En remplaçant officiellement les opérations militaires Françaises par celles de la Russie, assurées par des instructeurs russes depuis deux ans, Bamako montre toute sa fierté à son nouvel allié.
EDITO SANS DÉTOUR

Éditorial : Sergueï Lavrov et l’hydre du Sahel

Un geste symbolique. Abdoulaye Diop a offert un cadeau plein de signification à son homologue, chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, en visite à Bamako, le Mardi 7 Février dernier. Il s’agit d’un magnifique sabre utilisé par les Touaregs au Mali. Ce sabre s’appelle ‘’Takuba’’. Ce nom a été donné aux forces européennes pour lutter contre le terrorisme dans le Sahel. C’est dire que Takuba est désormais entre les mains des Russes.

En remplaçant officiellement les opérations militaires Françaises par celles de la Russie, assurées par des instructeurs russes depuis deux ans, Bamako montre toute sa fierté à son nouvel allié.

La Russie qui préside le département de la sécurité et le contre-terrorisme de l’ONU depuis sa création semble se réjouir de remplacer au Mali la France, qui dirige elle aussi les opérations de maintien de la paix des Nations unies depuis plus de deux décennies.

Au large du Sahel et singulièrement au pays Dogon, après la mise en difficulté des armées nationales, françaises et européennes par les groupes armés terroristes qui opposent une guerre asymétrique, le temps de la guerre pure et dure ne semble-t-il pas révolu ?

A Pétaka dans la région de Douentza, vers le début du mois de Février, selon une source locale, un véhicule des instructeurs russes a sauté sur une mine artisanale faisant six (6) morts. Des enfants qui enlevaient de l’herbe dans le parage ont été arrêtés. Leur famille n’a toujours pas de nouvelle d’eux.

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Le vendredi 17 du même mois, six (6) civils innocents sont morts à la suite d’une explosion d’un engin explosif improvisé à Mondoro, devenu village martyr sous embargo depuis 2019.

Vendredi 24 Février, plus de 13 innocents ont été assassinés par des hommes armés à Kani Bonzon dans le cercle de Bankass. Les jeunes dans cette partie du pays paient une lourde tribu, laissant derrière eux des veuves, des orphelins et des parents inconsolables.

Des observateurs avertis estiment que la quête de la paix a besoin aussi d’un investissement humain. Autant il faut investir dans l’achat des équipements militaires, autant il le faut dans la recherche de la paix, indiquent-ils. Toujours est-il que la Russie, qui mobilise l’argent public pour s’acheter des équipements militaires, n’a pas, à présent, montré sa solidarité aux braves populations villageoises privées de tout, du fait de l’insécurité.

C’est sur ce terrain que l’Omnipotent de Koulouba, chef suprême des armées, colonel Assimi Goïta et son partenaire, la Russie, sont attendus de pied ferme par les populations meurtries du centre.

Ousmane Anouh Morba

Source: Nouveau courrier

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