Malgré la décision de plusieurs partis et regroupements politiques de boycotter le Conseil National de Transition (CNT) comme conçu par les premiers responsables de la Transition, de nombreux cadres viennent de déposer leurs dossiers sur le bureau du Colonel vice-président Assimi Goïta.
Apparemment, le microcosme politique souffre d’un manque criard de cohésion et de convergence de vue sur plusieurs sujets d’intérêts national. Même au sein de chacune des formations politiques, les uns et les autres scrutent des horizons divers en fonction des intérêts du moment. C’est ainsi que pour la mise en place du CNT, plusieurs cadres politiques ont fini par postuler aux sièges en ignorant le mot d’ordre de boycott de leurs partis ou regroupements politiques respectifs.
En effet, il nous revient de sources crédibles que des anciens députés de l’ADEMA-PASJ, du RPM, de l’UM-RDA Faso Jigi, de l’URD et d’autres partis se réclamant tant de l’ancienne majorité que de l’ancienne opposition ont abondamment envoyé leurs dossiers de candidature pour siéger au sein du futur organe législatif.
Contacté pour vérifier s’il a lui-même déposé sa candidature, un ancien député influent du RPM nous a simplement priés de « ne pas rentrer dans cette polémique ». Et d’ajouter : « Que j’ai déposé ou pas, ne te préoccupe pas de ça, pour le moment ; le pays a trop de problème, qu’il ne faut pas en rajouter ». Et à notre question de savoir si la position officielle du regroupement EPM n’est pas de boycotter le CNT, notre interlocuteur nous a répondu que « ça c’est la position de principe, ne parle pas de ces sujets qui fâchent », a-t-il conseillé.
Mais certaines sources sont formelles et citent mêmes des noms d’anciens députés, dont ceux de l’ADEMA-PASJ élu en commune I du district de Bamako, une députée influente de la région de Gao, non moins proche des anciens présidents ATT (paix à son âme) et IBK. Celle-ci a déjà. Ils sont tous envoyer leurs dossiers de candidature au CNT et n’hésitent pas à faire le lobbying discret pour être désignés membre de ce parlement de Transition.
Comme on le voit, les organes dirigeants des partis politiques et regroupements politiques n’ont plus aucune influence réelle sur leurs cadres et militants. Ceux-ci voguent seulement au gré de leurs intérêts personnels. Il s’agit des intérêts généralement liés aux privilèges et autres avantages et délices du pouvoir… Une attitude qui risque de porter préjudice à la démocratie malienne, déjà fragilisé par la problématique de la transhumance politique.
Source: Mali-Horizon