Dans la nuit du lundi à mardi où il a passé une nuit de garde à vue à la Brigade d’Investigations judiciaire (BIJ), « des négociations ont duré jusqu’à tard la nuit pour que Ben ne soit pas inquiété, mais à la dernière minute, ses soutiens au sommet l’ont abandonné », se désole un leader de yèrèwolo dans l’anonymat.
SANS DÉTOUR

Sous mandat de dépôt et jugé vendredi : Comment Ben s’est retrouvé en prison !

Interpellé lundi après-midi, le jeune Adama Diarra dit Ben le Cerveau, non moins membre du Conseil national de la transition et Président du mouvement Yèrèwolo est placé mardi à la mi-journée sous mandat de dépôt pour ‘’atteinte au crédit de l’État’’.

Selon les informations du Soft, Adama Diarra dit Ben Le Cerveau, placé sous mandat de dépôt par le Procureur du pôle judiciaire chargé de la lutte contre la cybercriminalité, est accusé d’avoir porté ‘’atteinte au crédit de l’État’’, disposition prévue par le code pénal malien à son article 58 du chapitre 3, relatif aux ‘’crimes et délits à caractère racial, régionaliste ou religieux’’.

Selon cette disposition, ‘’tout propos, tout acte de nature à établir ou à faire naître une discrimination raciale ou ethnique, tout propos, tout acte ayant pour but de provoquer ou d’entretenir une propagation régionaliste, toute propagation de nouvelles tendant à porter atteinte à l’unité de la nation ou au crédit de l’État, toute manifestation contraire à la liberté de conscience et à la liberté de culte susceptible de dresser les citoyens les uns contre les autres, sera puni d’un emprisonnement de un à cinq ans et facultativement de cinq à dix ans d’interdiction de séjour’’.

Dans le cas précis, il nous est revenu que le Procureur de la Commune VI du District de Bamako, chargé du pôle judiciaire de la lutte contre la cybercriminalité qui s’est auto-saisi du dossier, reproche à Adama Ben Diarra d’avoir porté ‘’atteinte au crédit de l’État’’. Les faits remontent au début de la semaine dernière, lorsque de retour du Liban où il a eu des contacts avec des acteurs politiques du pays, Ben Diarra a répondu à une invitation d’une radio de la place pour d’une part, faire le point sur son voyage et d’autre part, parler du déroulement de la transition dans le pays.

Durant son intervention Adama Ben Diarra n’a pas hésité à saluer le leadership du Colonel Goïta et de certains de ses frères d’armes dont des ministres et chef d’institutions. Sauf qu’à un moment donné de l’émission, Ben Diarra qui n’a pas sa langue dans la poche, a fustigé des agissements de certains hauts gradés de l’Armée qu’il accuse d’avoir eu à écouter des ‘’ont-dits’’ à son égard.

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En d’autres termes, « la sortie de Diarra contre les services de renseignements a été accueillie par plusieurs responsables de la transition comme une agression de trop », se désole un proche de la primature qui ne soutient pas une destitution du jeune leader.

Selon une source proche des militaires, « Adama Diarra n’a fait que récidiver alors qu’il avait pris l’engagement de ne pas répéter ses prises de positions défavorables à la transition et à ses institutions ».

Effectivement, en début d’année, le jeune Ben Diarra avait rejeté les campagnes de ses collègues du CNT, tendant à approuver la hausse du budget de l’État. « Ses sorties avaient été très mal accueillies », rapporte une source dans l’anonymat.

Si Ben a vigoureusement soutenu la transition dès à ses débuts, « à un moment donné, il s’est senti écarté avec l’arrivée dans les sphères, des proches des militaires qui avaient du mal à l’accepter auprès des leurs », confie une autre source anonyme qui ajoute que « des proches du Président Assimi Goïta ont tout fait pour que Ben ne soit pas inquiété, sauf qu’à force de le défendre à chaque fois qu’ il s’en prend à un autre haut responsable de la transition, le Président risque de se faire désigner comme étant le chef d’orchestre qui le pousse à le faire pour le protéger ».

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Dans la nuit du lundi à mardi où il a passé une nuit de garde à vue à la Brigade d’Investigations judiciaire (BIJ), « des négociations ont duré jusqu’à tard la nuit pour que Ben ne soit pas inquiété, mais à la dernière minute, ses soutiens au sommet l’ont abandonné », se désole un leader de yèrèwolo dans l’anonymat.

En attendant d’être jugé vendredi prochain, Adama Ben Diarra est placé sous mandat de dépôt. Sa destitution de membre du Conseil national de transition est, selon une source bien introduite, en cours.

Issiaka Tamboura

Le Soft

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