Pour renforcer efficacement la lutte contre le terrorisme en Afrique, la Confédération des Etats du Sahel (AES) préconise quatre axes prioritaires le Conseil de sécurité est invité à considérer. Lisez.
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Terrorisme en Afrique de l’Ouest et au Sahel : La fermeté de l’AES à l’ONU

La Confédération des États du Sahel (AES) a réaffirmé, ce mardi 18 novembre 2025, sa détermination inébranlable à combattre le terrorisme et à promouvoir une coopération régionale renouvelée, lors de la réunion publique d’information du Conseil de sécurité des Nations Unies consacrée à la consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest.

La séance, présidée par Son Excellence Julius Maada Bio, Président de la République de Sierra Leone, a été marquée par un discours fort et offensif de Son Excellence Issa Konfourou, Ambassadeur et Représentant Permanent du Mali auprès des Nations Unies.

D’entrée, le diplomate malien a annoncé porter la voix des Ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger. « J’ai donc l’insigne honneur de prononcer cette allocution en leurs noms », a-t-il déclaré, après avoir salué « le leadership de Son Excellence Julius Maada Bio… à l’origine de l’initiative de ce débat ».

Le contexte rappelé est lourd. Depuis plus de dix ans, l’Afrique de l’Ouest et le Sahel subissent une violence terroriste persistante, alimentée selon l’AES par « des sponsors étatiques étrangers ». Le représentant malien a dénoncé les atrocités subies par les populations : « Nos populations, y compris les femmes et les enfants, sont lâchement assassinées… Cette violence abjecte n’épargne ni les écoles, ni les centres de santé ».

L’AES est, en effet, un choix souverain de résistance collective, a expliqué le diplomate qui a retracé la genèse de la Confédération AES, née de la volonté politique des trois chefs d’État sahéliens, Ibrahim Traoré, Assimi Goïta et Abdourahamane Tiani, de répondre de manière concertée aux menaces. « Ils ont décidé… de prendre leurs destins en main et de créer la Confédération AES, afin de mutualiser les efforts des trois pays dans les domaines de la défense, de la diplomatie et du développement », a affirmé Issa Konfourou.

Dans ce cadre, il a tenu à rendre un hommage appuyé aux Forces de Défense et de Sécurité confédérées : « Elles combattent ensemble, courageusement et sans relâche… Je voudrais ici rendre un hommage particulièrement appuyé à nos forces confédérales pour le sacrifice qu’elles consentent au quotidien ».

La coopération, oui, mais dans le respect strict des souverainetés. Tout en soulignant la dimension transnationale de la menace, l’AES se dit ouverte à la collaboration régionale et internationale. Toutefois, cette ouverture est conditionnée au respect des choix stratégiques des États sahéliens. « Nous sommes donc entièrement disposés à la coopération… dans le strict respect de la souveraineté de nos États », a-t-il martelé.

Pour lui, relancer la coopération régionale passe d’abord par une reconstruction de la confiance. Et cela implique de rompre avec les pratiques du passé : « Il faut une approche autre que celle que nous avons jusqu’ici connue, faite d’ingérences extérieures hostiles, de sanctions illégales, injustes et inhumaines… La nouvelle approche doit privilégier un dialogue constructif ».

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Agir, pas seulement débattre

Le Représentant Permanent du Mali a également appelé à une réforme profonde de l’action internationale contre le terrorisme. « Les rapports, les réunions, les résolutions et les déclarations sont certes utiles mais pas suffisants », a-t-il estimé, appelant à « des réponses concrètes, rapides et adaptées ».

Il a rappelé l’échec de la MINUSMA, dont « le mandat et les règles d’engagements n’étaient pas adaptés », pour souligner la nécessité de stratégies réellement efficaces et ancrées dans les réalités locales.

Par ailleurs, il a déploré l’insuffisance criante de l’aide humanitaire pour le Sahel : « À peine 14% des besoins humanitaires » ont été mobilisés, a-t-il déploré, insistant sur l’impact dramatique pour les populations déplacées ou réfugiées.

L’un des passages les plus marquants de l’allocution a été la condamnation d’une frange de la presse internationale qualifiée de « militante, revancharde et nostalgique d’une hégémonie géopolitique ». Selon lui, « cette presse… a choisi de faire l’apologie du terrorisme et de servir de véhicule de la propagande terroriste ».

Avant de conclure, Issa Konfourou a honoré la mémoire de toutes les victimes, saluant notamment « ma compatriote Mariam Cissé, lâchement assassinée ce mois par des hordes terroristes ».

Il a enfin réaffirmé la résilience des populations du Sahel et la détermination totale des États de l’AES : « Je réaffirme la détermination sans faille des États membres de la Confédération AES à lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent dans notre espace commun ».

Un message clair, ferme et sans équivoque, adressé à la communauté internationale : le Sahel se tient debout et attend un partenariat respectueux, cohérent et efficace pour venir à bout de la menace terroriste.

Cyril Roc DACK / Icimali.com

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