Mardi 16 mai dernier, lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur le G5 Sahel, qui réunit cinq pays de cette région (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), Mme Martha Ama Akyaa Pobee, Sous-Secrétaire générale des Nations Unies pour l'Afrique aux Départements des affaires politiques et de consolidation de la paix et des opérations de paix a abordé la situation sécuritaire de plus en en plus préoccupante dans cette zone de l’Afrique
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Sahel : L’ONU dénonce la recrudescence des trafics

Le Sahel demeure au cœur d’un inédit trafic en expansion. Piments, faux médicaments, carburant, or, armes à feu, et êtres humains font objet de trafics via des routes commerciales millénaires dans ce vaste territoire.

L’ONU et ses partenaires essaient de nouveaux moyens collaboratifs pour lutter contre des pratiques illégales dans cette région d’Afrique fragile. En effet, dans une série d’articles explorant la lutte contre les trafics au Sahel, ONU Info dit avoir examiné de plus près ce qui se cache derrière le trafic croissant.

Selon cet article en date du 20 mai 2023 et publié sur le site de ONU info, il apparaît qu’un réseau de trafics s’est tissé à travers le Sahel, qui s’étend sur près de 6.000 kilomètres de l’océan Atlantique à la mer Rouge et abrite plus de 300 millions de personnes, au Burkina Faso, au Cameroun, au Tchad, en Gambie, en Guinée, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Nigéria et au Sénégal.

L’article précise que ceux qui y vivent sont en proie à une insécurité chronique, aux chocs climatiques, aux conflits, aux coups d’État et à la montée des réseaux criminels et terroristes. « Les agences des Nations Unies s’attendent à ce que plus de 37 millions de personnes aient besoin d’une aide humanitaire en 2023, soit environ 3 millions de plus qu’en 2022 », cite la source.

Situation sécuritaire

La sécurité est depuis longtemps un problème dans la région. Les marchés du Sahel vendent ouvertement une large gamme de produits de contrebande, de faux médicaments aux fusils d’assaut de type AK. Le trafic de médicaments est souvent mortel. « On estime qu’il tue 500.000 Africains subsahariens chaque année. Dans un seul cas, 70 enfants gambiens sont morts en 2022 après avoir ingéré du sirop contre la toux de contrebande. Le carburant est une autre marchandise trafiquée par les principaux acteurs – groupes terroristes, réseaux criminels et milices locales », rapporte le site.

 Adopter une approche régionale

Afin de lutter contre le trafic et d’autres menaces en constante évolution, un groupe de pays de la région, à savoir le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, a formé, avec le soutien de l’ONU, la Force conjointe du Groupe des Cinq pour le Sahel (G5 Sahel). Pendant ce temps, la coopération transfrontalière et la répression de la corruption s’intensifient. Les autorités nationales ont saisi des tonnes de contrebande et des mesures judiciaires ont démantelé des réseaux. Des partenariats, tels que l’accord Côte d’Ivoire-Nigéria récemment signé, s’attaquent au trafic de drogue.

L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) est un acteur de premier plan dans les efforts visant à renforcer la sécurité en mettant fin aux tentatives de trafic.

Menace mondiale

Il faut souligner que la lutte contre le crime organisé est un pilier central dans la bataille plus large pour faire face à la crise de sécurité dans la région, que le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, considère comme une menace mondiale. « Si rien n’est fait, les effets du terrorisme, de l’extrémisme violent et du crime organisé se feront sentir bien au-delà de la région et du continent africain », a averti M. Guterres en 2022. Avant de poursuivre : « Nous devons repenser notre approche collective et faire preuve de créativité, en allant au-delà efforts existants ».

« Le crime organisé se nourrit des vulnérabilités et sape également la stabilité et le développement au Sahel. Combiner les efforts et adopter une approche régionale mènera au succès dans la lutte contre le crime organisé dans la région », déclare François Patuel, chef de l’Unité de recherche et de sensibilisation de l’ONUDC.

 Ahmadou Sékou Kanta 

 L’Observatoire

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