Depuis que les eaux ont envahi certains quartiers construits par la SEMA sa, la pionnière de l’immobilier à Bamako, les Maliens sont nombreux à se poser la question de savoir s’il faut encore la faire confiance. La question mérite son pesant d’or vu la situation dans laquelle ces logements se sont retrouvés après cette première pluie qui a fait des dégâts dans plusieurs quartiers de la capitale.
Avec 50 ans d’expérience, le résultat des investissements de la SEMA dans la zone de Missabougou est nul. Les constructions n’offrent aucun garde-fou contre la montée du niveau des eaux dans le grand canal qui jouxte le quartier situé sur le passage des eaux de surface coulant vers le fleuve Niger. Les habitants se sont réveillés dans l’eau qui a envahi les villas, emportant voitures, animaux, mobiliers et même des personnes.
Ce n’est plus le Canal mais plutôt la Lagune de Missabougou, tant les eaux ont pris possession des lieux pendant plusieurs heures après la pluie. Les investisseurs qui ont eu confiance à la SEMA en déboursant des millions de nos francs ne méritent pas que l’entreprise les mette dans des situations difficiles, voire catastrophiques. La SEMA doit des explications sur ce qui ressemble à une négligence de sa part.
La viabilisation, ce n’est pas seulement du morcellement! La SEMA avait le devoir de faire en sorte que les canalisations permettent aux eaux d’atteindre le fleuve sans faire des dégâts. Comment une entreprise spécialisée dans le logement depuis plus de 50 ans peut sous-estimer la possibilité que la montée des eaux soit un danger pour ses clients installés sur la servitude de cours d’eaux anciens ou nouveaux ?
C’est apparemment ce qui s’est passé dans la zone de Missabougou, un terrain situé dans un bas- fond et bordé par un canal d’évacuation des eaux vers le fleuve. La faute de l’entreprise pourrait être la preuve d’une avidité, les responsables choisissant de fermer les yeux sur les dangers que tout spécialiste en aménagement devrait prévoir et éviter pour le bien des clients et du grand public en général.
Les clients qui ne se doutaient de rien ont été dupés, car la plupart des passages naturels des eaux de surface sont privés d’eau depuis plusieurs décennies à cause du changement climatique. La multiplication des maisons liée à l’extension de la capitale a aussi transformé ces espaces à risque en lieux habitables. C’est donc sans réserve que les clients ont fait confiance à la SEMA qui n’a pas été suffisamment rigoureuse pour prévenir les risques.
Le problème est que plusieurs autres zones SEMA ont été touchées lors de l’inondation de la semaine dernière. Et les nouvelles ne sont pas bonnes, puisque la tendance, selon les météorologues, est à la répétition des phénomènes du genre
A.D
La Sirène