature officielle de l’Accord en mai 2015, pour manifester et dire au nom de la Francophonie, ses chefs d’Etats et de gouvernement, les populations que nous rassemblons, notre totale solidarité et notre volonté de soutenir les autorités maliennes, du même élan dans sa mise en œuvre intégrale et effective.
La Francophonie est toujours restée auprès du Mali. Nous avons connu avec les Maliennes et les Maliens, le traumatisme et la dure épreuve de l’attaque terroriste lancée en novembre 2015 contre le Radisson Blu de Bamako où logeaient 11 membres des équipes de l’OIF, incluant l’Administrateur et de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie. L’un de nos collègues spécialistes venus travailler au renforcement des capacités des parlementaires, Geoffroi Dieudonné, figure au nombre des victimes.
Ces assauts constants contre le pays, sa population, ses forces de défense et de sécurité ainsi que les forces internationales présentes, notamment les casques bleus de la Minusma et les militaires français de l’Opération Barkhane, ne nous laisseront jamais indifférents.
Bien au contraire, nous ne sommes que plus déterminés dans ce combat à mener contre les menaces asymétriques, terroristes et multiformes.
Nous ne cessons et ne cesserons d’engager des actions en appui aux efforts déployés dans cet Etat membre et, plus généralement, au Sahel.
La Francophonie s’est ainsi fortement mobilisée aux côtés des Nations unies pour aider à l’opérationnalisation, y compris sur le plan financier et matériel, de la force régionale conjointe du G5 Sahel.
À la demande de l’Alliance du G5 Sahel, l’OIF a organisé à Bamako, en octobre 2017, une session de formation et de renforcement des capacités de liaison et de coordination des centres de émergents de veille, d’analyse et d’études stratégiques des Etats de la région. Les prochaines sessions sont prévues à Niamey, au Niger, d’ici à la fin de l’année. Ces dispositifs sont essentiels à l’efficacité et la réussite des opérations déployées sur le terrain.
Je souhaite, ici, saluer une fois de plus la détermination du peuple malien ainsi que l’engagement du gouvernement qui ont permis la tenue de l’élection présidentielle sur l’ensemble du territoire malgré la menace terroriste.
Je veux aussi dire toute ma gratitude aux partenaires internationaux au premier rang desquels la Minusma, et tous les autres acteurs qui ont grandement contribué à la tenue, dans de bonnes conditions, de cette élection majeure.
L’OIF, bien en amont, a apporté un soutien continu aux autorités et organes de gestion électorale pour la préparation et la tenue de l’élection présidentielle: notre appui est allé plus précisément vers la Commission électorale nationale indépendante, à la Haute autorité de la communication, ainsi qu’à la société civile. Nous avons également accompagné l’audit du fichier électoral qui a constitué une étape décisive et déterminante dans la poursuite du processus électoral et la tenue du scrutin aux dates initialement fixées. Nous poursuivrons notre assistance électorale en vue de la tenue, dans les meilleures conditions possibles, des prochaines élections législatives.
Nous inscrirons nos prochaines actions dans les priorités définies par le Président malien pour son second mandat. Celles-ci relèvent pour l’essentiel: de la mise en œuvre pleine et entière de l’Accord d’Alger. Nous voudrons contribuer au renforcement de la cohésion nationale en appui à la réconciliation nationale; à la lutte contre le terrorisme et la radicalisation; la restauration des valeurs de dialogue inclusif; la réforme de l’Etat et le développement du processus de décentralisation; la dynamisation des activités entrepreneuriales portées par les femmes, les jeunes, les collectivités rurales, qui sont autant de moteurs de croissance, de stabilité et d’unité nationale; la mobilisation citoyenne des jeunes, le soutien à leur formation professionnelle, technique et technologique vers le marché du travail nous apparait aussi primordial.
Nous continuerons à mobiliser notre expertise, nos savoir-faire et nos moyens en ce sens.
Je vous remercie de votre attention.
Source: Icimali.com