tailleur-ambulant-3
Actualité Société UNE

Sanctions de la CEDEAO contre le Mali : Impacts sur les couturiers

Depuis le 9 janvier, la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a soumis le Mali à un embargo économique et financier sans précédent, limitant strictement les échanges commerciaux de Mali. Ce qui a des répercussions sur les artisans dont le cas des tailleurs suscite l’attention.

De janvier à maintenant, les tailleurs ont remarqué la baisse de bénéfices. Cette situation résulte en parie de l’impasse politique dans laquelle se trouve le Mali depuis le coup d’État du 20 Août 2020 et ‘incapacité des organiser les élections ? Ceci met le pays dans une forte inflation, laissant craindre une pénurie de matériaux  dans plusieurs secteurs d’activités.

Au quartier Boulkassoumbougou, en commune 1 du district de Bamako, le constat est amer. M. Traoré Moussa, tailleur depuis 20 ans et formateur de quelques apprentis tailleurs, dit tirer son épingle du jeu. « Mais, depuis la transition et singulièrement l’embargo, les clientes se font rares. Majoritairement, ce sont les vêtements de femmes que je confectionne, elles se plaignent énormément de la cherté de la vie et ne viennent plus comme auparavant. Avant la sanction, je pouvais coudre 10 habits par semaine, car j’avais une clientèle très fidèle. C’est de ça ma famille et moi même vivons », témoigne-t-il.

A LIRE AUSSI

Pour une prolongation réaliste de la transition : La Synergie 22 propose un délai de 9 mois

« Le métier de tailleur n’est plus actuellement rentable comme avant. Il faut que les sanctions soient vite levées, sinon ça va plus », peste M. Sidibé Bourama, jeune tailleur basé à Titibougou. « Les clients qui crient à l’aide et ne font plus coudre leurs habits  comme auparavant. Le petit business de bazin que j’avais entamé et qui me rapporte d’argent est parti en fumée. Avec la fermeture des frontières, il est difficile d’envoyer les habits déjà cousus à l’extérieure du pays. Certes, les prix des matériaux n’ont pas vraiment changé », a-t-il fait croire. « Mais à quoi sert d’avoir des machines sans pourtant avoir de clients ? », interroge-t-il.

Mme Ramatou Diallo, une cliente, assise dans l’atelier de M. Bourama se lamente : « Le pays est chaud en ce moment, donc ce n’est pas évident pour moi avec le peu de moyen que j’ai, de venir chez le tailleur. Pendant les cérémonies auxquelles je suis invitée, je reporte mes vêtements déjà portés. Je viens ici uniquement que pour les uniformes de mariage ».

Rappelons que les négociations n’aboutissent pas entre le gouvernement et la CEDEAO.

Kadi M. Touré

L’Observatoire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *